Les Français gardent une bonne image de l’élevage

[Bovins : conjoncture sem 08-2021] Selon une enquête réalisée par Interbev, les Français sont toujours plus attachés à l’origine des produits qu’ils achètent, et cette tendance se confirme concernant leur consommation de viande.

Le Salon de l’Agriculture va manquer aux filières agricoles, car c’était le lieu idéal pour faire passer des messages auprès d’une population qui a des liens de plus en plus distendus avec la terre ou les animaux. Nombreux était les enfants qui pouvaient admirer voire toucher des animaux.

Dans un monde où les idéologies politiques font débat et à une période où les joutes commerciales sont exacerbées, il est bon de se rappeler quelques chiffres. Selon une enquête diligentée par Interbev, 93% des Français considèrent que la présence d’animaux contribue à la valeur des paysages français et 89% des consommateurs interrogés affirment que le savoir-faire des éleveurs français garantit une viande de qualité. 85% d’entre eux se soucient de la provenance de la viande qu’ils achètent, mais font confiance dans la traçabilité et la qualité sanitaire de la viande française.

Ces chiffres sont très loin de ce que certains détracteurs de l’élevage dénoncent à longueur d’émission télé, même si on peut toujours trouver quelques images choisies d’élevages à la dérive. Ces situations extrêmes que tout le monde se doit de dénoncer sont également très révélatrices d’éleveurs en grande souffrance morale et économique. Dans tout secteur économique, il y a le même constat avec une frange marginale de personnes qui travaillent mal et qui se sont peut-être trompées de métier.   

Dans ce monde où le rapport à l’environnement prend le dessus sur beaucoup d’autres préoccupations, les milliers d’hectares de prairies entretenus par les animaux et le million de kilomètres de haies qui les entourent sont des capteurs de carbone, indispensable pour protéger notre planète. Ces tonnes de carbone captées devraient être reversées à ceux qui entretiennent ces espaces de verdure.        

Guerre des prix

Dans les négociations commerciales, les gros distributeurs ont créé une compétition. La baisse des prix leur permet de gagner des clients. Mais cette guerre des prix n’est pas à la demande des consommateurs. Comme souvent, la concurrence se met en place sans que le consommateur ait exprimé le besoin de payer moins cher leur alimentation. Il y a bien une partie de la population qui n’arrive plus à se nourrir aujourd’hui : l’aide alimentaire augmente auprès des étudiants, ceux qui ont perdu leur emploi, les précaires, les intérimaires… Ceux-là ont perdu du pouvoir d’achat. Mais la majorité des Français ne sont pas demandeurs de prix plus bas, mais d’une qualité en rapport avec leurs modes de consommation.

La viande bovine piècée en barquette peine à trouver le chemin du panier des ménagères, hors périodes promotionnelles. Le flexitarisme prend de l’ampleur. Le seul produit qui continue de séduire les jeunes générations demeure la viande hachée et de temps en temps une bonne pièce de bœuf.