Un tracteur en cdd à la cuma des Bontemps

C’est l’investissement dans une presse cubique qui a amené les adhérents d’une Cuma du Châtelet à contractualiser sur trois ans la location d’un tracteur. La formule ayant convaincu, les adhérents s’apprêtent à rempiler pour la même durée en fin d’année.

Au Châtelet (18), la Cuma des Bontemps est spécialisée dans les travaux de polyculture-élevage et chaque tracteur est dédié à une activité. « La Cuma a investi dans une presse cubique en 2012 et nous utilisions mon tracteur. La décision d’investir dans un tracteur pour les travaux de pressage s’est posée car il était difficile de continuer avec le mien, expose Patrice Barret, président de la Cuma. Pour faciliter l’organisation, nous avons pris en location un tracteur en 2020 et nous allons le renouveler cette année. »  

UNE FORMULE CLÉ EN MAIN

Sur vingt-cinq adhérents de la Cuma, huit utilisent la presse cubique haute densité, et donc le tracteur qui lui est associé. Ils ont priorisé un Arion 650 de 150 cv en 2020. Pour le renouvellement en fin d’année 2023, ils se sont renseignés chez plusieurs concessionnaires et restent finalement chez Claas, privilégiant un matériel qu’ils connaissent bien. Ils ont opté pour un Axion 830 de 230 cv, plus performant.  

"Nous disposions de 300 heures par an pour le premier et nous comptons sur 500 heures pour le second, car davantage de travaux seront réalisés. Nous voulions un outil approprié."

« Nous le louons clé en main, avec le pack service, toutes les garanties, ce qui fait qu’en cas de panne il pourra être réparé ou remplacé immédiatement. Nous avons fait ce choix au vu de la complexité de l’électronique dans les tracteurs et pour la souplesse dans le travail qui n’attend pas », affirme l’éleveur.  Le nouvel Axion est doté de nombreuses options afin d’en faciliter l’utilisation. Barre de guidage, transmission hexashift, inverseur électro-hydraulique revershift, freinage automatique, pont suspendu... confèrent une meilleure prise en main et plus de confort.  

DES MODALITÉS DE FACTURATION REVUES

« On signe un contrat de location sur trois ans à chaque fois. Les mensualités pour le nouveau tracteur montent à 1 500 euros », précise Patrice Barret. Un coût qui est supporté par les adhérents, sous forme de tarif à l’heure d’utilisation avec le principe suivant : plus l’adhérent effectue des heures sur l’année, plus le coût est dégressif.  « Avec mon tracteur personnel j’étais perdant car la Cuma facturait à la botte et non à l’heure », poursuit Patrice Barret.

L’heure de l’Arion 650 est facturée entre 30 et 40 euros, une valeur qui ne changera pas avec l’Axion 830. « Certains ont un parcellaire morcelé donc nous voulions qu’ils ne soient pas perdants face à d’autres qui ont un parcellaire d’un seul tenant », argumente-til. A ce tarif, il faut ajouter l’usage de presse cubique et le coût du chauffeur.

Par ailleurs, la Cuma détient un autre tracteur, acheté d’occasion l’hiver dernier à 92 000 euros avec 900 heures au compteur. Il est dédié à la fenaison. Il s’agit « d’un John Deere 6145 R pour atteler un groupe de fauche. Au vu du prix et de son état, c’était une affaire à faire, indique Patrice Barret. Il est prêt et attelé si un adhérent a besoin de s’en servir. »

« Pour être rentable, il devrait faire 500 heures à l’année », confie-t-il, suggérant d’autres utilisations. Le retour sur investissement est prévu sur sept ans. Et il sera facile à revendre car il a beaucoup d’options.

UNE GESTION RIGOUREUSE

Pour régir les relations au sein du collectif, Patrice Barret est attaché à une certaine discipline. Pour lui, « une Cuma est une entreprise avec ses contraintes. Il faut donc être clair et précis dans les règles d’utilisation du matériel et s’il y a un problème de panne, un souci d’organisation, les adhérents doivent pouvoir s’expliquer tout de suite », avant d’ajouter : « tous nous donnons de notre temps, donc il faut en perdre le moins possible aussi dans l’organisation des chantiers ».  Ainsi, à la Cuma des Bontemps, chacun entretient le tracteur après chaque utilisation. Celui-ci est ensuite remisé sous un hangar chez Patrice Barret, et reste accessible à tout adhérent.