Une filière betteravière de nouveau éprouvée

[Le point des marchés] La campagne betteravière en France commence difficilement, avec des dégâts liés au gel qui s’ajoutent aux surfaces en chute libre. Heureusement, le rebond des cours mondiaux du sucre apporte une note d’optimisme pour les planteurs. Décryptage avec François Thaury, consultant chez Agritel.

[Le point des marchés] Une filière betteravière de nouveau éprouvée

Les cours mondiaux du sucre, qui avaient beaucoup progressé depuis le début de l’année, ont baissé à partir de la mi-février et ont perdu l’essentiel de leur gain en raison des prises de profit des fonds spéculatifs. Mais le marché se reprend sensiblement depuis une quinzaine de jours en raison des fondamentaux. Au Brésil, premier producteur mondial, la saison sucrière s’annonce en effet moins favorable qu’attendu en raison de la sécheresse qui a frappé le pays. En France, la campagne commence avec des dégâts liés au gel, et des pertes potentielles de rendement qui en découlent.

Il est à espérer que la bonne tenue des cours mondiaux puisse avoir un effet positif sur les cours du sucre en Europe, ce qui pourrait améliorer également le prix des betteraves. “Je pense que les sucriers vont avoir à cœur d’éviter une désaffection pour cette culture, en rémunérant la betterave dans des conditions acceptables et peut-être plus favorables que les saisons précédentes”, présuppose François Thaury, consultant chez Agritel.

L’analyste craint une désaffection pour la culture de la betterave en France dans les régions les plus touchées par le gel et qui avaient déjà été affectées par l’épidémie de jaunisse l’an dernier. Depuis trois ans, les surfaces betteravières françaises se sont effondrées de près de 100 000 hectares. “Si cette tendance venait à se poursuivre, des restructurations industrielles seraient à craindre”, note l'expert.