Sécheresse 2022 : acompte début novembre, solde fin décembre

Le ministère de l’Agriculture a décidé d’adapter le régime des calamités agricoles pour avancer au maximum le calendrier de versement des indemnisations dans les zones les plus touchées. L’INAO a par ailleurs validé 18 demandes de modification de cahier des charges AOP, principalement fromagères.

Afin de répondre au besoin immédiat de trésorerie des éleveurs les plus touchés et éviter une décapitalisation irréversible, le ministère de l’Agriculture a entériné, à l’occasion du 4ème comité de suivi de la sécheresse, une adaptation du régime des calamités agricoles. Les territoires les plus touchés, identifiés sur la base des cartes indicielles déjà disponibles, pourront faire l’objet d’une pré-reconnaissance anticipée dès le Conseil national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), du 18 octobre. Les agriculteurs, et en particulier les éleveurs de ces zones, pourront ainsi déposer un dossier sollicitant un acompte porté à 50%, afin que son versement puisse être effectif dès le début novembre. Cette anticipation du calendrier permettra également de solder ces dossiers pour la fin de l’année, soit un gain de plusieurs mois par rapport au calendrier habituel. Selon le ministère de l’Agriculture, une dizaine de départements pourrait bénéficier de cette procédure accélérée.

Déficit d’herbe et d’ensilage de maïs

Selon le ministère de l’Agriculture, la production d’herbe est déficitaire sur quasiment tout le territoire : la production cumulée des prairies permanentes est inférieure de 33% par rapport à la période de référence (1989-2018). C’est la production la plus faible depuis 2003. Alors qu’au 20 septembre la pousse cumulée atteint normalement 88% de la pousse annuelle de référence, elle n’est que de 59% cette année.

Les rendements du maïs fourrage publiés par Agreste mi-septembre étaient encore revus à la baisse et estimés à 14,2 millions de tonnes (Mt), soit une baisse de 17,5% sur un an et de 15,4% par rapport à la moyenne quinquennale.

Les AOP fromagères en difficulté

Le ministère de l’Agriculture fait par ailleurs état du nombre croissant d’AOP requérant une modification de leur cahier des charges, que la sécheresse a rendu intenable. Selon l’INAO, le cumul des demandes pointe à 19 depuis le début de la crise. L’INAO a donné son accord pour 18 d’entre elles. Les zones principalement concernées sont le Grand Massif Central, les Alpes et le Sud-Ouest. Les principaux produits sont les fromages (14 demandes sur 19) avec des demandes portant sur la durée de pâture, l’origine de l’alimentation et la nature de celle-ci. D’autres demandes sont en train d’être formulées. Selon l’INAO, la moitié environ des fromages sous signes de qualité pourrait être concernée.