Une journée spéciale élevage ovin en Normandie

Le mardi 29 septembre 2020, la Chambre Régionale d’agriculture de Normandie et Naturapôle ont organisé une journée sur le thème de l’installation en élevage ovin. Retour sur ce rendez-vous.

Le renouvellement des générations est une des questions au cœur de la filière. C’est pourquoi face à cet enjeu majeur, les Chambres d’agriculture de Normandie et Naturapôle ont réalisé une journée spéciale installation en élevage ovin dans les locaux du Lycée agricole d’Yvetot (76).

Etat des lieux de la filière ovine

« La production ovine est une réelle opportunité pour l’installation de jeunes agriculteurs », affirme Laurence Sellos, Présidente de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime. En France, 63 % des éleveurs ont plus de 50 ans, un constat partagé sur le territoire normand. Or, seuls 50 % de la consommation de viande ovine française est produite en France. Cela laisse donc une possibilité de relocaliser notre production.  
Lors des conférences, proposées tout au long de cette journée, Michel Serres, étudiant à Vetagro sup Clermont-Ferrand et stagiaire à Interbev Normandie, a présenté un état des lieux de la filière ovine normande. Il constate que « la Normandie est la 8e région détentrice d’ovins, soit 2,5 % du cheptel national »,  mais aussi que les effectifs sont en déclin depuis les années 2000 (- 45% d’ovins entre 2000 et 2016) et que cela continue : « Entre 2016 et 2017, 10 % des élevages ovins normands ont disparu ».

L’élevage ovin peu valorisé

Le fait est que seulement un éleveur ovin sur quatre est remplacé. « Pourtant la filière ovine connaît des prix stables et rémunérateurs. C’est une production qui nécessite peu d’investissements avec un retour sur investissement rapide », ajoute Claire Douine de la Chambre Régionale d’agriculture de Normandie. L’un des freins, sur la région normande, est les outils d’abattage qui sont trop peu nombreux. Ils sont au nombre de trois sur toute la Normandie : Cany Barville et Le Trait en Seine-Maritime, Saint-Hilaire-du-Harcoët dans la Manche.
Un des autres freins est l’image que véhicule la production ovine normande. C’est un constat, en Normandie, il y a une forte proportion d’éleveurs non professionnels : « Sur 663 éleveurs, 8 % sont des professionnels détenant 58 % du cheptel normand », présente Michel Serres lors de son exposé.
Le but de cette journée était de montrer que l’élevage ovin à sa place dans l’agriculture normande et que cette production peut être une réponse pour diversifier les activités d’une exploitation en place ou pour en créer une nouvelle. Les systèmes ovins normands sont soit en système herbager, soit en système polyculture-élevage avec des surfaces herbagères réduites. Les deux systèmes ont donc parfaitement leur place dans les exploitations normandes. De plus, les filières de qualité permettent de bien valoriser les agneaux et d’assurer un débouché.

Un rendez-vous apprécié

C’est pourquoi 14 partenaires ont répondu présents lors de cette journée pour répondre aux questions des élèves et aux porteurs de projet présents : le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole, la Safer, l’ARICHN pour l’identification, Littoral Normand pour le contrôle de performance ovin, le centre de gestion CER France, La Mutualité sociale Agricole (MSA), Interbev, Inn’Ovins, la coopérative NatUp, la région Normandie, la Chambre d’agriculture, Nicolas Mary et SeinOvins pour l’appui technique des éleveurs. Ces partenaires étaient présents sur un salon où les visiteurs pouvaient circuler librement et poser leur question.
Des visites de la nouvelle bergerie du Lycée ont permis aux partenaires et aux élèves d’échanger sur les investissements nécessaires et sur les conditions de travail de cette production.