Total prévoit de produire 290 000 t/an de biocarburant à Grandpuits à l’horizon 2024

Le groupe pétrolier Total déclare vouloir privilégier les approvisionnements locaux en matières premières nécessaires à la production de biocarburant, en huile de colza notamment.

Total a annoncé le 24 septembre via un communiqué la transformation de « sa raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) en une plateforme zéro pétrole ». Ainsi, le groupe pétrolier cessera son activité de raffinage de pétrole brut au premier trimestre 2021, et projette de produire au sein d’un nouveau site 290 000 t/an de biocarburant (biodiesel), plus 50 000 t/an de bionaphta (servant à la production de bioplastique) à l’horizon 2024. Le projet de plateforme prévoit également un site de fabrication de bioplastique et un autre de recyclage du plastique. Le coût total de la création de la future plateforme dépassera les 500 M€.

Diverses fuites rapportées sur le pipeline d’Île-de-France

Cette décision de stopper l’activité de raffinage fait suite à une fuite sur le pipeline d’Île-de-France, reliant Grandpuits au port du Havre, survenue en 2019, et provoquant l’arrêt du site pendant cinq mois. Une autre fuite avait été rapportée en 2014, en Seine-et-Marne. Par ailleurs, l’objectif de création de la plateforme est de « contribuer à la feuille de route française pour le déploiement des biocarburants aériens durables qui fixe un objectif d’incorporation de biocarburants de 2 % à horizon 2025 et de 5 % à horizon 2030 »

170 000 t de biodiesel pour le secteur aérien, 120 000 t pour le secteur routier

Parmi les 290 000 t/an de biodiesel (plus 50 000 t/an de bionaphta) produit à partir de 400 000 t/an de matières premières, 170 000 t seront destinées au secteur aérien, et 120 000 t au secteur routier. Les matières premières utilisées seront « des graisses animales en provenance d’Europe et des huiles de cuisson usagées qui seront complétées par des huiles végétales de type colza, à l’exception de l’huile de palme », assure Total. Le groupe ajoute qu’il privilégiera l’approvisionnement local.

En termes d’emploi, le groupe pétrolier déclare que « sur les 400 postes que compte aujourd’hui la plateforme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville (Yvelines), 250 seront maintenus. En outre, 15 emplois supplémentaires seront créés sur le site de Grandpuits dans une unité d’emballage en aval de l’unité de bioplastiques ». Total assure qu’il ne procèdera à aucun licenciement. Seuls des départs en retraite anticipés sont prévus, ainsi que des opérations « de mobilités internes vers d’autres sites du Groupe ».