Vers un record de vente de matériels neufs

Selon Axema, le syndicat français des acteurs industriels des agroéquipements et de l’agroenvironnement, les ventes de matériels neufs devraient progresser cette année dans une fourchette comprise en +8% et +11%, ce qui porterait le chiffre d’affaires entre 6,56 et 6,74 milliards d’euros. Si la prévision est juste, ce niveau établira un nouveau record dans l’histoire de l’agroéquipement.

Au cours du 1^er semestre 2021, les ventes se sont envolées de +17% par rapport au 1^er semestre 2020. Parmi les catégories de matériels en forte hausse figurent les chargeurs télescopiques, les semoirs, les pulvérisateurs, les distributeurs d’engrais ou encore les serres, sans oublier les tracteurs. 24 657 tracteurs ont été immatriculés pour la première fois au cours des neuf premiers mois de 2021, cela représente une croissance de +15% par rapport à 2020 et +14,5% par rapport à la moyenne des années 2015-2019.

La stabilité prévaut pour les matériels de laiterie et les machines à vendanger. Seuls les matériels de récolte et de fenaison sont annoncés à la baisse.

Pénurie et hausse des coûts

Comme l’ensemble des filières industrielles, l’agroéquipement est impacté par la pénurie de composants, par la hausse du coût des matières premières et du transport. Selon une enquête menée en septembre par Axema auprès de ses adhérents, 83% des dirigeants interrogés ont dû rallonger leurs délais de livraison, en moyenne de 8 semaines et 96% des entreprises interrogées ne répercutent que partiellement la hausse des coûts sur le prix de vente.

Selon Axema, le prix de l’acier a augmenté en moyenne de +22% sur les 8 premiers mois 2021, mais se tasse depuis la mi-juillet. Les prix de la tôle S355, très utilisée dans les agroéquipements, sont ainsi orientés à la baisse depuis plusieurs semaines.

Atterrissage en 2022

Pour 2022, Axema anticipe une stabilisation du marché, avec un premier semestre encore bien orienté, les carnets de commande étant bien remplis, et un second semestre qui risque d’être altéré par les problématiques d’approvisionnement et par la fin de l’effet du Plan de relance, lequel aura permis de flécher 215 millions d’euros vers des matériels porteurs de bénéfices agroécologiques. « L’incertitude sur l’évolution des cours agricoles, les politiques publiques et les récoltes de 2022 seront autant de facteurs à même d’affecter l’évolution du marché sans oublier l’allongement prononcé des délais de livraison qui pourrait pénaliser le chiffre d’affaires sur le deuxième semestre 2022 », conclut Axema.