« Participer à la révolution gastronomique »

Christophe Rupp-Dahlem, président, et Antoine Peeters, délégué général, de Protéines France poussent pour créer un vrai écosystème économique autour des protéines végétales.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Que pouvez-vous nous dire de Protéines France ?

Christophe Rupp-Dahlem et Antoine Peeters : L’association a été créé en 2017. Protéines France est le consortium français d’entreprises ayant pour ambition de fédérer et de catalyser le développement des protéines végétales et nouvelles ressources. Il existe un potentiel de consommation important en France car notre pays consomme plutôt moins de protéines végétales qu’ailleurs. Il existe une demande de la part des citoyens au nom du manger plus sain, plus durable et en intégrant la notion de proximité. Notre volonté est de participer à la révolution gastronomique avec en particulier le flexitarisme qui place davantage le végétal au cœur de l’assiette. Les vingt-sept membres de l’association représentent toute la chaîne de valeur agricole et alimentaire.

LD-LPM : Quels sont vos axes de travail ?

C.R-D. et A.P. : Comprendre le consommateur est notre fil rouge. C’est pourquoi nous travaillons beaucoup sur la thématique du goût végétal (grille d’analyse, caractérisation, construction de référentiel, nutrition, qualité de la semence) et aussi à l’accompagnement des start-up dans le domaine afin qu’elles puissent s’intégrer à cet environnement économique, en accédant au financement pour leur développement. Nous souhaitons que la France soit une terre d’attractivité pour les start-up étrangères. Avec nos partenaires, nous avons lancé le challenge « Protein Connect » . Le domaine réglementaire nous occupe aussi beaucoup : bonnes pratiques marketing des produits, « novel food ». Et nous lançons un troisième chantier avec l’Afnor et le ministère autour de la normalisation du secteur : définition, méthodologie… 

LD-LPM : Et les matières premières ?

C.R-D. et A.P. : Les plantes les plus utilisées en France dans le secteur sont le blé, le pois, le colza, le soja. La féverole est également de plus en plus travaillée. Il y a des travaux de génétique à engager ou à renforcer pour, par exemple, lutter contre la bruche, ou encore améliorer la résistance au changement climatique et améliorer les rendements. Car le développement des protéines végétales et des produits transformés les utilisant ne pourra se faire que si l’on offre aussi des perspectives de débouchés mieux rémunérés et des risques mesurés aux agriculteurs, qui sont par ailleurs prêts à y aller.

 

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