Les volailles fermières d’Auvergne visent l’export

Le syndicat des volailles fermières d’Auvergne (Syvofa) a tenu son assemblée générale début mai à Vichy dans l’Allier. L’occasion de célébrer la récente obtention de l’AOC poulet du Bourbonnais.

Il aura fallu vingt-huit années de persévérance, d’insistance et de patience pour que le dossier de labélisation du poulet du Bourbonnais aboutisse enfin. Le 26 juillet 2022, l’Inao lui a officiellement octroyé l’appellation d’origine contrôlée (AOC). Avec la volaille de Bresse, le poulet du Bourbonnais est ainsi la seconde volaille française à obtenir le prestigieux label. Née de la rencontre entre la poule blanche, présente depuis des siècles dans les vallées de l’Allier et de la Loire et le coq Brahma, race asiatique importée par un colonel entre 1850 et 1860, cette volaille d’exception affiche un magnifique plumage herminé rappelant l’apanage des rois de France. Marquée par l’empreinte du métayage, tradition d’exploitation ancestrale dans l’Allier, la production du Poulet du Bourbonnais aurait pu disparaitre lorsque l’élevage moderne est arrivé en France. C’était sans compter sur la volonté d’une poignée d’éleveurs passionnés. Parmi eux, l’ancien Président du Syvofa, Bernard Leutrat. Pour ce grand défenseur de la cause agricole à l’origine de la relance du Poulet du Bourbonnais, il était primordial de perpétuer la production de cette race ancienne rustique et fermière, symbole d’un patrimoine agricole, économique et culturel. En s’associant avec Georges Saulnier et Allier Volailles, il a créé en 2001 le CIPB (Comité interprofessionnel du Poulet du Bourbonnais) et entamé une procédure de reconnaissance en AOP auprès de l’INAO. Aujourd’hui, cette volaille est produite par une dizaine d’éleveurs sur un périmètre embrassant la quasi-totalité du département de l’Allier. Près de 250 poulets du Bourbonnais sont abattus chaque semaine. L’objectif est de faire mieux et d’augmenter à 500 poulets par semaine.
Renouvellement
Au total, la filière des volailles fermières d’Auvergne rassemble 400 éleveurs et demeure le troisième bassin de production de volailles label rouge de France. « Une position obtenue en l’espace de huit ans grâce à l’implication de tous, éleveurs, accouveurs, abatteurs, vendeurs », s’est félicité le président du Syvofa, Marc Saulnier. Le rajeunissement du parc d’élevage, avec un besoin de vingt nouveaux poulaillers par an(1), et le développement des ventes sont les deux avancées majeures de ces dix dernières années. « Avec nos huit cahiers des charges produits et un chiffre d’affaires approchant les 80 millions d’euros, nos volailles fermières d’Auvergne sont une force, tant sur notre territoire pour le maintien du tissu rural, qu’économique avec son activité industrielle. En effet, l’association de nos 400 éleveurs et leurs 800 poulaillers ainsi que les 1 000 salariés qui font tourner nos usines sont une puissance importante », a poursuivi le président. Aujourd’hui, le label auvergnat regarde vers l’export et la restauration, deux relais de croissance jugés prometteurs. Comme en magasin, la filière compte bien mettre en avant les quatre piliers de sa démarche Bee Naturel, à savoir : bien-être animal, traçabilité renforcée, lutte contre l’antibiorésistance et biodiversité sur les exploitations. Ainsi, depuis juin 2021, toutes les Volailles Fermières Label rouge et BIO au départ de l’entreprise Arrivé, principal abatteur, sont étiquetées BEA (bien-être animal).

1. Un appel d’offres a été lancé. Suite à la consultation de six entreprises, c’est la société MEF qui a été retenue.