Négociations annuelles: la guerre des prix continue, selon la FNSEA, qui réclame des contrôles

La FNSEA, premier syndicat du monde paysan, a dénoncé vendredi la poursuite de la guerre des prix dans la grande distribution au détriment des agriculteurs, en dépit de la loi Alimentation, à l'unisson avec les Jeunes agriculteurs, l'Ania (industriels agro-alimentaires)et Coop de France.

Tous les quatre demandent un renforcement des contrôles "afin de dénoncer les abus". La loi Egalim ou "loi Alimentation", promulguée en octobre, vise à rétablir l'équilibre des relations commerciales entre producteurs et grande distribution pour redonner du revenu aux agriculteurs, et à rendre plus accessible une alimentation saine pour les consommateurs. "Nous savons que des pratiques illégales demeurent en termes de promotions abusives, d'abus de puissance d'achat au travers de demandes financières sans aucune contrepartie - parfois au profit de structures basées à l'étranger ! -", a déclaré la FNSEA, évoquant "déréférencements et menaces de déréférencements, renégociations en cours d'année, application abusive de pénalités logistiques", dans un communiqué.  

"Name and shame"

Pour la formation syndicale, "les contrôles de l'administration doivent s'intensifier". La formation dirigée par Christiane Lambert réclame une publication des sanctions et une mise en oeuvre du "name and shame" (pointer du doigt publiquement), pour les distributeurs qui ne jouent pas le jeu. Si plusieurs contrats ont été passés dans le secteur laitier entre distributeurs et industriels, la FNSEA estime qu'il s'agit de "l'arbre qui cache la forêt", et estime que ses craintes, exprimées lors d'un point d'étape à Bercy, à propos de la viande et des céréales, se sont vérifiées. Le syndicat ajoute que ces pratiques touchent "toutes les entreprises y compris les PME et les ETI" (Entreprises de taille intermédiaire). La FNSEA et les JA, appuyés par l'Ania et Coop de France, se disent prêts à "mobiliser leur réseau pour dénoncer les abus et orienter les Dirrecte (directions régionales de la concurrence) dans leurs contrôles".