Préserver les zones bocagères

[Bovins conjoncture sem 35-2021] Préserver l’environnement passe par la sauvegarde des bocages qui ont un rôle important dans la régulation des flux hydriques, sans compter toute la biodiversité de la faune qui les habite. Or, il n’y a pas de bocage entretenu sans un éleveur derrière pour entretenir les haies.

Dans de nombreuses régions, bocage rime avec élevage. Le recul de la production observé depuis quelques années s’est amplifié avec les sécheresses de 2019 et 2020 assorties de tarifs trop peu rémunérateurs pour les éleveurs laitiers et surtout allaitants. Cette rentrée aura été très révélatrice de cette érosion de la production qui ne concerne pas que la France. 

Faute de revenus suffisants, de nombreux éleveurs décrochent et la pyramide des âges de départ à la retraite est très loin d’être compensée par les installations.

Dans ce paysage peu reluisant, il y a néanmoins de nombreux éleveurs passionnés qui peuplent nos campagnes avec des réussites très diverses en fonction des productions, mais également et surtout des orientations impulsées par les hommes et les femmes qui se lèvent tous les jours de l’année pour s’occuper de leurs animaux. Nos éleveurs font de très bons produits qui, s’ils sont bien mis en valeur chez des professionnels dignes de ce nom, trouvent une très bonne réponse auprès des consommateurs. Ce sont ces derniers qui ont toutes les cartes pour orienter le marché. Enfin presque, car la grande distribution détient de grands leviers et le plus puissant est l’économie et les prix. 

Flexitariens

Face à un consommateur de plus en plus flexitarien, la communication à travers des émissions télé grand public ou des publicités joue un rôle très important, sans oublier la diffusion sur les réseaux sociaux auprès des jeunes générations urbaines qui montre pour un attrait grandissant pour les produits transformés (steak haché …), mais également pour une partie une recherche de produits de qualité. Ils mangent naturellement moins de viande à travers des messages distillés par les nutritionnistes, les institutions quand ce n’est pas la frange végétale qui cherche à prendre des parts d’un marché très lucratif. 

Cette rentrée se passe plutôt bien pour les éleveurs, avec une production fourragère abondante qui a permis de reconstituer des stocks et a limité les coûts de production dans un contexte haussier des matières premières. Le recul de la production a engendré une progression naturelle des prix, ce qui paraissait encore peu envisageable, il y a quelques mois sur un marché verrouillé par le secteur aval. Des prix plus élevés, c’est donc possible sans que la consommation s’effondre. De toute façon, il va falloir passer par une plus juste rémunération des éleveurs dans les années à venir, si la France veut conserver son potentiel de production.      

La période cruciale des ensilages de maïs a débuté et devrait s’étendre sur tout le mois de septembre en fonction des régions et de la maturité de la plante. La récolte devrait faire partie des plus belles de ces dernières décennies. Une partie de ces parcelles sera menée à grain, avec de bons rendements et une très belle valorisation au cours actuel du maïs grain.