Un cas de brucellose détecté en Haute-Savoie

Le ministère de l’Agriculture annonce la détection d’un cas dans une exploitation de vaches laitières. Une première en France depuis 2005. L’enquête épidémiologique est en cours. Le troupeau contaminé sera abattu.

Un cas de brucellose a été officiellement détecté le 9 novembre dans un élevage de vaches laitières en Haute-Savoie, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Il confirme des analyses suspectes réalisées le 20 octobre, dans le cadre de la surveillance sanitaire régulière des élevages. « Des mesures de précaution ont donc été prises immédiatement, précise le ministère. En particulier, le lait du troupeau a été depuis cette date exclusivement destiné à la fabrication de produits pasteurisés, dénués de tout risque de transmission de la maladie ».

Indemne depuis 2005, résurgence en 2012

Des enquêtes épidémiologiques sont en cours pour comprendre l’origine de la contamination de ce cheptel, avec une attention particulière sur la faune sauvage. La France est officiellement indemne de brucellose depuis 2005 mais la maladie avait resurgi 2012 à partir d’un foyer d’infection persistant dans les populations de bouquetins du massif du Bargy (Haute-Savoie).

L’infection peut se transmettre à l’Homme, suite à la consommation de produits laitiers frais au lait cru provenant d’animaux infectés par la bactérie ou après contact direct avec des animaux atteints de brucellose. Les fromages affinés de plus de 60 jours ou consommés après cuisson ne présentent pas de risque pour les consommateurs.

Les personnes qui auraient consommé ces fromages sans les cuire ou les fondre et qui présenteraient des symptômes sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation.

La brucellose peut se manifester par des symptômes variés et peu spécifiques : une fièvre supérieure à 38°C, des douleurs articulaires et musculaires, fatigue, sensation de malaise, maux de tête… Ces symptômes peuvent s’observer dans un délai d’une semaine à un mois suivant la contamination, et peuvent être parfois très discrets. Il existe une forme chronique qui peut apparaître plusieurs semaines à plusieurs mois après l’infection qui se manifeste par des douleurs très invalidantes localisées aux articulations ou à certains organes.

Surveillance renforcée

La brucellose en élevage de bovins est une maladie à éradication obligatoire. Conformément au règlement UE 689/2020 et à l’arrêté ministériel du 22 avril 2008, l’ensemble des bovins du cheptel contaminé devra être abattu. « L'État sera présent aux côtés des éleveurs, leurs pertes seront compensées dans le respect des réglementations européenne et nationale », précise le ministère, qui annonce par ailleurs un renforcement de la stratégie de surveillance et de lutte mise en place depuis 2012, « en vue de rechercher l’éradication de la maladie au sein de la faune sauvage, dans un objectif de préservation de la santé humaine et animale ».