Alors que la consommation de fruits et l&eacute;gumes frais tend &agrave; s'&eacute;roder l&eacute;g&egrave;rement mais r&eacute;guli&egrave;rement au sein de toutes les classes d'&acirc;ge de consommateurs, la confiance des consommateurs dans ces produits reste particuli&egrave;rement forte, selon les donn&eacute;es du barom&egrave;tre r&eacute;alis&eacute; par l'Institut CSA Research (voir encadr&eacute;) pour le compte d'Interfel et de FranceAgriMer. &laquo;&nbsp;Le plaisir &agrave; consommer et &agrave; cuisiner ainsi que les bienfaits pour la sant&eacute; restent les deux drivers de la consommation de fruits et l&eacute;gumes frais&nbsp;&raquo;, analyse Sandra Marie, chef de groupe &agrave; l'Institut CSA Research. &laquo;&nbsp;89 % des fran&ccedil;ais sont confiants envers les l&eacute;gumes et 86 % envers les fruits, ce qui place ces produits juste derri&egrave;re le pain, et devant les produits laitiers&nbsp;&raquo;. Les r&eacute;sultats de l'observatoire &eacute;taient pr&eacute;sent&eacute;s dans le cadre du MidFel &agrave; Perpignan (Pyr&eacute;n&eacute;es-Orientales).<h2>Le local fait jeu &eacute;gal avec l'AB</h2>Ces indices de confiance sont toujours davantage port&eacute;s par la connaissance de l'origine des produits (33%, +4% / 2017), devant la ma&icirc;trise de l'approvisionnement (26%), l'aspect (26%), les modes de culture (17%) et les b&eacute;n&eacute;fices sant&eacute; (15%). &laquo;&nbsp;Le crit&egrave;re de production locale, cr&eacute;dit&eacute; de 12%, fait quasiment jeu &eacute;gal le label bio &agrave; 14%&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve Sandra Marie. &laquo;&nbsp;D'une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, les labels b&eacute;n&eacute;ficient d'une excellente notori&eacute;t&eacute;, qui culmine &agrave; 99 % pour l'AB et le Label Rouge et &agrave; 91% pour les AOP, AOC et IGP. Les consommateurs ont davantage confiance lorsqu'ils voient les diff&eacute;rents logos correspondants sur les produits&nbsp;&raquo;.<h2>Inqui&eacute;tudes sur les pesticides</h2>D'un tr&egrave;s haut niveau, la confiance dans les fruits et l&eacute;gumes est globalement stable depuis trois ans. Ce qui n'emp&ecirc;che pas l'&eacute;mergence d'alt&eacute;rations, notamment aupr&egrave;s des 50 ans et plus. Cette cat&eacute;gorie de la population est sur-consommatrice de fruits et l&eacute;gumes frais, comparativement au moins de 35 ans. Elle est aussi davantage &agrave; l'aff&ucirc;t de l'actualit&eacute;, plut&ocirc;t nourrie l'an pass&eacute; avec les &eacute;pisodes du chlord&eacute;cone (banane), du m&eacute;tam-sodium (m&acirc;che) ou de l'incontournable glyphosate. &laquo;&nbsp;On mesure une inqui&eacute;tude grandissante vis &agrave; vis des pesticides&nbsp;&raquo;, indique Sandra Marie. &laquo;&nbsp;En 2018, 49% des Fran&ccedil;ais ont d&eacute;clar&eacute; en &ecirc;tre tr&egrave;s inquiets contre 36% en 2015. Les moins de 35 ans, jusque-l&agrave; moins inquiets que les moins de 50 ans, sont d&eacute;sormais au m&ecirc;me niveau&nbsp;&raquo;. Globalement 87% des consommateurs se disent plut&ocirc;t inquiets et tr&egrave;s inquiets sur la question des r&eacute;sidus. Les trois quarts (73%) de ces consommateurs inquiets pointent leurs impacts n&eacute;fastes sur la sant&eacute;.<h2>M&eacute;connaissances et amalgames</h2>Si les r&eacute;sidus de pesticides interrogent 87% des consommateurs, le second motif d'inqui&eacute;tude est nourri par les OGM (87%), devant l'impact du climat sur l'offre disponible et les intoxications alimentaires. Plus grave&nbsp;: 48% des Fran&ccedil;ais pensent qu'il y a des OGM dans les fruits et l&eacute;gumes frais, tandis que 26% sont incapables de se positionner sur cette question. &laquo;&nbsp;Les OGM ne sont pas cit&eacute;s spontan&eacute;ment par les consommateurs&nbsp;comme motif d'inqui&eacute;tude &raquo; relativise Sandra Marie. &laquo;&nbsp;Mais lorsque l'item est cit&eacute; dans une question, les Fran&ccedil;ais font l'amalgame entre OGM et fruits et l&eacute;gumes frais. Dans ce m&ecirc;me registre de m&eacute;connaissance, 49% des personnes interrog&eacute;es pensent que l'on peut produire autant sans recourir aux pesticides. La fili&egrave;re doit communiquer pour battre en br&egrave;che ces id&eacute;es re&ccedil;ues&nbsp;&raquo;.Justement, le barom&egrave;tre 2018 relate une baisse du sentiment d'&ecirc;tre plut&ocirc;t bien inform&eacute; sur la production, la qualit&eacute;, la tra&ccedil;abilit&eacute; ou encore les apports nutritionnels de l&eacute;gumes frais. Parmi les acteurs de confiance susceptibles de bien les informer, les consommateurs pl&eacute;biscitent les associations de consommateurs (82%), la famille et les amis (75%), les professionnels de sant&eacute; (75%), les commer&ccedil;ants de proximit&eacute; 71%), les scientifiques (65%), les agriculteurs (59%) ou encore les ONG (55%).<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 R&eacute;alis&eacute; par l&#039;Institut CSA Research pour le compte d&#039;Interfel et de FranceAgriMer, le barom&egrave;tre de confiance est une enqu&ecirc;te de perception, et non de comportement r&eacute;el, r&eacute;alis&eacute;e chaque ann&eacute;e aupr&egrave;s d&#039;un &eacute;chantillon repr&eacute;sentatif de 1004 individus. L&#039;enqu&ecirc;te 2018, la 5&egrave;me en date, a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e entre le 29 novembre et le 6 d&eacute;cembre. Le barom&egrave;tre poursuit trois objectifs&nbsp;: suivre l&#039;&eacute;volution de la confiance, comprendre les inqui&eacute;tudes des consommateurs et enfin mesurer l&#039;impact de l&#039;actualit&eacute; autour de la fili&egrave;re sur la perception et les comportements d&#039;achat et de consommation.
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Les fruits et légumes frais demeurent des vecteurs de plaisir et de santé. Mais les traitements chimiques interrogent de plus en plus les consommateurs, tandis qu’un sur deux pense que les fruits et légumes frais renferment... des OGM.


