Les négociations commerciales 2021 ont un goût d’inachevé

Les pourparlers sur les tarifs entre les secteurs de l’agroalimentaire et de la distribution sont terminés. Tour d’horizon et focus sur le secteur BVP.

Le bilan des négociations commerciales entre industriels et distributeurs pour 2021 s’avère mitigé. Comme les années précédentes, chacun accuse l’autre des échecs.

Avec la crise sanitaire liée à la Covid-19, il était bien sûr difficile de négocier des tarifs quand des pans entiers du secteur alimentaire n’ont quasiment pas fonctionné. En arrière-fonds également, un pouvoir d’achat des ménages – qui aurait, certes, légèrement augmenté en 2020 – mais une volonté d’épargner bien plus forte que d’habitude et une incertitude au moins aussi forte des consommateurs et des épargnants sur l’avenir.

Unigrains, spécialiste de l’investissement dans les industries agroalimentaires, vient de publier une note parlant d’un « environnement de plus en plus complexe » en 2021, d’une « évolution incertaine des ventes » et d’un « tassement de la croissance » attendu dès mars. Pour l’investisseur, la guerre des prix et la déflation seront de mise concernant les produits alimentaires.

« Pour nous, cela a bien fonctionné », constate Stéphane Corthier, président de DGF (fournisseur alimentaire de la boulangerie-pâtisserie), qui poursuit : « Pendant toute l’année 2020, nous n’avons eu de cesse de communiquer et d’échanger sur nos chiffres, notre trésorerie, nos résultats avec l’idée que tout cela servait à la fois nos clients et nos fournisseurs ».

Du côté de la Fédération des entrepreneurs de la boulangerie, les adhérents n’ont pas encore fait remonter d’informations sur ce sujet. À La Coopération agricole, on estime qu’il est encore trop tôt pour avoir des réactions. Idem pour les secteurs de la meunerie et de la pasterie.

C’est dans ce contexte que Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a donné rendez-vous aux différentes parties prenantes, fin mars, afin de discuter en renouvelant l’axe des négociations : « contractualisations pluriannuelles » plutôt que « négociations annuelles ».