Les prix des tourteaux et des céréales en hausse

Les prix des matières premières augmentent : tourteaux de soja, colza, blé, maïs... La demande mondiale dynamique et les aléas climatiques dans plusieurs régions du monde participent à cette montée des cotations.  

Cela fait plusieurs semaines que les cotations montent sur le marché des matières premières. Une situation qui serait surtout due à une demande mondiale dynamique, tirée par l'appétit chinois.

Le tourteau de soja Montoir est passé de 320 euros à 418 €/t entre la mi-août et la mi-octobre. Atteignant "un niveau de prix qu'elle n'avait pas atteint depuis le printemps 2018, souligne l'Institut de l'élevage. Ce mouvement semble mettre fin à deux années de prix du tourteau de soja bas et stables". En cause, la forte demande chinoise. Et un climat qui restait encore sec au Brésil à la mi-octobre, ce qui retarde les semis de soja, et "qui pourrait retarder la future récolte de plusieurs semaines."

Vers des tensions en tourteau non OGM

Le prix du tourteau de colza suit celui du soja. Et "pour la 3e année consécutive, la récolte de colza en France et dans l'Union européenne a reculé et atteint un niveau très bas : 3,3 Mt pour la France et 17,6 Mt pour l'UE à 28. L'Ukraine, premier fournisseur de l'UE de graines de colza a aussi vu sa récolte chuter", indique l'Institut de l'élevage, qui estime qu'il pourrait donc y avoir des tensions sur l'offre en tourteau de colza non OGM. "Face au déficit hydrique durant la période de semis (août), une nouvelle diminution des surfaces de colza est attendue en France pour la récolte 2021."

Le blé et le maïs craignent les aléas climatiques

Pour les céréales - blé, orge fourragère, maïs -, les cotations françaises montent aussi. La production française de blé est en net repli et la récolte de l'UE à 28 est inférieure à 2019.

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La Russie a réalisé une récolte en hausse, mais la très forte demande en origine mer Noire soutient les prix. D'autre part, le climat sec en Argentine a entamé le potentiel de rendement des blés qui seront récoltés cet hiver. En Russie, le déficit hydrique pourrait pénaliser la récolte 2021 (mauvaise levée, moindre résistance hivernale).

Pour le maïs, les productions des Etats-Unis, de l'Europe et de l'Ukraine sont finalement moins bonnes qu'attendues, du fait entre autres d'accidents climatiques : sécheresse, tempête. Et les achats chinois sont importants.La hausse actuelle des cotations tiendra t-elle ? Cela dépendra de la poursuite ou non de la frénésie d'achats chinois. Et des conditions climatiques en Amérique du Sud cet automne - hiver.