Résidus de pesticides : les consommateurs de plus en plus inquiets

Cette mesure, applicable pendant un an, est adopt&eacute;e tous les ans depuis&nbsp;l'interdiction en 2016 dans l'Hexagone de cet insecticide. En f&eacute;vrier 2016,&nbsp;l'Agence nationale de s&eacute;curit&eacute; sanitaire (Anses) avait en effet d&eacute;cid&eacute; de retirer les autorisations de mise sur le march&eacute; de produits phytopharmaceutiques contenant la substance active dim&eacute;thoate, &eacute;tant donn&eacute; le risque que pr&eacute;sentait cette substance pour le consommateur.&nbsp;Son bannissement avait suscit&eacute; la col&egrave;re d'arboriculteurs qui le consid&eacute;raient&nbsp;comme le seul rempart efficace contre la mouche Drosophila suzukii.La France fait jouer une nouvelle fois sa clause de sauvegarde nationale en&nbsp;l'absence de mesures d'interdiction globale du dim&eacute;thoate dans l'Union&nbsp;Europ&eacute;enne, une mesure demand&eacute;e par le gouvernement fran&ccedil;ais d&egrave;s 2016.&nbsp;Paris agit ainsi tant pour prot&eacute;ger les consommateurs fran&ccedil;ais que pour&nbsp;&eacute;viter les distorsions de concurrence, certains pays producteurs de cerises&nbsp;utilisant encore l'insecticide d&eacute;cri&eacute;, comme l'Autriche, la Croatie, la&nbsp;Turquie, l'Argentine ou le Chili.


La France a interdit, de nouveau, l'importation et la mise sur le marché de cerises fraîches en provenance de pays où l'utilisation du diméthoate est autorisée pour traiter les cerisiers, selon un arrêté paru samedi au Journal officiel.


Les cerises traitées au diméthoate interdites d'importation

Incorpor&eacute; dans une eau, &agrave; pH 10, le captane se d&eacute;grade en l'espace de trois minutes alors qu'il restera stable 32 heures dans une eau &agrave; pH 4. Dans un autre registre (herbicide), une bouillie &agrave; base de desmediphame sera stable &agrave; pH 7 mais deviendra totalement inactive en 6 minutes dans une eau &agrave; pH 9. Ces deux exemples sont fournis par la soci&eacute;t&eacute; Eqo SA, bas&eacute;e &agrave; Auch (Gers) et qui a inventori&eacute; ainsi l'ensemble des mati&egrave;res actives homologu&eacute;es en France sur la base de trois param&egrave;tres que sont le pH, la temp&eacute;rature et la conductivit&eacute;. &laquo;&nbsp;Les produits phytosanitaires pr&eacute;sentent une grande variabilit&eacute; quant &agrave; leurs conditions optimales d'utilisation&nbsp;&raquo;, indique Audrey Duran, co-fondatrice d'Eqo. &laquo;&nbsp;Quant aux agriculteurs, la qualit&eacute; de leur eau peut varier dans le temps en fonction par exemple de leur origine&nbsp;: puits, adduction, r&eacute;cup&eacute;ration, r&eacute;seaux d'irrigation. Notre station prend en compte &agrave; la fois les caract&eacute;ristiques de l'eau en pr&eacute;sence et la nature du produit &agrave; appliquer pour conditionner l'eau et faire en sorte que les mati&egrave;res actives soient plus efficientes &raquo;.<h2>Conditionnement</h2>Par &laquo;&nbsp;conditionner&nbsp;&raquo; l'eau, Eqo agit sur trois param&egrave;tres physico-chimiques que sont le pH, la conductivit&eacute; et la temp&eacute;rature. Le pH interf&egrave;re sur la stabilit&eacute; et donc sur la dur&eacute;e de vie. La conductivit&eacute; am&eacute;liore la rapidit&eacute; de p&eacute;n&eacute;tration dans la plante et &eacute;vite les ph&eacute;nom&egrave;nes d'&eacute;vaporation. Quant &agrave; la temp&eacute;rature, pass&eacute;e 18&deg;C, elle participe &agrave; uniformiser la bouillie et &agrave; am&eacute;liorer la conductivit&eacute;. Outre l'interaction sur ces trois param&egrave;tres, la station Eqo Modul assure deux autres fonctions que sont la filtration des mati&egrave;res organiques en suspension et la d&eacute;min&eacute;ralisation. Cette derni&egrave;re, r&eacute;alis&eacute;e au moyen d'un filtre sur lit de r&eacute;sines, a pour objet de capter les sels min&eacute;raux et cations m&eacute;talliques (fer, magn&eacute;sium, calcium) susceptibles de neutraliser partiellement l'action des mati&egrave;res actives. Quant aux mati&egrave;res organiques, elles contribuent &agrave; les agr&eacute;ger et &agrave; les soustraire ainsi de leur cible finale.<h2>Optimiser, pour ne pas dire r&eacute;duire</h2>La station Eqo Modul se pr&eacute;sente sous la forme d'une cabine comprenant tous les &eacute;l&eacute;ments de traitement. Sa mise en route n&eacute;cessite un raccordement &agrave; l'&eacute;lectricit&eacute; et &agrave; l'eau d'alimentation, ainsi qu'aux cuves tampons dans les lesquelles la bouillie conditionn&eacute;e est stock&eacute;e avant son transfert dans le pulv&eacute;risateur. Le dimensionnement des cuves ainsi que leur nombre est adapt&eacute; au profil de chaque exploitation ou d'un groupe d'exploitations, l'Eqo Modul pouvant faire l'objet d'un achat &agrave; plusieurs ou en Cuma.A l'int&eacute;rieur de la cabine, un tableau de commande &agrave; &eacute;cran tactile permet d'automatiser la pr&eacute;paration en fonction des param&egrave;tres de l'eau et des produits phytosanitaires, ainsi que de la quantit&eacute; de bouillie &agrave; pr&eacute;parer. L'optimisation rime &eacute;videmment avec r&eacute;duction mais, comme il est d'usage en mati&egrave;re de phyto, Eqo ne s'engage pas sur ce terrain. Le gouvernement, qui vient de r&eacute;affirmer les objectifs assign&eacute;s au plan Ecophyto II+, ne s'embarrasse pas d'autant de pr&eacute;cautions. &laquo; Le but d'Eqo Modul est de renforcer l'efficience des traitements&nbsp;&raquo;, indique Audrey Duran. &laquo;&nbsp;Certains gagneront en efficacit&eacute; &agrave; dose &eacute;gale pendant que d'autres r&eacute;duiront les doses tout en conservant un excellent niveau de protection&nbsp;&raquo;.Les retours d'exp&eacute;rience d'Eqo font &eacute;tat d'une &eacute;conomie moyenne comprise entre 20% et 30%, ce qui cr&eacute;dite la solution d'un retour sur investissement compris en quelques campagnes (voire une seule en arbo) selon la typologie des exploitations, les plus consommatrices, &agrave; l'ha ou au global, &eacute;tant &eacute;videmment plus rapidement b&eacute;n&eacute;ficiaires.Depuis sa cr&eacute;ation en 2016, Eqo a install&eacute; des stations en arboriculture, en viticulture et en grandes cultures et vient de r&eacute;aliser ses premi&egrave;res ventes &agrave; l'export.


