Les importations sont mortifères pour la filière viande

Le niveau de la consommation de viande rouge est légèrement positif en France, ce qui est une bonne nouvelle, sauf que 25% de cette viande est fournie par l’import.

Conjoncture – Dans un scénario de déficit constant et accentué de la production de viande bovine en France et en Europe, les instances européennes sont-elles en train de sacrifier l’élevage sur l’autel des négociations internationales ? Le CETA, accords modernisés UE – Mexique et des négociations UE-Australie ou de Nouvelle-Zélande sont autant de menaces qui pèsent sur les éleveurs. Mais sans regarder aussi loin, la concurrence intraeuropéenne est aujourd’hui celle qui impacte le plus le marché français. La chute des prix dans les principaux pays exportateurs que sont la Pologne, l’Irlande ou l’Allemagne est dangereuse, car malgré la forte baisse des prix de nos réformes laitières, les écarts de valorisation restent importants pour permettre à nos industriels de reprendre des parts de marché sur le secteur de la RHF.

Le niveau de la consommation de viande rouge est légèrement positif en France, ce qui est une bonne nouvelle, sauf que 25% de cette viande est fournie par l’import.  

Nos abattoirs souffrent et sont même en danger pour certains. Les fermetures vont être nombreuses dans un avenir proche, ce qui va desservir le maillage du territoire et les éleveurs qui cherchent de la proximité pour de la vente directe. Le plus inquiétant est la guerre que se livrent les industriels sur le minerai face à un flux persistant de viande UE sur notre territoire. Les Allemands et les Italiens ne consomment pas de vaches, ils préfèrent les jeunes bovins. Sur notre territoire, les réformes laitières fournissent la moitié de la viande française.  Sur ce secteur d’activité, la loi Egalim ne protège rien sur un marché de libre-échange.

Petit focus, sur le marché américain où la succession de sécheresses a fait fondre le cheptel de 10% en cinq ans. Dans le même temps, la demande de viande rouge, elle, a augmenté. En 2022, les Américains ont mangé, en moyenne, 26,8 kg de bœuf (500 g par semaine), en hausse de 10% depuis 2015, selon l’USDA. Pris en étau entre une offre réduite et une demande vigoureuse, le prix de gros du bétail a plus que doublé depuis mars 2020 (+133%), avec un impact important sur les prix de vente au détail, sans que cela n'impacte pour le moment les habitudes des consommateurs.

C’est un peu ce que l’on retrouve pour nos races à viande, qui pour le moment sont protégées par l’érosion de l’offre qui permet un équilibre de marché, même si une tension est perceptible face à un recul saisonnier des ventes des pièces nobles. On ne retrouve pas d’importation dans ce domaine.  

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