Tout est bon dans le porc fermier Label Rouge

La filière du porc fermier d'Auvergne Label Rouge élevé en plein air a plus de 30 ans et se revendique économiquement responsable avec son prix payé aux producteurs intégrant les charges de productions

Dès sa création en 1989, la filière des porcs fermiers d'Auvergne Label Rouge a fait le pari de produire une viande de haute qualité réservée aux artisans bouchers et charcutiers. Trente ans plus tard, cette viande a trouvé sa place dans les assiettes des consommateurs toujours plus exigeants en matière de bien-être animal et de qualité gustative.

Porc 100% auvergnat

Ils ne sont qu'une trentaine de producteurs en Auvergne et ses cantons limitrophes à élever quelques 25 000 porcs fermiers labellisés. Des animaux haut de gamme destinés à finir sur les étals des artisans bouchers et charcutiers (60% des volumes) et de salaisonneries triées sur le volet (35%). Une destination finale qualitative pour un porc dont les conditions d'élevages ne le sont pas moins.

"A l'âge de 15 semaines maximum, les cochons doivent avoir accès à l'extérieur 24 h/24 et 7 jours/7,  jusqu'à leur âge d'abattage qui est de 26 semaines minimum (soit 6 mois)" explique Hélène Daviet, responsable de l'Association de Promotion des Viandes du Centre (APVC). Chaque animal bénéficie d'au moins 83 m2 en extérieur et d'une alimentation 100% végétale, minérale et vitaminique sans OGM. Les traitements médicamenteux systématiques sont bannis durant toute la période d'élevage. "Le dernier mois de vie d'un porc aucun traitement, même ponctuel, n'est autorisé." Le poids carcasse moyen est d'environ 95 Kg, "une taille idéale qui offre une carcasse avec un excellent compromis entre taux de maigre et de gras". Comme tous les produits Label Rouge, les analyses sensorielles annuelles garantissent la labellisation et le succès de cette viande de porc.

Durant le confinement, la filière a d'ailleurs connu des records de vente. "Les gens sont retournés chez leurs bouchers favorisant les viandes de qualité. Si le confinement avait duré 6 mois, nous n'aurions pas pu fournir ! "

Une filière professionnalisée

De sa naissance à aujourd'hui, la filière des Porcs Fermiers d'Auvergne n'a cessé de progresser. Jusqu'à il y a encore une petite dizaine d'années, l'élevage de ces cochons était pour le moins "artisanal".

Au Gaec de Piégut à Busset dans l'Allier, Thierry et Nathalie Bregheon ont élevé ces porcs dans des cabanes en bois pendant 22 ans. Quotidiennement, ils devaient distribuer manuellement la nourriture à plus de 250 animaux. Depuis ce printemps, c'est dans un bâtiment flambant neuf qu'ils poursuivent leur activité grâce à l'installation de leur fils Mickaël. "Une chaîne distribue automatiquement la nourriture. Nous n'avons plus de seaux à traîner. Nous sommes passés de 250 porcs à plus de 600 et nous avons pourtant gagné en confort et en temps de travail" explique l'éleveur.

La quasi totalité des producteurs a sauté le pas. Face à la réduction de la main d'oeuvre dans les exploitations et pour garantir la pérennité de la filière, l'APVC n'a pas eu d'autres choix que "d'étudier" et "d'élargir la construction de bâtiments". Cette professionnalisation a également eu pour effet d'augmenter les volumes de porcs produits mais surtout de "fidéliser les producteurs" et "donner envie aux jeunes de poursuivre l'activité". Selon Hélène Daviet, c'est surtout l'engagement "économiquement responsable" qui assure l'équilibre de la filière. Le prix du Porc Fermier d'Auvergne n'est pas indexé sur le cadran breton mais sur le coût de production et notamment le prix de l'aliment. Réactualisé chaque mois, il permet "aux producteurs d'encaisser les hausses" mais "leur plus-value en revanche reste fixe". La famille Bregheon acquiesce que ce système est "rassurant, il garantit un revenu supplémentaire" et encourage à "investir et continuer la production".