Les caractéristiques physico-chimiques de l’eau peuvent avoir une forte influence sur l’efficacité des matières actives. Une source d’optimisation, pour ne pas dire de réduction, expertisée et mise en pratique par les stations Eqo Modul. 


L’eau, l’autre composante d’une application phyto

L'an pass&eacute;, la Fnab et le Synabio, le Syndicat des entreprises agroalimentaires bio, ont pris position pour interdire le chauffage des serres pour la production de fruits et l&eacute;gumes bio hors saison. Ils ont soumis leur requ&ecirc;te au Comit&eacute; national d'agriculture biologique (Cnab), l'organe rattach&eacute; &agrave; l'Institut national de l'origine et de la qualit&eacute; (INAO), en charge de l'interpr&eacute;tation fran&ccedil;aise du cahier des charges communautaire. Probl&egrave;me&nbsp;: il n'y a pas de consensus au sein des diff&eacute;rentes familles professionnelles si&eacute;geant &agrave; l'INAO. Et par deux fois, la d&eacute;cision a &eacute;t&eacute;... gel&eacute;e. Elle est d&eacute;sormais repouss&eacute;e au mois de juillet prochain.<h2>&laquo; Respect des cycles naturels &raquo;</h2>Le cahier des charges bio impose le &laquo; respect des cycles naturels &raquo; et une &laquo; utilisation responsable de l'&eacute;nergie&nbsp;&raquo;, mais il ne pr&eacute;cise pas clairement les pratiques conformes et non conformes &agrave; ces principes g&eacute;n&eacute;raux. La Fnab et le Synabio r&eacute;clament un encadrement des pratiques (mise hors gel, jeunes plants, &eacute;nergies renouvelables...) et souhaite voir interdire le chauffage visant &agrave; permettre la production de fruits et l&eacute;gumes &agrave; contre-saison, une pratique d&eacute;j&agrave; en vigueur en France. &laquo; Plus la d&eacute;cision d'interdiction est report&eacute;e, plus de nouveaux projets sortent de terre et plus &ccedil;a sera difficile de revenir en arri&egrave;re, il faut agir maintenant &raquo; explique Jean-Marc L&eacute;v&ecirc;que, pr&eacute;sident du Synabio, cit&eacute; dans le communiqu&eacute;. "Ne reproduisons pas les erreurs du pass&eacute;&nbsp;&raquo;. &laquo; On ne peut pas calquer un mod&egrave;le productiviste conventionnel sur une logique biologique qui suppose d'accepter une baisse des rendements et des contraintes de production plus fortes dont la saisonnalit&eacute; fait partie&nbsp;&raquo;, rench&eacute;rit Sylvie Corpart, agricultrice bio repr&eacute;sentant la Fnab au Cnab. &laquo;&nbsp;Si les nouveaux acteurs se positionnent au m&eacute;pris de cette logique, ils d&eacute;truiront ce que nous avons mis 40 ans &agrave; construire &raquo;.<h2>Moratoire</h2>Au-del&agrave; de consid&eacute;rations &eacute;thiques, la Fnab et le Synabio s'appuient les &eacute;l&eacute;ments tangibles suivants&nbsp;: une tomate produite en France sous serre chauff&eacute;e est responsable de 4 fois plus de gaz &agrave; effet de serre qu'une tomate import&eacute;e d'Espagne et 8 fois plus qu'une tomate produite en France en saison, selon l'&eacute;tude FoodGES de l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la ma&icirc;trise de l'&eacute;nergie. Les deux organisations s'appuient &eacute;galement sur la tendance des consommateurs &agrave; privil&eacute;gier toujours davantage les produits de saison. La Fnab et le Synabio demandent un moratoire sur les nouveaux projets de construction de serres chauff&eacute;es en bio jusqu'&agrave; ce qu'une d&eacute;cision soit prise en Cnab.


Avec le Synabio, la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) s’oppose au chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison. Le Comité national d’agriculture biologique (Cnab) a reporté sa décision à juillet.


Ça chauffe entre la Fnab et le Cnab


Jean-Marie Séronie a présenté aux présidents de Caisses locales du Crédit Agricole Charente-Périgord ses analyses et les perspectives d'évolution pour l’agriculture française dans les 10 prochaines années.


