Soil Capital reverse 3,2 millions d'euros en crédits carbone à 400 agriculteurs

L’opérateur de compensation carbone a reversé 27,50 euros par tonne de CO2 économisée sans exclure « un complément de rémunération » lorsque l’intégralité des certificats de l’année 2023 aura été vendue.

Soil Capital, une entreprise belge de conseil agronomique, opérant notamment en France, est l’un des tout premiers opérateurs à s’être engagé sur le marché dit « volontaire » du carbone. C’était à l’automne 2020. En 2021, il annonçait avoir rallié une centaine d’agriculteurs, auxquels il versait, un an plus tard, des certificats carbone à hauteur de 32€/tonne de CO2e (CO2 équivalent), intégrant un bonus de 4,5€/t CO2e par rapport à l’engagement minimal de 27,5€/t CO2e.

Les chiffres de Soil Capital à l’issue des deux premières années de son programme pour une agriculture régénérative et rémunératrice (Source : Soil Capital)
Les chiffres de Soil Capital à l’issue des deux premières années de son programme pour une agriculture régénérative et rémunératrice (Source : Soil Capital)

Fort de ce résultat, Soil Capital a poursuivi sa campagne d’adhésion et compte désormais une communauté de 400 agriculteurs engagés dans l’amélioration du bilan carbone de leur exploitation. « En 2023, Soil Capital a su garantir la valeur minimale du certificat carbone à hauteur de 27,50€/tonne de CO2e. Un complément de rémunération sera versé à ces 400 agriculteurs lorsque l'entièreté des certificats de cette saison aura été vendue », fait savoir l’entreprise dans un communiqué. « Ce second round de paiement carbone était crucial pour jauger si, oui ou non, notre programme visait juste, commente Chuck de Liedekerke, cofondateur et CEO de Soil Capital. Et c’est un succès, il confirme que nous répondons à un besoin, à la fois du côté des agriculteurs et du côté des grandes entreprises, qui n’a jamais réellement été traité de façon concrète et pragmatique ».

Les certificats Soil Capital s'alignent sur les exigences de la méthodologie SBTi FLAG, basées sur les émissions nettes (intégrant la séquestration) et incluant un objectif de zéro déforestation sur l’ensemble de la chaine de valeur. Les certificats carbone de Soil Capital sont générés par l’engagement d’industries agroalimentaires telles que Cargill (négoce international de grains), AB Inbev (groupe brassicole) ou encore Royal Canin (aliments pour chiens et chats).

En France, 1,3 Mt CO2e certifiées LBC

Selon une étude réalisée par AND International et Carbone 4 pour le compte de FranceAgriMer, le marché volontaire du carbone a atteint les 298 millions de tonnes (Mt) de CO2e en 2021 au plan mondial contre 68 Mt CO2e en 2013. En France, le marché s’est établi à 11 Mt CO2e en 2020. Le prix moyen d’une tonne de carbone achetée par les acteurs français, quelle que soit la localisation du projet (France, Union européenne ou pays tiers) était de 2,1 euros pour les investissements dans les énergies renouvelables et de 27,1 euros dans l’agriculture et l’agroforesterie. Toujours selon l’étude, le prix payé aux agriculteurs français se situe dans une fourchette comprise entre 30 et 35 euros par tonne de CO2e.

Le marché volontaire du carbone est un marché de gré à gré. Le prix dépend de la démarche de certification (en lien avec sa transparence et la robustesse des contrôles), de la nature du projet, de son origine géographique et des co-bénéfices éventuels (biodiversité, qualité de l’eau...).

En France, c’est le Label bas-carbone (LBC), créé par le ministère de la Transition écologique, qui certifie et authentifie la délivrance de crédits carbone, sur la base de référentiels validés par ce même ministère. Fin 2022, 1,3 Mt CO2e ont été certifiées LBC, dont 0,7 Mt issues de l’élevage et 0,6 Mt issues du secteur forestier.