Pyrénées : baisse du nombre d'animaux attaqués par des ours, selon la préfecture

Le nombre d'animaux attaqués par des ours dans les Pyrénées a baissé en 2021, selon des chiffres officiels évoqués mercredi lors de la première rencontre du nouveau "préfet ours" avec partisans et opposants à la présence du plantigrade.

Le financement par l'État de mesures de protection des troupeaux ou le renforcement des équipes intervenant la nuit pour effaroucher des ours potentiellement dangereux, « contribuent certainement à la baisse » des attaques, selon un communiqué diffusé par la préfecture après cette réunion à huis clos du groupe Pastoralisme et ours.

Selon des participants à la rencontre, les autorités ont présenté une feuille de route pour 2022 comprenant une augmentation du « budget ours » au-delà de neuf millions d'euros. Quelques jours après une battue au sanglier sur la commune de Seix (Ariège), où un chasseur a été grièvement blessé le 20 novembre par une ourse qu'il a ensuite tuée, la préfecture avait annoncé la désignation de Jean-Yves Chiaro comme préfet délégué en charge des sujets « ours » dans le massif des Pyrénées.

A l'issue de la réunion de mercredi, François Thibault, qui représentait la Confédération paysanne, a qualifié cette nomination de « bonne chose car c'est le signe que la problématique prend de l'importance et que l'Etat s'en préoccupe ».

Sur-comptage les années passées ?

Un autre représentant des éleveurs, Yann de Kérimel (Coordination rurale), a contesté les chiffres de la préfecture pour qui, en 2021, le nombre d'animaux attaqués est « inférieur à tous les bilans annuels depuis 2017 ». Pour lui, « on peut croire que ça diminue parce qu'on a surcompté celles des années précédentes ».
Chez les pro-ours, Alain Marek, délégué ariégeois de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), a jugé suffisante l'actuelle augmentation annuelle de 10% du nombre d'ours, ne souhaitant pas de nouvelles introductions susceptibles de nuire au nécessaire « dialogue », notamment avec les éleveurs. Pour Patrick Leyrissoux, de Ferus, une autre association pro-ours, « il faut continuer à mettre des protections » afin de limiter encore les attaques. En revanche, pour Yann de Kérimel, ces protections nuisent aux brebis, qui sont aussi des « animaux sauvages » et n'ont pas vocation à être regroupés tous les soirs pour éviter les attaques de ces ours « pas pyrénéens » qui « ont malheureusement l'habitude de s'approcher de l'homme et des troupeaux »

La France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie alors que la population d'ours des Pyrénées était menacée d'extinction.