Agriculture et économie : quelle sera l'agriculture dans 10 ans

Entre les dunes de cette vaste &eacute;tendue tant&ocirc;t rocailleuse, tant&ocirc;t&nbsp;sabloneuse situ&eacute;e dans le nord du pays, &agrave; quelque 1.200 km au nord de&nbsp;Santiago, se cache le plus grand site du pays &agrave; employer cette m&eacute;thode de&nbsp;culture hors-sol et le seul en Am&eacute;rique Latine &agrave; s'approvisionner en eau&nbsp;dessal&eacute;e.&nbsp; "Tout ce qui est produit dans le sol peut &ecirc;tre produit en hydroponique",&nbsp;rappelle Dolores Jim&eacute;nez, pr&eacute;sidente de la coop&eacute;rative Association&nbsp;d'agriculture de l'Altos La Portada (AGRALPA) rassemblant 140 producteurs&nbsp;install&eacute;s en plein d&eacute;sert, &agrave; une trentaine de kms de la ville d'Antofagasta. Enthousiasm&eacute;e par ce projet, elle n'a pas h&eacute;sit&eacute; &agrave; mettre fin &agrave; sa carri&egrave;re&nbsp;d'institutrice pour se lancer dans cette technique o&ugrave; les plantes sont&nbsp;cultiv&eacute;es dans des r&eacute;ceptacles peu profonds dans lesquels sont introduits les&nbsp;nutriments n&eacute;cessaires &agrave; leur croissance.&nbsp;&nbsp;&nbsp; Tous les types de l&eacute;gumes et de fruits peuvent &ecirc;tre cultiv&eacute;s en hydroponie,&nbsp;mais les laitues et les blettes sont les stars incontestables de ce projet&nbsp;pilote soutenu par l'Etat, qui a accord&eacute; une concession de 100 hectares avec&nbsp;l'objectif de "gagner du terrain sur le d&eacute;sert". La production ne fonctionne pour l'instant qu'&agrave; 23% de ses capacit&eacute;s - tous&nbsp;les membres de la coop&eacute;rative n'ont pas encore commenc&eacute; leur production - mais&nbsp;Altos La Portada fournit d'ores et d&eacute;j&agrave; entre 20 et 30 tonnes de l&eacute;gumes aux&nbsp;supermarch&eacute;s d'Antofagasta tous les mois. A ses d&eacute;buts en 2011, la coop&eacute;rative a d&ucirc; faire face &agrave; plusieurs obstacles:&nbsp;le manque d'&eacute;lectricit&eacute; et, bien s&ucirc;r, la difficult&eacute; de s'approvisionner en&nbsp;eau, d'autant que l'eau locale est de m&eacute;diocre qualit&eacute;, charg&eacute;e d'arsenic et&nbsp;de bore.<h2>"Les fous du d&eacute;sert"</h2>Mais ces probl&egrave;mes sont sur le point d'&ecirc;tre r&eacute;solus. L'infrastructure&nbsp;dispose d&eacute;j&agrave; de lignes &eacute;lectriques et &agrave; partir de la fin de l'ann&eacute;e l'usine de&nbsp;d&eacute;salinisation qui approvisionne &agrave; 80% la ville d'Antofagasta, livrera &agrave; la&nbsp;plantation via des canalisations "42.000 m3 par mois au lieu de 4.000 m3"&nbsp;actuellement, explique le responsable r&eacute;gional de l'agriculture, Gerardo&nbsp;Castro. Cela contribuera &agrave; r&eacute;duire le co&ucirc;t de l'eau, puisque les agriculteurs ne&nbsp;d&eacute;pendront pas de camions ou de transporteurs pour la livraison du pr&eacute;cieux&nbsp;liquide. "Quand nous avons commenc&eacute; ce projet, on nous appelait les fous du d&eacute;sert.&nbsp;Mais notre r&ecirc;ve &eacute;tait d'avoir un verger dans le d&eacute;sert. On a donc voyag&eacute; dans&nbsp;les d&eacute;serts d'Almeria en Espagne et d'Isra&euml;l, qui sont tout aussi arides, pour&nbsp;avoir plus d'expertise", raconte Dolores Jim&eacute;nez, qui pr&eacute;cise qu'aucun&nbsp;fertilisant ou pesticide n'est utilis&eacute; dans les cultures.&nbsp;&nbsp;&nbsp; Glen Arcos, photographe reconverti en cultivateur hydroponique, a d&eacute;got&eacute; un&nbsp;march&eacute; de niche dans la culture de la menthe et de la menthe poivr&eacute;e,&nbsp;utilis&eacute;es dans les populaires limonades chiliennes. "C'est l'une des plus&nbsp;belles folies que j'ai faite dans ma vie", dit-il en rappelant qu'il a d&ucirc;&nbsp;vendre sa voiture pour r&eacute;aliser le r&ecirc;ve de son p&egrave;re qui voulait cultiver dans&nbsp;le d&eacute;sert. Apr&egrave;s ce premier pas, les autorit&eacute;s chiliennes veulent s'inspirer encore&nbsp;davantage des exp&eacute;riences men&eacute;es de longue date en Isra&euml;l, en Californie ou&nbsp;dans le sud de l'Espagne o&ugrave; des technologies intelligentes en mati&egrave;re&nbsp;d'irrigation permettent de produire depuis des ann&eacute;es des fruits, des l&eacute;gumes&nbsp;et des fleurs dans des zones particuli&egrave;rement arides.&nbsp;&nbsp;&nbsp; D&eacute;but mars, des techniciens isra&eacute;liens se sont rendus &agrave; Antofagasta en vue&nbsp;d'installer 10 hectares de serres &eacute;quip&eacute;es de haute technologie qui offriront&nbsp;du travail &agrave; 400 personnes. "Les serres vont &ecirc;tre une contribution tr&egrave;s&nbsp;importante &agrave; l'&eacute;conomie de la r&eacute;gion", encore tr&egrave;s d&eacute;pendante de&nbsp;l'exploitation mini&egrave;re et des approvisionnements ext&eacute;rieurs, explique Gerardo&nbsp;Castro. A terme, l'objectif des autorit&eacute;s est de renforcer la "s&eacute;curit&eacute;&nbsp;alimentaire" dans la r&eacute;gion et de pouvoir exporter les surplus vers d'autres&nbsp;march&eacute;s nationaux dans un pays tr&egrave;s vuln&eacute;rable au changement climatique.


Le désert d'Atacama au Chili, le plus aride de la planète, peut-il se transformer en un verdoyant potager ? De l'eau de mer désalinisée et la technique de l'agriculture hydroponique pourraient permettre de réaliser cette prouesse.


Chili: faire pousser des légumes dans le désert le plus aride du monde

Des eaux de r&eacute;cup&eacute;ration chauff&eacute;es &agrave; 120&deg;C et propuls&eacute;es &agrave; basse pression sous forme de micro gouttelettes sur les zones &agrave; d&eacute;sherber&nbsp;: tel le principe du d&eacute;sherbage &agrave; l'eau chaude promu par Oeliatec. Un concept multi-brevet&eacute; et aur&eacute;ol&eacute; de plusieurs distinctions&nbsp;depuis sa cr&eacute;ation en 2010&nbsp;: prix du salon Vert 2014, troph&eacute;e Crisalide 2014, troph&eacute;e de l'Innovation Aquiflor 2015, troph&eacute;e de l'innovation GTH Hollande 2017, troph&eacute;e de l'innovation du Carrefour national des gestions locales de l'eau 2018. Apr&egrave;s les machines d&eacute;di&eacute;es aux collectivit&eacute;s et paysagistes et apr&egrave;s trois campagnes d'essais, dans diff&eacute;rents vignobles et vergers, le concept est d&eacute;sormais d&eacute;clin&eacute; en agriculture, sous la marque Oeliagri, avec la Fr&eacute;hel pour premi&egrave;re repr&eacute;sentante.<h2>Trois passages pour les vivaces</h2>La Frehel embarque une r&eacute;serve d'eau de 700 l, une chaudi&egrave;re et un syst&egrave;me de gestion de la temp&eacute;rature et de la pression. &laquo;&nbsp;L'eau bouillante d&eacute;truit les parties a&eacute;riennes, le collet et les radicelles&nbsp;&raquo;, indique Jean-Pierre Barre, fondateur et g&eacute;rant de l'entreprise. &laquo;&nbsp;Chacun peut faire l'exp&eacute;rience de l'efficacit&eacute; de l'eau chaude en d&eacute;versant l'eau de cuisson des p&acirc;tes sur son gazon. Pour venir &agrave; bout des vivaces, il faut r&eacute;aliser en moyenne trois passages&nbsp;&raquo;. La d&eacute;sherbeuse progresse &agrave; la vitesse de 2,5 km/h et consomme l'&eacute;quivalent de 1500 l/ha d'eau,&nbsp;de r&eacute;cup&eacute;ration &eacute;ventuellement, pour un d&eacute;sherbage qui serait r&eacute;alis&eacute; en plein, ce qui n'est jamais le cas en vigne et en arboriculture. Oeliagri ne se destine pas aux grandes cultures et se positionne, pour les cultures sp&eacute;ciales, en technique compl&eacute;mentaire aux solutions m&eacute;caniques ou relevant du biocontr&ocirc;le. La Fr&eacute;hel peut &ecirc;tre adapt&eacute;e &agrave; diff&eacute;rents porteurs (attelage trois points, remorque, tracteurs inter-ligne, enjambeurs) et recevoir diff&eacute;rents gabarits de diffuseurs. L'investissement est compris entre 25.000 &euro; et 30.000 &euro; selon les &eacute;quipements.


