Prix du porc : des records de hausse pulvérisés dans le nord de l’Europe !

[Note hebdomadaire semaine 10 -2022] De nouvelles hausses record du prix du porc ont été enregistrées la semaine passée dans le nord de l’Europe. En 4 semaines, la référence officielle allemande a progressé de 55 centimes avec les 25 centimes (du jamais vu !) de la semaine dernière.

L’ampleur de la hausse est la même en Autriche, la Belgique affiche 21 centimes de mieux du kilo vif ; aux Pays-Bas, l’abattoir Vion valorise son prix de 16 centimes. Dans ces pays du nord de l’Europe, les offres de porc sont en forte baisse tandis que les besoins des abattoirs sont à présent à la hausse car le porc acheté aujourd’hui sera de toute façon moins cher que celui de demain.

La crise que traversent toutes les productions porcines européennes depuis plusieurs mois, a laissé des traces et cela se traduit par un fort déclin de tous les cheptels de l’UE à l’exception de celui de l’Espagne. En Allemagne, la production porcine, particulièrement touchée par cette crise puisqu’elle doit faire face aux conséquences de la FPA sur son territoire, a baissé de 2,9% en 2021 et les chiffres d’abattages du mois de janvier (source Destatis) montrent un nouveau recul de près de 8,9% pour près de 400 000 porcs de moins abattus en janvier.

D’autre part, alors que les différentes restrictions liées à la crise du Covid-19 vont être prochainement levées, le commerce de la viande de porc s’anime peu à peu et les tarifs des pièces sont aussi à la hausse. Enfin, la hausse des coûts de production constatée depuis plusieurs mois, s’intensifie chaque semaine depuis le début de la crise ukrainienne créant des situations totalement inédites, déstabilisant tous les secteurs économiques et en particulier celui de l’élevage. Les récentes hausses des prix du porc, aussi fortes soient-elles, sont encore insuffisantes pour faire face à l’explosion des charges.

En Espagne, pour la deuxième semaine consécutive, le prix du porc au kilo vif est en hausse maximum de 6 centimes. Sur le marché de la viande, les acheteurs sont plus réticents à relever le tarif des pièces mais tous les acteurs du marché porcin se rendent à l’évidence que la production espagnole et européenne va connaître un véritable creux dans les semaines et mois à venir, d’autant plus que la cherté des aliments du bétail sera un frein au développement de la production. Les ventes espagnoles à destination des pays du sud-est asiatique sont bonnes, à l’exception de la Chine qui achète essentiellement des sous-produits. A noter également, le relèvement rapide des prix du porcelet dans les pays nord-européens ainsi qu’en Espagne qui accompagne dans une moindre mesure les hausses des prix des porcs charcutiers, et ce, malgré la hausse du prix des céréales. En Italie, la tendance s’est inversée après les baisses intervenues sur le prix du porc depuis le début du mois de janvier et la découverte de sangliers atteints de fièvre porcine africaine. Une hausse moyenne de 6,7 cents du kilo vif a été fixée pour la nouvelle semaine.

Face à la flambée des coûts de production, des mesures exceptionnelles d’abattages préventifs de porcelets pourraient être prises pour pallier l’approvisionnement insuffisant en aliment du bétail. 4 Aux Etats-Unis, le prix du porc.

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