Un plan pour renforcer la prévention contre la peste porcine africaine

Crédité de 2,3 millions d’euros, le plan vise à prévenir l’introduction et la diffusion de la maladie sur le territoire, détecter précocement son éventuelle arrivée par une surveillance active, et anticiper collectivement une situation de crise.

En janvier 2022, le ministère de l’Agriculture avait lancé un premier plan d’action ciblant la peste porcine africaine (PPA), axé sur la prévention (sensibilisation des acteurs, biosécurité en élevage, dissémination dans la faune sauvage...), l’épidémiosurveillance et la préparation à la lutte (détection précoce, préparation des services, scénarios de lutte) en cas d’irruption de la maladie sur le territoire. Le plan présenté le 19 décembre vient renforcer le dispositif en vigueur.

« Evolution préoccupante » en Europe

Le ministère de l’Agriculture justifie le renforcement du plan d’action par « l’évolution préoccupante en Europe », exposant potentiellement le territoire national. « L’introduction de la peste porcine africaine en France aurait des conséquences sanitaires et socio-économiques graves qui justifient la mobilisation préventive de l'ensemble des acteurs concernés : filière porcine, acteurs de la faune sauvage et de la chasse, usagers de la nature, voyageurs, etc. », souligne le communiqué du ministère. La France est, à ce jour, indemne de peste porcine africaine, mais cette dernière progresse en Europe, à la fois dans les élevages et dans les populations de sangliers de la faune sauvage.

Aucun danger pour l’Homme

La PPA est sans danger et non transmissible pour l’Homme. La consommation de viande et de charcuterie, et plus généralement de tout produit alimentaire à base de porc ou de sanglier, ne présente aucun risque. La PPA peut se transmettre par les animaux infectés, les matériels, les véhicules et les personnes ayant été en contact avec des animaux infectés. Elle peut également se transmettre par les viandes et charcuteries issues d’animaux infectés qui peuvent être consommées via les restes alimentaires par des sangliers ou des porcs domestiques.

Il n’existe, à ce jour, aucun vaccin ni traitement contre le virus. Mais c’est l’un des objectifs du plan que de disposer à terme d’une autorisation de mise sur le marché, en soutenant des travaux de recherche dédiés, pilotés par l’Anses.

Cinq objectifs, 20 actions

Décliné en 20 actions, le plan national d’action vise à contenir le virus en dehors du territoire national, notamment via une coopération transfrontalière renforcée avec l’Italie et une forte sensibilisation des voyageurs, à maîtriser les populations de sangliers sauvages et la surveillance de leur état de santé afin de détecter la maladie le plus précocement possible, à améliorer le niveau de biosécurité des élevages et les bonnes pratiques à tous les maillons de la filière porcine, à fédérer la filière porcine sur les enjeux sanitaires et préparer collectivement le dispositif de gestion de crise en cas de découverte d’un foyer de peste porcine africaine en France et enfin à anticiper les conséquences économiques sur les différents marchés (national, européen et pays tiers), dès lors que la maladie apparaîtrait sur le territoire.