Après les machines dédiées aux collectivités et paysagistes, l’entreprise bretonne Oeliatec lance la gamme Oeliagri destiné à la viticulture, à l’arboriculture, au maraichage et aux pépinières. Compter 3 passages par an à 2,5 km/h, 1500 l/ha d’eau en plein et 20 à 25 l/ha de carburant pour venir à bout des adventices.


Oeliagri, des désherbeuses à eau chaude pour vigne-arbo

Le g&eacute;ant de la chimie et de la pharmacie, dont le titre l&acirc;chait 13,1% &agrave;&nbsp;60,5 euros vers 10H15 GMT &agrave; la Bourse de Francfort, s'est dit "d&eacute;&ccedil;u" de cette&nbsp;nouvelle d&eacute;cision d&eacute;favorable, tout en maintenant que "la science confirme que&nbsp;les d&eacute;sherbants au glyphosate ne causent pas le cancer".&nbsp;&nbsp; Bayer a repris &agrave; son compte la d&eacute;fense de Monsanto depuis qu'il a r&eacute;alis&eacute;&nbsp;en juin 2018 le plus grand pari de son histoire en rachetant le sp&eacute;cialiste&nbsp;am&eacute;ricain des produits phytosanitaires et des semences OGM pour 63 milliards&nbsp;de dollars (54 milliards d'euros), misant sur le r&ocirc;le croissant de la chimie&nbsp;pour nourrir la plan&egrave;te. Mais l'inventeur allemand de l'aspirine a h&eacute;rit&eacute; du m&ecirc;me coup d'une&nbsp;avalanche de proc&eacute;dures judiciaires, et faisait face fin f&eacute;vrier &agrave; quelque&nbsp;11.200 requ&ecirc;tes aux seuls Etats-Unis, portant sur la toxicit&eacute; de l'herbicide&nbsp;au glyphosate pour ses utilisateurs. "Quand vous commencez &agrave; additionner les chiffres, ce n'est pas joli du&nbsp;tout", observe aupr&egrave;s de l'AFP Chris Beauchamp, analyste de la soci&eacute;t&eacute; de&nbsp;courtage IG, pour qui les b&eacute;n&eacute;fices du groupe risquent d'&ecirc;tre "violemment&nbsp;affect&eacute;s dans les prochaines ann&eacute;es" par les frais de justice.<h2>Deux &eacute;tapes</h2>Or mardi, dans la premi&egrave;re audience f&eacute;d&eacute;rale de l'ann&eacute;e sur ce dossier, un&nbsp;jury am&eacute;ricain a estim&eacute; que le Roundup avait &eacute;t&eacute; "un facteur substantiel" du&nbsp;cancer du septuag&eacute;naire Edwin Hardeman, cl&ocirc;turant ainsi la premi&egrave;re phase de&nbsp;ce proc&egrave;s ouvert le 25 f&eacute;vrier. A la demande de Bayer, les d&eacute;bats ont &eacute;t&eacute; organis&eacute;s en deux phases: l'une&nbsp;"scientifique" consacr&eacute;e &agrave; la responsabilit&eacute; du Roundup dans la maladie, et&nbsp;une deuxi&egrave;me devant aborder une &eacute;ventuelle responsabilit&eacute; du groupe. "Nous sommes confiants sur le fait que (la phase 2) d&eacute;montrera que Monsanto&nbsp;s'est comport&eacute; de fa&ccedil;on ad&eacute;quate et que l'entreprise ne doit pas &ecirc;tre&nbsp;consid&eacute;r&eacute;e comme responsable" du lymphome non-hodgkinien (LNH) de M. Hardeman,&nbsp;qui a attaqu&eacute; le g&eacute;ant agrochimique en 2016, affirme Bayer dans son communiqu&eacute;.&nbsp;&nbsp; La deuxi&egrave;me phase du proc&egrave;s -- le premier au niveau f&eacute;d&eacute;ral -- commencera&nbsp;mercredi et devra cette fois r&eacute;pondre aux questions suivantes: Monsanto&nbsp;connaissait-il les risques ? Les a-t-il cach&eacute;s ? Si oui, quels sont les&nbsp;dommages et int&eacute;r&ecirc;ts qu'il doit payer ?&nbsp;&nbsp; Le groupe avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; l'&eacute;t&eacute; dernier &agrave; verser 289 millions de dollars&nbsp;&agrave; Dewayne "Lee" Johnson, p&egrave;re de deux petits gar&ccedil;ons et atteint d'un LNH en&nbsp;phase terminale, estimant non seulement que le Roundup en &eacute;tait la cause mais&nbsp;que Monsanto avait agi avec malveillance en dissimulant les risques de ses&nbsp;produits au glyphosate. Cette somme avait ensuite &eacute;t&eacute; r&eacute;duite &agrave; 78,5 millions de dollars par une&nbsp;juge tandis que Bayer a parall&egrave;lement fait appel du fond du verdict.<h2>Bataille d'&eacute;tudes</h2>Le proc&egrave;s Hardeman, qui pourrait durer encore environ deux semaines, est en&nbsp;outre ce qu'on appelle en droit am&eacute;ricain un "proc&egrave;s test" pour des centaines&nbsp;d'autres similaires. Son issue doit servir de barom&egrave;tre pour les proc&egrave;s&nbsp;regroup&eacute;s avec lui. Concr&egrave;tement, il permet aux diff&eacute;rentes parties de d&eacute;terminer s'il vaut&nbsp;mieux signer un accord amiable hors tribunaux pour solder les poursuites,&nbsp;comme cela se fait souvent aux Etats-Unis. Le retrait&eacute;, qui vit au nord de San Francisco, avait expliqu&eacute; &agrave; la barre&nbsp;avoir vaporis&eacute; du Roundup pendant plus de 25 ans pour &eacute;liminer de sa propri&eacute;t&eacute;&nbsp;une plante tr&egrave;s urticante, le sumac v&eacute;n&eacute;neux. Et "pas mal de fois", le&nbsp;d&eacute;sherbant s'est retrouv&eacute; en contact avec sa peau, avait-il ajout&eacute;.Pendant la premi&egrave;re phase du proc&egrave;s, les deux parties se sont oppos&eacute;es &agrave;&nbsp;coups d'&eacute;tudes scientifiques complexes et d'experts passant parfois des heures&nbsp;&agrave; la barre. Pour l'essentiel, accusation comme d&eacute;fense se sont accus&eacute;es mutuellement de&nbsp;pr&eacute;senter des &eacute;tudes biais&eacute;es, incompl&egrave;tes et non significatives. Contrairement &agrave; l'agence f&eacute;d&eacute;rale am&eacute;ricaine de protection de&nbsp;l'environnement (EPA), le Centre international de recherche sur le cancer, une&nbsp;agence de l'Organisation mondiale de la sant&eacute; (OMS), a class&eacute; depuis 2015 le&nbsp;glyphosate comme "canc&eacute;rig&egrave;ne probable", mais pas les agences europ&eacute;ennes Efsa&nbsp;(s&eacute;curit&eacute; des aliments) et Echa (produits chimiques).


