Plan de relance : 580 millions d'euros versés au bénéfice de 25 000 projets

Un an après le lancement du Plan de relance, la moitié des fonds alloués à l’agriculture est arrivée dans les cours de fermes, dans les abattoirs, dans les filières ou encore dans les centres de recherche. Une troisième dotation en faveur des agroéquipements typés protéines est attendue.

Le 3 septembre 2020, le gouvernement présentait le Plan de relance, crédité de 100 milliards d’euros, dont 1,2 milliard aux secteurs agricole et agroalimentaire. Un an après, le ministère de l’Agriculture a fait ses comptes : 580 millions d’euros ont été versés aux entreprises agricoles et agroalimentaires et autres porteurs de projet, soit 50% de l’enveloppe globale. Sachant que le Plan se donne deux ans pour se déployer et épuiser les fonds, l’agro-alimentaire est dans les temps, ce dont se félicite le ministre de l’Agriculture. « Il s’agissait d’un véritable défi opérationnel car le temps de l’agriculture et des pratiques sylvicoles est lié au vivant, a déclaré Julien Denormandie, à l’occasion d’une conférence de presse à mi-parcours du déploiement du Plan.

"Les volets agroéquipements et climat totalisent un peu moins de 20.000 dossiers et ont profité à 70.000 exploitations"

Le Plan de relance à la mode agricole vise trois objectifs principaux : reconquérir la souveraineté alimentaire, accélérer la transition agroécologique au service d’une alimentation saine, durable et locale, adapter l’agriculture et la forêt au changement climatique. « Plus de 25.000 projets bénéficient d’ores-et-déjà d’un soutien financier, ce qui représente bien davantage d’exploitations, précise le ministre de l’Agriculture. Une Cuma qui investit dans un agroéquipement, un Projet alimentaire territorial ou encore un projet de filière dans le secteur des protéines concernent de nombreux acteurs sur le terrain. Les volets agroéquipements et climat totalisent un peu moins de 20.000 dossiers et ont profité à 70.000 exploitations ».

S’agissant des Projet alimentaire territoriaux (Pat), le ministère annonce avoir mobilisé 80 millions en deux ans et porté leur nombre à 293 contre 11 en 2017.

Troisième guichet protéines

Les programmes dédiés aux investissements dans les agroéquipements permettant de réduire l’usage et des intrants et de produire des protéines ont fait fureur, leur montant ayant été réévalué après-coup de 135 millions d’euros à 215 millions d’euros. Les deux guichets dédiés à la production de fourrage et de graines riches en protéines, crédités chacun de 20 millions d’euros, ont été épuisés en l’espace de quelques jours. Le ministère de l’Agriculture annonce activer un troisième guichet, dont les modalités seront précisées dans les semaines à venir, et dont le budget sera abondé par les résidus d’enveloppes non épuisées par le Plan de relance.

"Je crois beaucoup à l’innovation dans le secteur agricole, qu’il s’agisse du machinisme ou de la sélection variétale"

L’adaptation au changement climatique, un des trois chantiers du Varenne de l’eau et du climat avec les dispositifs assurantiels et la gestion de l’eau, a aussi bénéficié d’une grosse rallonge, puisque son budget est passé de 100 à 200 millions d’euros. Une ligne de 15 millions d’euros est dédiée à la recherche et à l’innovation, que le ministre justifie ainsi : « en mettant en œuvre tout ce que le machinisme et la technique proposent aujourd’hui, on n’est pas en état de se protéger contre le gel. Je crois beaucoup à l’innovation dans le secteur agricole, qu’il s’agisse du machinisme ou de la sélection variétale ».