Marché laitier : hausse des prix sur les matières grasses

[Le point des marchés] La hausse des cours du beurre pourrait se traduire par une augmentation des prix sur le quota B et limiter le potentiel de baisse saisonnier lié au pic laitier, analyse Marion Cassagnou, consultante chez Agritel.

[Le point des marchés] Marché laitier : hausse des prix sur les matières grasses

“La semaine dernière, le Global dairy trade (l’enchère physique de la Nouvelle-Zélande) est ressorti pour la huitième fois consécutive en hausse et l’indice global est ressorti en hausse de 15%”, fait savoir Marion Cassagnou, consultante chez Agritel. Selon l’experte, “une telle ampleur n’a jamais été vue”. “Il y a de toute évidence une très forte présence des acheteurs, en particulier de la Chine et globalement de l’Asie”, poursuit-elle. 

Il existe une très forte corrélation entre les enchères du Global dairy trade et les prix européens. “Sur le beurre, il y a eu par exemple une hausse des prix de 600 €/t sur l’échéance mai 2021 depuis le 23 février dernier”, indique Marion Cassagnou.

Cette hausse des prix s’observe plus largement pour les matières grasses, que ce soit la poudre de lait entier, le beurre, le fromage ou la crème. Conséquence pour les éleveurs : “la partie quota B devrait pouvoir bénéficier de cette hausse des prix”, estime l’analyste. En outre, poursuit-elle, “cette hausse de la matière grasse pourrait permettre d’avoir un prix du lait un peu moins en baisse que les années précédentes” en cette période de baisse saisonnière liée au pic laitier. 

Evolution des prix mondiaux du beurre

Alors que l’année démarre avec des productions de lait en hausse dans les principaux pays exportateurs, “quelques alertes sont cependant à noter”, indique Marion Cassagnou. La première concerne la vague de froid aux Etats-Unis, dont les dégâts en termes de litrages ne sont pour l’instant pas connus. La seconde se situe du côté de la Nouvelle-Zélande, principal pays exportateur, où la collecte n’est pas particulièrement dynamique : “c’est une zone qui sera donc à surveiller”, note Marion Cassagnou. La troisième alerte concerne l’Europe : bien que les volumes soient globalement en hausse, “les trois premiers pays producteurs de lait (Allemagne, France et Pays-Bas) ont plutôt une collecte en baisse”, poursuit l’experte.

En France, les volumes de lait reculent de près de 3% sur les mois de janvier et de février et les chiffres du cheptel au mois de janvier ressortent en nette baisse par rapport au mois de décembre. “Une baisse du cheptel qui s’observe quasiment dans toutes les régions françaises et qui est d’autant plus importante que c’est la quatrième année consécutive qu’on observe un recul du cheptel laitier”, indique Marion Cassagnou. L’ampleur du pic laitier dans les semaines à venir sera donc à suivre avec attention.

Saisonnalité du prix du lait en France