L'allemand Bayer dégringolait en Bourse mercredi après un nouveau revers judiciaire, un jury américain ayant jugé cancérigène le désherbant Roundup de sa filiale Monsanto, après une lourde condamnation essuyée l'été dernier dans une procédure comparable.


Bayer plombé par le nouveau revers judiciaire du Roundup aux Etats-Unis

"C'est une d&eacute;cision qui s'explique mais c'est une d&eacute;cision que je&nbsp;regrette", a-t-elle d&eacute;clar&eacute; sur Europe 1. "&Ccedil;a m'&eacute;nerve parce que c'est encore ce point noir l&agrave; que toutes nos&nbsp;oppositions vont utiliser pour faire croire qu'on ne fait rien sur les&nbsp;questions climatiques en France. (...) Nous sommes le gouvernement qui est&nbsp;(sur le) pied de guerre sur la question climatique et nos oppositions&nbsp;utilisent des petites choses pour faire un &eacute;cran de fum&eacute;e", a-t-elle ajout&eacute;.&nbsp;&nbsp; Selon Brune Poirson, les d&eacute;put&eacute;s de la majorit&eacute; qui ont vot&eacute; ce report,&nbsp;dans le cadre de l'examen en nouvelle lecture du projet de loi Pacte sur les&nbsp;entreprises, "n'&eacute;taient pas du tout dans les mains des lobbies". Leur d&eacute;cision&nbsp;s'explique notamment par des consid&eacute;rations "sur l'emploi", a-t-elle estim&eacute;.&nbsp;&nbsp;&nbsp; <h2>Vifs d&eacute;bats</h2>La loi agriculture et alimentation (Egalim), promulgu&eacute;e en novembre,&nbsp;pr&eacute;voyait l'interdiction en 2022 de la production, du stockage et de la vente&nbsp;de produits phytopharmaceutiques destin&eacute;s &agrave; des pays tiers et contenant des&nbsp;substances prohib&eacute;es par l'Union europ&eacute;enne. Le S&eacute;nat &agrave; majorit&eacute; de droite avait vot&eacute; la suppression pure et simple de&nbsp;cette mesure lors de la premi&egrave;re lecture de la loi Pacte.&nbsp;&nbsp;Apr&egrave;s de vifs d&eacute;bats, l'Assembl&eacute;e a vot&eacute; par 27 voix contre 3 et 7&nbsp;abstentions le report de l'interdiction &agrave; 2025, en ajoutant une d&eacute;rogation&nbsp;pour certaines entreprises, ce que le rapporteur Roland Lescure (LREM) a&nbsp;qualifi&eacute; de "compromis", salu&eacute; par la secr&eacute;taire d'&Eacute;tat &agrave; l'&Eacute;conomie Agn&egrave;s&nbsp;Pannier-Runacher.Pour en savoir plus :&nbsp;<h2>L'Assembl&eacute;e d&eacute;cale de trois ans l'interdiction de la production de certains pesticides</h2>


La secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson a dit lundi regretter le vote de l'Assemblée nationale qui a repoussé vendredi de trois ans l'interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l'Union européenne.


