Quels facteurs expliquent la baisse continue de la consommation de pommes de terre ?

Le cabinet AND a dressé pour le CNIPT les raisons pour lesquelles la baisse consommation de pommes de terre fraîches s’accentue. L’interprofession envisage donc d’adapter ses messages de communication en conséquence.

Une conjonction de facteurs conjoncturels et structurels pourrait expliquer la baisse de la consommation de pommes de terre fraîches. Ceci est la conclusion du cabinet AND, mandaté par le CNIPT pour éclairer quant à cette baisse de la consommation en frais, qui s’est encore accentué l’hiver dernier (-14 % en volume, cumul campagne comparé à la période précédente).

Selon les conclusions d’AND, relayées par le CNIPT dans le dernier Pomme de Terre Hebdo du 19 mai, la douceur de l’hiver, l’inflation et les inquiétudes du pouvoir d’achat, les nouveaux modes de consommation en lien avec les conditionnements et l’arrêt du CIPC sont les principales raisons.

 

  • L’hiver 2021-2022 a été l’un des plus doux jamais connu, ce qui limite la consommation des légumes d’hiver (la carotte a aussi connu une désaffection). « La douceur de la température en période hivernale est un facteur limitant de consommation, et même la première variable dans l’évolution hebdomadaire des ventes (35 %), selon une étude réalisée par Weathernews pour le CNIPT en 2017 », rappelle le CNIPT dans Pomme de Terre Hebdo.

 

  • L’inquiétude des Français quant au pouvoir d’achat et au contexte international (guerre en Ukraine) ne favorise pas les achats de produits frais, qui ont reculé de -8 % au premier semestre 2022 selon Kantar. En lien avec les contraintes budgétaires, ce sont les ménages les plus modestes (ils représentent 15 % des acheteurs) qui ont le plus baissé leurs achats de pommes de terre (-10 % sur un an un fin mars). « Le prix reste un critère de choix important pour les acheteurs, de plus en plus sensibles aux promotions », rappelle le CNIPT.

 

  • Côté conditionnement, les petits formats (entre 1 et 2 kg) ont décollé en 2020-2021. Ils représentent désormais 18 % des volumes achetés (+9 points en 3 ans). « Ces petits formats semblent s’inscrire dans des changements de fond : réduction de la taille des ménages, nouveaux modes de consommation... Mais ils souffrent de l’interdiction des emballages plastiques. »

 

  • Enfin, il y aurait un mauvais ressenti des consommateurs vis-à-vis de la germination des pommes de terre à la maison, constaté depuis la fin du CIPC.

 

Le CNIPT va adapter sa communication en conséquence

Fort de ces enseignements, le CNIPT a annoncé : « Dans le cadre de la réflexion de la Commission Communication sur la nouvelle stratégie de communication collective pour 2022-2024, une orientation est envisagée vers des messages qui favorisent le plaisir de dégustation et une consommation plus immédiate quelle que soit la météo, et axée sur la fraîcheur des produits ».