Un nouveau virus menace courgettes, concombres et melons en France

La présence du Tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV), un virus provoquant des dommages importants dans les cultures de courgettes, vient d’être identifiée en France, alors que le pays en était jusqu’à présent indemne.

Décrit pour la première fois en Inde sur des plans de tomates, le virus ToLCNDV est actuellement présent dans plusieurs pays européens (Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Estonie), où il cause des dommages sur les cultures de courgettes, concombres et melons. « Signalé en France par des professionnels, la présence du ToLCNDV vient d’être confirmée suite aux analyses de l’Anses dans quatre zones de production de courgettes, en régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’azur », a fait savoir l’Agence nationale de sécurité sanitaire le 27 octobre.

L’Anses précise que ce virus est transmis principalement par une mouche blanche, l’aleurode Bemisia tabaci, un insecte vecteur considéré comme très efficace pour disséminer la maladie. « Cet insecte vecteur acquiert le virus en 15 à 30 minutes lorsqu’il ponctionne la sève de plantes infectées. Il conserve ensuite le virus à vie et peut ainsi le disséminer pendant plusieurs jours en infectant des plantes saines », indique l’Agence.

En considérant la situation des pays où il a été détecté, le virus est susceptible d'infecter un très grand nombre d’espèces végétales telles que la pomme de terre, la tomate, la courgette, l'aubergine, le melon, le concombre, le poivron, les courges, en causant d’importants dommages aux cultures.

Plants rabougris

Sur les courgettes, les plants sont rabougris, chlorotiques. Les feuilles sont déformées, enroulées et présentent des mosaïques plus ou moins marquées.

En cas de suspicion, la culture est à signaler auprès de la Fédération de défense contre les organismes nuisibles de la région concernée (FDGDON, FREDON) ou de votre service régional de l’alimentation (SRAL).

La prévention avant tout

« Comme pour tous les virus des plantes, il n’existe pas de moyen de lutte connu pour guérir une plante infectée, rappelle l’Anses. Pour éviter sa propagation, la prévention est donc essentielle avec l’utilisation de matériel végétal ou de plants sains, l’élimination des plantes malades et le contrôle des populations de l’insecte vecteur ».

« Il s’agit d’un organisme de quarantaine devant faire l’objet d’une lutte obligatoire au titre de la réglementation européenne relative à la santé des végétaux, informe de son côté le ministère de l’Agriculture. Des mesures conservatoires ont été mises en œuvre afin d’empêcher toute dissémination du virus par les outils de taille ou par l’intermédiaire de son insecte vecteur ». La destruction des plants selon un protocole sécurisé est organisée sous contrôle des services de l’Etat dans les parcelles contaminées.

Le ministère précise par ailleurs qu’une enquête est en cours afin de déterminer l’origine de la contamination, et qu’une surveillance renforcée sera mise en œuvre pour la prochaine campagne culturale afin de confirmer l’éradication du virus sur notre territoire.

En février 2020, l’Anses avait alerté sur un nouveau virus émergent particulièrement dangereux pour les tomates, le ToBRFV. « S’il a été détecté en février 2020 en Bretagne, aucun nouveau foyer n’a depuis été identifié, précise l’Agence. Les mesures prises en Europe ont amené à renforcer la surveillance du virus sur le territoire national, menée par les services de l’Etat et leurs délégataires, ce qui a permis de limiter sa propagation ».