Pesticides: Poirson "regrette" le report de l'interdiction voté par l'Assemblée

La mesure a &eacute;t&eacute; vot&eacute;e dans le cadre de l'examen en nouvelle lecture du&nbsp;projet de loi Pacte sur les entreprises. L'interdiction en 2022 de la production, du stockage et de la vente de&nbsp;produits phytopharmaceutiques destin&eacute;s &agrave; des pays tiers et contenant des&nbsp;substances prohib&eacute;es par l'UE figurait dans la loi agriculture et alimentation&nbsp;(Egalim), promulgu&eacute;e en novembre. Mais &agrave; la faveur de Pacte, le S&eacute;nat &agrave;&nbsp;majorit&eacute; de droite avait vot&eacute; sa suppression pure et simple, en premi&egrave;re&nbsp;lecture. Apr&egrave;s de vifs d&eacute;bats, l'Assembl&eacute;e a vot&eacute; par 27 voix contre 3 et 7&nbsp;abstentions ce que le rapporteur Roland Lescure (LREM) a qualifi&eacute; de&nbsp;"compromis", salu&eacute; par la secr&eacute;taire d'&Eacute;tat &agrave; l'&Eacute;conomie Agn&egrave;s&nbsp;Pannier-Runacher.&nbsp;&nbsp;&nbsp; L'ex-secr&eacute;taire d'&Eacute;tat &agrave; la Biodiversit&eacute; et d&eacute;put&eacute;e LREM Barbara Pompili,&nbsp;qui s'est abstenue, ainsi que les socialistes et Insoumis, ont r&eacute;clam&eacute; en vain&nbsp;de revenir &agrave; 2022. "On ne peut pas d&eacute;faire ce que l'on a fait", a d&eacute;fendu Mme&nbsp;Pompili, en s'insurgeant contre "le chantage &agrave; l'emploi" de certaines&nbsp;entreprises "cyniques". "Si on supprime du jour au lendemain la production", le danger c'est que&nbsp;celle-ci "se d&eacute;place de quelques centaines de kilom&egrave;tres et que l'impact pour&nbsp;l'environnement soit nul", a plaid&eacute; M. Lescure.&nbsp;Un argument &eacute;galement d&eacute;fendu par Bercy, pour qui cette nouvelle mouture du&nbsp;texte permet "de donner une &eacute;ch&eacute;ance claire aux industriels" afin de faire "en&nbsp;sorte qu'il n'y ait pas un effet couperet brutal".&nbsp;&nbsp; <h2>2025</h2>L'amendement adopt&eacute; d&eacute;cale ainsi &agrave; 2025 l'entr&eacute;e en vigueur de&nbsp;l'interdiction et propose aussi des d&eacute;rogations, sans date limite, aux&nbsp;entreprises qui s'engagent, dans un d&eacute;lai de six mois apr&egrave;s la publication de&nbsp;la loi, dans un partenariat avec l'&Eacute;tat, via la signature d'une convention de&nbsp;transition. Cette convention pr&eacute;cisera les investissements &agrave; fournir dans des&nbsp;solutions de substitution, notamment dans le biocontr&ocirc;le et la&nbsp;&nbsp;recherche.&nbsp;&nbsp; "Il a &eacute;t&eacute; convenu qu'il fallait engager une action &agrave; l'&eacute;chelle europ&eacute;enne,&nbsp;et que cette &eacute;chelle &eacute;tait le bon niveau pour que cette interdiction se&nbsp;fasse", a ajout&eacute; Bercy, pour qui l'&eacute;ch&eacute;ance de 2025 "permet aussi d'avancer &agrave;&nbsp;cette &eacute;chelle". "Je ne crois pas que (cet amendement) aurait eu un grand succ&egrave;s aupr&egrave;s des&nbsp;lyc&eacute;ens qui manifestent en ce moment pour le climat", a raill&eacute; l'Insoumis &Eacute;ric&nbsp;Coquerel. "Pendant que les citoyens marchent, les lobbys des pesticides avancent et&nbsp;le gouvernement recule", a rench&eacute;ri dans un communiqu&eacute; la Fondation Nicolas&nbsp;Hulot.&nbsp;&nbsp; De son c&ocirc;t&eacute;, le groupe LR a indiqu&eacute; qu'il aurait pr&eacute;f&eacute;r&eacute; "le pragmatisme"&nbsp;du S&eacute;nat. Les industriels des produits phytosanitaires ont d'abord fustig&eacute; le texte,&nbsp;estimant que "plus de 2.700 emplois directs et 1.000 emplois indirects" sont&nbsp;"mis en p&eacute;ril" en France par l'interdiction de fabrication. Puis, sur un ton plus conciliant, le pr&eacute;sident de l'UIPP (Union des&nbsp;industries de protection des plantes) Nicolas Kerfant, a soulign&eacute; que le&nbsp;gouvernement avait montr&eacute; qu'il est "pr&ecirc;t &agrave; revenir discuter avec les&nbsp;industriels" en accordant des assouplissements au texte initial. "Mais nous avons absolument besoin d'une d&eacute;finition europ&eacute;enne du&nbsp;biocontr&ocirc;le" et d'une "vision claire" de ce que le gouvernement veut faire en&nbsp;mati&egrave;re d'agro&eacute;cologie, a-t-il pr&eacute;venu, sinon "nous ne pourrons pas lancer de&nbsp;programmes de recherche engageant nos entreprises sur 15 ans".


L'Assemblée a repoussé vendredi de trois ans l'interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l'Union européenne, à 2025, en ajoutant une dérogation pour certaines entreprises, ce qui a suscité des divergences jusque dans la majorité.


L'Assemblée décale de trois ans l'interdiction de la production de certains pesticides

"Ce n'est pas qu'une victoire pour l'honneur. Nous souhaitons qu'elle&nbsp;contribue &agrave; faire &eacute;voluer la l&eacute;gislation sur les maladies professionnelles&nbsp;li&eacute;es aux produits phytosanitaires, afin que ce qui est arriv&eacute; &agrave; mon fr&egrave;re&nbsp;n'arrive plus", a comment&eacute; Michel Geslin, fr&egrave;re et tuteur de Marcel, qui a&nbsp;men&eacute; le combat administratif pour obtenir cette reconnaissance devant le&nbsp;Tribunal des affaires de s&eacute;curit&eacute; sociale (Tass) du Maine-et-Loire. Employ&eacute; pendant 37 ans dans la m&ecirc;me entreprise arboricole &agrave; Loir&eacute; (ouest&nbsp;d'Angers) o&ugrave; il a pass&eacute; toute sa vie, Marcel Geslin &eacute;tait pr&eacute;pos&eacute; &agrave;&nbsp;l'entretien des vergers, la taille, l'&eacute;claircissage, la cueillette...&nbsp;&nbsp; "Il ne manipulait pas lui-m&ecirc;me les produits phytosanitaires. Mais comme&nbsp;tous les employ&eacute;s &agrave; l'&eacute;poque, il travaillait dans les rangs pendant et apr&egrave;s&nbsp;les traitements", rapporte Michel Geslin. Apparus en 2008 apr&egrave;s son d&eacute;part en retraite, ses troubles ont &eacute;t&eacute;&nbsp;diagnostiqu&eacute;s "de type Alzheimer" avant d'&ecirc;tre requalifi&eacute;s en "maladie de&nbsp;Parkinson" quelques ann&eacute;es plus tard, entra&icirc;nant l'ouverture d'une demande de&nbsp;reconnaissance en maladie professionnelle provoqu&eacute;e par les pesticides.&nbsp;&nbsp; <h2>Cas embl&eacute;matique</h2>"Cette reconnaissance nous a &eacute;t&eacute; refus&eacute;e une premi&egrave;re fois en 2017 parce&nbsp;que le certificat initial de son m&eacute;decin traitant n'avait fait mention que de&nbsp;+troubles de m&eacute;moire+. Alors m&ecirc;me que la MSA (Mutualit&eacute; sociale&nbsp;agricole)disposait de tous les avis des sp&eacute;cialistes", regrette Michel Geslin.&nbsp;&nbsp; Un deuxi&egrave;me refus sera oppos&eacute; &agrave; la famille en 2018 pour des questions de&nbsp;d&eacute;lai d'instruction. C'est l'avis du Comit&eacute; r&eacute;gional de reconnaissance des&nbsp;maladies professionnelles de Bretagne, o&ugrave; le cas de Marcel Geslin a &eacute;t&eacute;&nbsp;d&eacute;localis&eacute;, qui se r&eacute;v&eacute;lera d&eacute;cisif.&nbsp;&nbsp; "C'est un cas embl&eacute;matique car il montre que les organismes de protection&nbsp;sociale agricole, bien que parfaitement inform&eacute;s, pr&eacute;f&egrave;rent laisser filer.&nbsp;Pour qui veut faire reconna&icirc;tre sa maladie, c'est un parcours du combattant",&nbsp;assure Michel Besnard, porte-parole du Collectif de soutien aux victimes des&nbsp;pesticides de l'Ouest, lequel revendique 14 reconnaissances aupr&egrave;s des Tass de&nbsp;la r&eacute;gion depuis sa cr&eacute;ation il y a quatre ans.&nbsp;&nbsp; A l'&eacute;chelle nationale, il n'existe aucune donn&eacute;e statistique publique sur&nbsp;les maladies professionnelles li&eacute;es aux produits phytosanitaires. En 2017,&nbsp;Patrice Heurtaut, directeur de la sant&eacute;-s&eacute;curit&eacute; au travail de la MSA avait&nbsp;indiqu&eacute; qu'elles repr&eacute;sentaient "2% des maladies professionnelles d&eacute;clar&eacute;es au&nbsp;titre du r&eacute;gime agricole". Phytovictimes, autre association d'aides aux victimes professionnelles, a&nbsp;recens&eacute; 429 dossiers depuis sa cr&eacute;ation en 2011, dont 92 pour des maladies de&nbsp;Parkinson.


