Les prix de la viande freinent la consommation

La revalorisation des prix de la viande sur les étals se ressent au niveau des ventes, avec un recul des achats des ménages.

Bovins de boucherie – Le niveau d’activité des abattoirs reste impacté par la faiblesse saisonnière de l’offre, avec les semis de maïs et le ramassage de l’herbe. Il n’y a pas d’impact pour le moment de la sécheresse sur les disponibilités, avec un scénario qui peut rapidement évoluer en fonction d’une pluviométrie orageuse qui est toujours très inégalitaire dans la répartition de l’eau.

En revanche, la revalorisation des prix de la viande sur les étals se ressent au niveau des ventes. Le marché allemand qui avait le vent en poupe depuis des semaines ressent même une pression des acteurs de l’aval, face à un équilibre offre/demande moins favorable. Les réformes laitières ont même reculé la semaine passée. Sur le marché français, nous n’en sommes pas là, avec des tarifs qui restent en dessous de ceux pratiqués outre-Rhin ou en Belgique, mais les transformateurs commencent à alerter sur la tenue des ventes, même si les conditions climatiques sont très favorables aux grillades. Il faut de nouveau séduire un consommateur qui face à des choix budgétaires difficiles réduit facilement ses achats de viande bovine notamment dans les pièces nobles. Le français considère souvent la viande rouge comme un produit onéreux alors que son prix n’a évolué que depuis quelques semaines. Quand les poissons, les crustacés ou les fruits progressent pour des raisons météorologiques ou climatiques, le consommateur ne change pas pour autant ses habitudes d’achat.

La période des brochettes démarre avec des tarifs peu compétitifs par rapport aux autres viandes (porc…). La viande de premier choix dans les faux-filets ou les côtes de bœuf laisse de plus en plus de place aux steaks hachés. C’est par la montée en gamme des viandes hachées de race à viande et la mise en avant des burgers dans les restaurants que la profession séduit les consommateurs. Si le haché est mieux valorisé, le report à faire sur les pièces à griller sera moins important. Le commerce dans la boucherie traditionnelle est en revanche plus compliqué après deux années soutenues par le covid et des achats de proximité. Tous les opérateurs sont à la recherche de minerai, et le rétrécissement de l’échelle de valeurs entre les réformes laitières et les races à viande donne de plus en plus de liberté aux industriels pour passer au hachoir des pièces plus difficiles à écouler. C’est déjà le cas pour de nombreux avants. De plus, le rendement des carcasses est très favorable aux races à viande.

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