Ralentissement de la consommation des produits agricoles et agroalimentaires en France

L’Insee vient de publier une nouvelle note de conjoncture révisant ses principaux indicateurs économiques (PIB, chômage, consommation, dépenses…). Tour d’horizon.

Pour l’Insee, la prévision de perte d’activité de la branche agriculture, sylviculture et pêche de l’économie française s’affiche à – 3 % au troisième trimestre 2020 par rapport au niveau d’avant crise. Elle pourrait être de – 2 % au quatrième trimestre. Elle était de – 6 % au second trimestre.

Côté industries agroalimentaires (fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac), les prévisions ressortent respectivement à – 3 %, - 1 % et - 9 %. L’ensemble de la branche industrie (toutes industries confondues), à titre de comparaison, affiche respectivement – 6 %, - 4 % et – 23 %.

Côté consommation des ménages, le niveau de consommation estimé des produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche recule de – 5 % par rapport au niveau atteint lors du quatrième trimestre de l’année 2019. L’écart était le même au deuxième trimestre. Concernant le niveau de consommation des denrées alimentaires fabriquées, il se situe au même niveau que celui du dernier trimestre de 2019 lors de ce troisième trimestre alors qu’il lui était supérieur de 4 % au deuxième trimestre.

Les prix des produits alimentaires – notamment frais – ont accéléré à partir du mois de mars et pendant l’ensemble de la période de confinement, jusqu’à +3,7 % en avril sur un an. « Les difficultés d’approvisionnement des commerces couplées à une demande plus importante qu’à l’accoutumée ont soutenu cette hausse » note l’Insee. À partir de l’été, les prix des produits alimentaires ont ralenti, jusqu’à +0,9 % sur un an en septembre, après +1,8 % en février. D’ici décembre, les prix des produits alimentaires accéléreraient, à +1,2 % sur un an après +0,9 % en septembre, dans le sillage de ceux des produits frais.

En agriculture, l’évolution sur trois mois de l’emploi salarié fait apparaître une stabilité au troisième trimestre de cette année contre un recul de – 4 % le trimestre précédent. La prévision ressort à – 1 % pour le dernier trimestre.  Ceci donnerait un recul de 2,2 % de l’emploi salarié dans le secteur pour l’ensemble de l’année.

Une fin d’année délicate

Bien évidemment, l’évolution de l’épidémie de Covid 19 va conditionner l’ensemble des activités économiques du pays d’ici la fin de l’année. Même si elles sont très critiquées pour certaines, les mesures affinées et plus ciblées de restriction prises récemment devraient permettre de limiter en partie les baisses d’activités. Cependant, les entreprises des secteurs qui, traditionnellement, voient leur activité augmenter avec les fêtes de fin d’année (dont font partie la restauration et l’alimentation) font part de grandes inquiétudes.

Lorsqu’on interroge les Français sur le sujet de l’épargne, ils sont toujours plus nombreux à estimer qu’il est opportun d’épargner plutôt que de procéder à des investissements importants. Alors que le taux d’épargne se situe aux alentours de 15 % en temps normal, il pourrait s’afficher à 20 % cette année. Autre élément à prendre en compte, les dépenses effectuées par cartes bancaires : très surveillées par le ministre de l’Economie et des Finances, elles sont en baisse depuis la fin du mois d’août.

Au final, les nouvelles projections de l’Insee donnent un PIB en recul de 9 % sur l’ensemble de l’année, un taux de chômage à 9,7 % (contre 7 à 8 % avant crise) et un pouvoir d’achat des ménages en recul de 1 %. Le taux d’inflation serait quasi nul sur l’année.