Données agricoles : lancement officiel d’Api-Agro

Après 12 mois de période expérimentale, la plateforme Api-Agro a choisi le Salon de l’Agriculture pour son lancement officiel. Cette plateforme de mise en relation entre émetteur et récepteur de la donnée, appelle dans un manifeste au déploiement d’une plateforme souveraine en Europe.

« La richesse de la donnée n'est pas dans leur propriété mais dans l'utilisation qu'on en fait » a déclaré Sébastien Windsor, président des instituts techniques agricoles Acta, à l'initiative du projet avec les chambres d'Agriculture. En effet, ce mardi 26 février, était lancé officiellement la plateforme numérique d'échange de données Api-Agro. Objectif « faciliter le partage des données, structurer et coordonner les flux d'informations entre les opérateurs pour leur permettre de développer, en toute sécurité, des services digitaux innovants au bénéfice des producteurs agricoles. » Api-agro sécurise les échanges de façon « technologique, juridique et commercial afin d'assurer une transaction équitable entre des émetteurs de la donnée et des utilisateurs de la donnée, dans le respect du droit » précise Sébastien Picardat, directeur Api-agro.

Concrètement, les entreprises émettrices de données, les mettent à disposition de la communauté pour qu'elles puissent être ainsi mutualisées. Charge à l'acquéreur des données de gérer les développements. Api-Agro n'est que la plateforme de mise en relation mais pas le développeur, ce qui permet selon la structure, « qu'il n'y ait pas de limite à l'utilisation. » Côté pratique, les entreprises présentes sur la plateforme paient un forfait pour être à la fois émetteur et récepteur de données ; c'est le récepteur qui achète à l'émetteur. La fiabilité des données est de la responsabilité de celui qui les dépose.

Passivité ou défiance

Pour Api-agro « le nouvel enjeu n'est plus la donnée elle-même, mais plutôt la capacité à y accéder, à l'interconnecter, à la protéger, à la traiter et surtout à la valoriser. » Car oui ces données doivent être utiles à la performance des agriculteurs, grâce à la création d'outils d'aide à la décision (OAD), des services digitaux innovants ou tout autre algorithme utile aux agriculteurs. Pour Sébastien Windsor, demain « les données seront aussi importantes que la possession de la terre. » Il insiste « ce n'est pas un hasard si la Chine a investi dans les données. » Pour lui, les agriculteurs réagissent face à la donnée par la passivité ou la défiance. Api-agro ambitionne de rétablir la confiance.

A l'occasion de la conférence de presse de lancement, Api-Agro a publié un manifeste « pour l'avenir alimentaire de l'Europe et la souveraineté des données agricoles », appelant au déploiement d'une plateforme souveraine d'échanges de données au service des usages agricoles en Europe.