Marcel Geslin, un ancien employé arboricole, mort l'an dernier à 74 ans, a obtenu lundi la reconnaissance par la justice de l'origine professionnelle de sa maladie de Parkinson, a-t-on appris auprès de sa famille.


Pesticides : l'origine professionnelle de la maladie de Parkinson reconnue

"Les professeurs aujourd'hui ont constat&eacute; que les maladies sont la&nbsp;cons&eacute;quence d'une malbouffe beaucoup plus que d'autres choses. Aujourd'hui,&nbsp;beaucoup de m&eacute;decins commencent &agrave; comprendre que le meilleur moyen de gu&eacute;rir&nbsp;un cancer, c'est de bien manger, de la nourriture saine", a racont&eacute; M.&nbsp;Mulliez, 87 ans, devant quelque 380 dirigeants d'entreprises, lors d'un&nbsp;d&eacute;jeuner &agrave; Marcq-en-Baroeul (Nord). "Comme aujourd'hui, &ccedil;a commence &agrave; se savoir (...) Tout le monde sera oblig&eacute;&nbsp;de faire de la permaculture comme les ouvriers il y a 50 ans avaient leurs&nbsp;jardins potagers", a poursuivi celui qui r&eacute;gna jusqu'en 2006 sur un empire&nbsp;familial (Auchan, Boulanger, D&eacute;cathlon, Leroy Merlin), cr&eacute;&eacute; &agrave; partir du tout&nbsp;premier magasin fran&ccedil;ais de "hard discount".&nbsp;&nbsp; "On va revenir &agrave; &ccedil;a, on ne peut pas faire autrement", a ajout&eacute; M. Mulliez.&nbsp;"Aujourd'hui, il faut le savoir: ce que vous mangez de mani&egrave;re habituelle est&nbsp;issu de produits chimiques, pos&eacute;s sur la terre, et non pas issu de la terre." "Il y a des gens qui vont d&eacute;poser plainte en disant +j'ai attrap&eacute; un cancer&nbsp;parce que j'ai achet&eacute; des produits chimiques+", a-t-il pr&eacute;dit, estimant que&nbsp;"les jeunes veulent conna&icirc;tre les cons&eacute;quences mauvaises, et en &eacute;radiquer les&nbsp;causes." Il prenait en exemple un agriculteur qui fait de la permaculture depuis&nbsp;deux ans sur ses terrains pr&egrave;s de Lille. "Il a prouv&eacute; qu'on pouvait vivre avec un ou deux hectares de culture pour&nbsp;une famille, on peut sortir un revenu de 4.000 euros par mois", a-t-il assur&eacute;. Par ailleurs, le fondateur de ce groupe familial non cot&eacute; en Bourse et&nbsp;&eacute;valu&eacute; &agrave; 38 milliards d'euros selon Challenges, a jug&eacute; "scandaleux" de "voir&nbsp;la r&eacute;mun&eacute;ration affich&eacute;e de certains patrons du CAC 40" et d&eacute;fendu le mod&egrave;le&nbsp;de la galaxie Mulliez. <h2>&#65279;"Payer le lobbying"</h2>"On s'&eacute;tonne sur le papier que la famille Mulliez soit devenue riche, mais&nbsp;ce n'est que le cumul d'&eacute;conomies", a-t-il dit. "La famille Mulliez a depuis&nbsp;67 ans r&eacute;investi 90% de ses b&eacute;n&eacute;fices".&nbsp;"Quand on prend le dernier chiffre de la derni&egrave;re colonne de combien vaut&nbsp;&eacute;ventuellement l'association familiale Mulliez (AMF), &ccedil;a fait beaucoup&nbsp;d'argent", a-t-il reconnu. "Mais cet argent n'est pas disponible, les associ&eacute;s&nbsp;qui veulent vendre n'ont pas le droit collectivement de vendre plus qu'un 1%&nbsp;par an". Il a &eacute;galement mis en garde contre un retour de l'ISF. "Je soup&ccedil;onne fortement les nations &eacute;trang&egrave;res allemande et am&eacute;ricaine de&nbsp;faire ce qu'il faut pour payer le lobbying pour qu'on remette en route l'ISF,&nbsp;gr&acirc;ce &agrave; quoi ils vont pouvoir recommencer &agrave; racheter des entreprises&nbsp;fran&ccedil;aises", a-t-il l&acirc;ch&eacute;.&nbsp;&nbsp; Il a d'autre part r&eacute;agi sur le mouvement des "gilets jaunes", dont certains&nbsp;membres ont bloqu&eacute; des sites du groupe &agrave; travers la France : "Ils ont eu&nbsp;raison de sortir". "Heureusement qu'il y a des jeunes qui bougent, m&ecirc;me s'ils n'emploient pas&nbsp;la bonne m&eacute;thode. Ils ont co&ucirc;t&eacute; extr&ecirc;mement cher &agrave; la France, sur les&nbsp;r&eacute;sultats qu'il n'y aura pas. Donc les entreprises auront souffert, et la&nbsp;nation aura souffert aussi", a-t-il pr&eacute;cis&eacute; &agrave; l'AFP. Les r&eacute;sultats annuels de&nbsp;la holding Auchan sont attendus vendredi.


Le fondateur du groupe de grande distribution Auchan, Gérard Mulliez, a estimé jeudi que "tout le monde sera obligé de faire de la permaculture", dans la mesure où les consommateurs"commencent à savoir" que les "maladies sont la conséquence d'une malbouffe".


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