Sentinelles aux aguets des agriculteurs en difficulté. Parlons en ?

À travers son « Réseau Sentinelles », la MSA Auvergne forme ses administrateurs et élus à la prévention du mal-être agricole afin de soutenir et orienter les personnes dans le besoin avant que n'advienne l'irréparable.

 

Un triste record détenu par la profession depuis de nombreuses années maintenant. Difficultés économiques et sociales, solitude, stress, poids de l'héritage familial...

Le mal-être des agriculteurs germe dans un terreau aux composants tout aussi complexes qu'insondables et tout autant professionnels que personnels rendant leur détection et leur prise en charge des plus délicates.

En relation quotidienne avec des agriculteurs, la MSA Auvergne a formé plus de 70 de ses salariés à la reconnaissance des signes de mal-être. Avec le « Réseau Sentinelle », la mutualité ouvre désormais cette formation à ces administrateurs et élus.


1 journée de formation


« Il vaut mieux en parler que le taire.» Le 23 février dernier, le président de la MSA Auvergne, Philippe Panel, a invité les administrateurs et élus de la mutualité à découvrir le « Réseau Sentinelles ». « Inspiré d'un modèle canadien », le réseau est composé de personnes volontaires ayant pour mission principale de repérer et d'orienter des agriculteurs en situation de mal-être ou de détresse. Les membres bénéficieront d'une journée de formation à travers laquelle ils apprendront à repérer les personnes en souffrance et reconnaître les propos et/ou comportements traduisant un mal-être.
Cette même formation leur permettra également d'aller plus aisément vers ces personnes en difficulté et les orienter vers les services les plus appropriés pour les aider. Selon Fabrice Penot, responsable MSA Auvergne du programme prévention du mal-être agricole : « cet engagement est primordial dans la prévention du suicide car aujourd'hui encore, trop d'agriculteurs ne demandent pas d'aide ».


Appel aux bénévoles


Dans la salle, plusieurs élus MSA témoignent avoir déjà été confrontés à des collègues en détresse. « Je ne savais pas quoi lui dire, vers qui le conduire, et je suis rentré chez moi l'inquiétude chevillée au corps qu'on le retrouve pendu dans sa grange» raconte l'un d'eux. En plus de la formation, les Sentinelles intégreront un réseau structuré où ils trouveront à la fois l'ensemble des ressources nécessaires à leur rôle mais aussi un dispositif de soutien pour elle-même. « Certaines situations peuvent parfois être violentes psychologiquement, il faut savoir s'en protéger » souligne Fabrice Penot.
L'engagement au sein du Réseau Sentinelles est entièrement personnel et volontaire et n'entraîne aucune obligation légale ou contractuelle, et peut prendre fin à tout moment. Philippe Panel encourage ses troupes à rejoindre le dispositif pour faire tomber une bonne fois pour toute les barrières de l'omerta. « Le suicide est un sujet difficile et peu rassembleur mais il faut en parler. Ces dernières années ont connu une avancée culturelle majeure sur le sujet suivi, d'une prise de conscience de la part du gouvernement et de la société. Tous les feux sont au vert pour lutter contre ce phénomène, allons-y ! »

POUR PLUS D'INFORMATION LIRE LE GUIDE : Bienvenue sur ce guide consacré au bien-être des agriculteurs ! - Pleinchamp