Les charges énergétiques sont un danger pour l’économie

Pour des abattoirs et des entreprises de transformations, les charges énergétiques vont être astronomiques, avec un bouclier tarifaire qui prendra fin le 31 décembre 2023.

Conjoncture – Si les familles se plaignent toujours du niveau élevé des produits alimentaires ou non alimentaires lors de leurs courses, ce sont les charges liées au chauffage qui sont préoccupantes à l’approche de l’hiver. Le prix du fuel domestique est à la hausse au regard des tensions géopolitiques que ce soit du côté de la Russie ou de la Cisjordanie (avec le risque d’un embrasement de la région). Quant au prix de l’électricité, il ne cesse de progresser puisqu’il est indexé sur le prix du gaz (une hérésie quand l’on sait que la France a une production essentiellement nucléaire). Des choix budgétaires sont faits avec en ligne de mire les achats de Noël. Dans ces conditions, ce sont souvent les produits considérés comme onéreux qui en font les frais. La viande bovine en fait partie, même si elle est indispensable à l’équilibre alimentaire.

Du côté des abattoirs et des entreprises de transformations, les charges énergétiques vont être astronomiques, avec un bouclier tarifaire qui prendra fin le 31 décembre 2023. Ce secteur d’activité est très énergivore. La rationalisation d’utilisation des outils est au cœur des débats, car elle va être d’autant plus compliquée à réaliser que les volumes pour maintenir la charge de travail ne sont plus là. De grands changements vont rapidement être opérés dans cette filière, qui fait face à la chute de valorisation des coproduits, et qui a également de plus en plus de mal à trouver du personnel. Les conséquences d’une réduction du maillage de l’abattage en France seront très impactant pour l’élevage, avec moins de souplesse (notamment pour les animaux d’accident) et plus de transports.

La France a besoin de viande pour défendre son autonomie alimentaire, même si celle-ci est fortement mise à mal par la concurrence de nos voisins européens. Son cheptel peut lui fournir cette autonomie, à condition de récupérer une partie de nos exportations. Cela impose une mise en concurrence directe avec nos clients traditionnels en termes de prix, mais également de trouver les ateliers d’engraissement nécessaires à ce développement, avec des niveaux de prix en concordance avec les coûts de production. Le défi est immense quand on regarde l’étalement de la fourchette de prix sur le marché européen, avec des volumes qui représentent aujourd’hui 25% de notre consommation de viande rouge. Les mois qui se présentent seront une nouvelle fois agrémentés des tensions entre les industriels et les distributeurs lors du prochain round des négociations commerciales. La valorisation des viandes hachées restera au cœur des débats sur un marché hyperconcurrentiel.

Dans le monde de l’élevage, c’est actuellement la météo qui reste la première préoccupation, surtout dans les régions les plus touchées par les inondations ou les dégâts causés par les tempêtes. Les semis d’automne tardifs sont compromis, et ceux mis en place souffrent de l’excès d’eau. Cette période, très pluvieuse, a également une conséquence directe sur le niveau de l’offre en viande bovine ou en broutards, car elle a accéléré les ventes pour pouvoir mettre à l’abri les animaux à garder pour l’hiver. Cette surcharge de marchandise intervient à une période où la demande se tasse comme tous les ans sur la seconde moitié de novembre.

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