Tous les voyants au vert pour la luzerne déshydratée

Les surfaces sont attendues en hausse de 2,5 à 3% sous l’effet d’une compétitivité retrouvée. La reconnaissance de France luzerne en tant qu’Organisation de producteurs va permettre à la filière de bénéficier des programmes opérationnels de la Pac. La décarbonation carbure.

En 2023, les surfaces consacrées à la production de luzerne déshydratée se sont établies à 67.000 ha, en baisse de 4,3% sur un an selon Luzerne de France (La Coopération agricole). Mais, à la faveur d’un rendement moyen en hausse, s’établissant à 12,4t/ha de matière sèche, la production de luzerne déshydratée a bondi de 10% pour s’établir à 830.000 t. Pour l’année à venir la filière escompte une progression de surfaces comprise entre 2,5 et 3%, sous l’effet d’une compétitivité mieux assurée face aux céréales, après le chamboulement des marchés généré par la guerre en Ukraine.

Evolution des cours du blé (en jaune) et de la luzerne (en vert) depuis 2011 (Source : Désialis)
Evolution des cours du blé (en jaune) et de la luzerne (en vert) depuis 2011 (Source : Désialis)

Une filière éligible aux Programmes opérationnels de l’UE

L’année 2024 sera également celle des premiers Programmes opérationnels (PO) pour la filière, qui va ainsi bénéficier de Fonds opérationnels (FO). C’est la conséquence du passage de la plupart des coopératives de luzerne sous le statut d’Organisation de producteurs (OP), initié en 2023 et officiellement reconnu dans l’arrêté du 19 décembre 2023, publié au Journal officiel le 9 janvier dernier. Relevant de la Pac, les fonds opérationnels sont une aide communautaire à la modernisation et l’adaptation des filières agricoles aux besoins des marchés. « Les programmes opérationnels vont permettre aux organisations de producteurs nouvellement reconnues d’accélérer leurs démarches de progrès telles que l’adaptation au changement climatique, l’ajustement de l’offre à la demande, la promotion et la communication, la mise en place de systèmes de traçabilité et de certification », se réjouit l’OP France Luzerne dans un communiqué. Les Fonds opérationnels sont un soutien complémentaire pour garantir la compétitivité de la culture dans les assolements et contribuer à améliorer notre souveraineté protéique ».

Les Programmes opérationnels permettent de financer à hauteur de 60 % pendant les cinq premières années suivant la reconnaissance en OP (50% au-delà) les dépenses éligibles, dans la limite de 6% de la valeur de la production commercialisée.

Une filière en avance sur son plan de décarbonation

A l’occasion de sa conférence de presse annuelle, France Luzerne a fait le point sur sa trajectoire de décarbonation. Depuis 2005, la filière a réduit ses émissions de 92,9% pour s’établir à 0,052t CO2 par tonne de luzerne, alors que son plan stratégique « luzerne 2026 », élaboré en 2020, fixait un seuil de 0,078t CO2 à échéance 2026. « Les fonds de France Relance alloués au secteur avec l’appui de l’Ademe ont permis d’accélérer la transformation des usines et de massifier l’emploi de biomasse », explique France Luzerne, qui va réviser en conséquence sa stratégie. La filière compte notamment activer le levier du stockage de carbone induit par la culture, les projets Label bas-carbone (LBC) constituant en prime un levier de compétitivité pour les producteurs.