A l’instar des aides du plan de relance pour la production de protéines, les aides à l’achat d’agroéquipements permettant de réduire l’usage des intrants ont elles aussi été victime de leur succès. Plus de 205 millions d’euros de demandes ont été déposées.

Selon le ministère de l’Agriculture, 14 710 dossiers ont été déposés depuis l’ouverture des guichets FranceAgriMer le 4 janvier pour les aides à l’achat d’agroéquipements permettant de diminuer les intrants. Sur l’enveloppe de 215 millions d’euros, plus de 205 millions d’euros ont été pourvus. Face à cette demande rapide et massive, les guichets ont été fermés. Les 10 millions d’euros restants dans l’enveloppe seront réservés aux départements d’Outre-Mer, dans lesquels les demandes ont moins afflué, indique-t-on au cabinet du ministère de l’Agriculture.

Parmi les dossiers déposés, les trois quarts concernent l’achat d’équipements visant à substituer l’usage des produits phytosanitaires (désherbage mécanique par exemple) et 20% concernent l’épandage, indique encore le cabinet. Le reste des dossiers porte sur l’achat de matériels de précision (capteurs par exemple) ou de pulvérisation. Pour le ministère, ces demandes massives d’investissement dans les équipements de substitution à l’usage des produits phytosanitaires montrent que « les agriculteurs font le choix de la transition agroécologique ».

Une rallonge pour le plan protéines

Le guichet dédié aux aides à la production de protéines végétales a lui aussi été fermé car victime de son succès. Alors que le plan de relance prévoyait une enveloppe de 20 millions d’euros pour soutenir l’investissement en matériel et semences destinées à améliorer l’autonomie en protéines des exploitations, le guichet FranceAgriMer a vu affluer 60 millions d’euros de demandes. Face à ce succès « plus rapide que prévu », le ministère indique travailler à un « dispositif supplémentaire, d’un montant équivalent », afin de satisfaire une partie des demandes.

Le nouveau guichet sera ouvert « dans les prochaines semaines », après l’aval du conseil d’administration de FranceAgriMer. Les dossiers ayant été rejetés la première fois pourront à nouveau postuler, pour peu qu’ils concernent davantage la production de légumineuses, car la majorité des dossiers déposés concernaient la partie fourrage. « Nous souhaitons équilibrer les deux pans du programme », indique le cabinet du ministre, qui rappelle que, concernant le plan protéines, d’autres guichets d’aides sont ouverts, concernant notamment les aides à la structuration des filières (50 millions d’euros).

Un article de Adèle Magnard