<p>L&rsquo;info a &eacute;t&eacute; reprise en boucle d&eacute;but f&eacute;vrier&nbsp;: une explosion de 25 % en dix ans de l&rsquo;usage des pesticides en France selon Nicolas Hulot et sa fondation. Des chiffres lanc&eacute;s en p&acirc;ture dans les m&eacute;dias jetant une nouvelle fois l&rsquo;opprobre sur la profession agricole alors que la r&eacute;alit&eacute; m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre nuanc&eacute;e(1). Rien dans ces pseudo-r&eacute;v&eacute;lations des r&eacute;sultats des quelque 3 060 exploitations engag&eacute;es dans l&rsquo;un des 257 groupes Dephy(2) qui ont fleuri dans les campagnes fran&ccedil;aises pour exp&eacute;rimenter, sur la base du volontariat, des pratiques alternatives au recours aux phytosanitaires et intrants en g&eacute;n&eacute;ral, sous l&rsquo;impulsion du plan Ecophytos. Objectif affich&eacute; par ce plan gouvernemental&nbsp;: r&eacute;duire de 50 % d&rsquo;ici 2025 l&rsquo;usage des produits phytosanitaires.<br><strong>Moiti&eacute; moins de phytos en seulement huit ans</strong><br>Cinq ans avant cette &eacute;ch&eacute;ance, l&rsquo;ambition est en passe d&rsquo;&ecirc;tre atteinte par la vingtaine d&rsquo;agriculteurs engag&eacute;s dans les deux groupes Dephy du Cantal. Sur le r&eacute;seau de Ch&acirc;taigneraie, constitu&eacute; d&egrave;s 2011, la r&eacute;duction, tous produits de traitement confondus, atteint 47 % entre 2011 et 2019, et - 33 % en seulement trois ans (2016/2019) pour celui plus r&eacute;cent du secteur de Saint-Flour.&nbsp; &ldquo;C&rsquo;est &eacute;norme, surtout pour des syst&egrave;mes tr&egrave;s peu consommateurs&rdquo;, soulignent Marc Peilleron et &Eacute;va Fichet, animateurs respectifs du groupe du Sud-Cantal et de son cousin sanflorain. Les deux conseillers en agronomie rel&egrave;vent au passage que la moyenne nationale des groupes Dephy en polyculture &eacute;levage ne d&eacute;passe pas 23 % de r&eacute;duction et 10 % pour ceux en grandes cultures, l&agrave; o&ugrave; le potentiel d&rsquo;am&eacute;lioration est a priori le plus &eacute;lev&eacute;.<br>Des r&eacute;sultats d&rsquo;autant plus remarquables que si l&rsquo;indicateur &eacute;tudi&eacute;, l&rsquo;IFT - l&rsquo;indice de fr&eacute;quence de traitement - r&eacute;gresse sur les c&eacute;r&eacute;ales et ma&iuml;s, les rendements des fermes cantaliennes engag&eacute;es ne sont pas sacrifi&eacute;s. &ldquo;Le mot d&rsquo;ordre, c&rsquo;est de produire mieux, pas moins&nbsp;!&nbsp;Notre challenge, c&rsquo;est de coupler la r&eacute;duction des phytos avec les objectifs des agriculteurs&rdquo;, lance Marc Peilleron, tandis que sa coll&egrave;gue &Eacute;va Fichet met en avant l&rsquo;une des cl&eacute;s de r&eacute;ussite de ces groupes&nbsp;: &ldquo;des &eacute;changes entre pairs, sur du concret. &Ccedil;a vaut tous les discours d&rsquo;un conseiller&nbsp;!&nbsp; Surtout, &ccedil;a leur permet d&rsquo;avancer plus rapidement, de se comparer, de tester des choses&rdquo;. Jean-Gaby Cazes, membre du groupe de Ch&acirc;taigneraie depuis 2016 (lire ci-contre), ne dit pas autre chose&nbsp;: &ldquo;Il y a un effet groupe tr&egrave;s int&eacute;ressant, avec des profils tr&egrave;s diff&eacute;rents&nbsp;: des gens en bio avec du travail du sol simplifi&eacute;, d&rsquo;autres en semis direct, moi qui suis plut&ocirc;t en standard sans label ni d&eacute;marche de qualit&eacute;... Chacun a ses probl&eacute;matiques, mais on s&rsquo;&eacute;change des id&eacute;es sur des rotations, des nouvelles plantes qui semblent bien fonctionner. On a un groupe super dynamique et enrichissant.&rdquo;<br><strong>Production de r&eacute;f&eacute;rences locales...</strong><br>Chaque ann&eacute;e, les pratiques, itin&eacute;raires techniques de chacun des membres, sont pass&eacute;s au crible avec l&rsquo;animateur et ce pour chaque culture et rotation&nbsp;: travail du sol, choix des semences, mode de r&eacute;colte,&nbsp; d&eacute;sherbage, m&eacute;thodes alternatives (faux semis...).&nbsp; &ldquo;On fait un point sur ce qui a march&eacute; ou pas et surtout pourquoi. Ce bilan nous permet de revoir si besoin les objectifs de l&rsquo;exploitation&rdquo;, explique &Eacute;va Fichet, bient&ocirc;t remplac&eacute;e, le temps de son cong&eacute; maternit&eacute;, par Agn&egrave;s Duchamp(3). Ces donn&eacute;es permettent ainsi de constituer de pr&eacute;cieuses r&eacute;f&eacute;rences locales mais aussi d&rsquo;alimenter&nbsp; des bases des donn&eacute;es r&eacute;gionales et nationales.<br><strong>... et exp&eacute;rimentation de pratiques transposables</strong><br>Parall&egrave;lement &agrave; ses objectifs individuels, chaque groupe s&rsquo;est accord&eacute; sur des orientations et un projet collectifs&nbsp;: r&eacute;duction de l&rsquo;utilisation des produits phytos, recherche de l&rsquo;autonomie alimentaire des &eacute;levages, ma&icirc;trise des intrants, simplification du travail du sol avec en ligne de mire donc, un syst&egrave;me de culture &eacute;conomiquement rentable. Mais ces r&eacute;flexions et exp&eacute;rimentations d&eacute;passent le seul cadre de ces collectifs compos&eacute;s chacun d&rsquo;une dizaine de fermes. &ldquo;Il s&rsquo;agit bien de mettre en place des pratiques transposables, de transf&eacute;rer les connaissances acquises par le r&eacute;seau &agrave; d&rsquo;autres exploitations via des actions de communication comme la lettre des GVA, Facebook..&rdquo;, liste Marc Peilleron. Ces techniques novatrices sont expos&eacute;es - avec leurs int&eacute;r&ecirc;t, succ&egrave;s mais aussi limites voire &eacute;checs - sur le terrain au travers de d&eacute;monstrations, journ&eacute;es techniques, &ldquo;d&eacute;mo flash&rdquo;, tour de parcelles...<br>&ldquo;En 2019, on a fait par exemple une d&eacute;monstration sur le roto-h&eacute;trille, un outil innovant qui existe depuis quelques ann&eacute;es d&eacute;j&agrave; mais pas vraiment connu par chez nous&rdquo;, indique le conseiller agronomie, tout juste nomm&eacute; responsable du service RID (recherche-innovation- d&eacute;veloppement) de la chambre du Cantal. Si l&rsquo;outil test&eacute; &agrave; Faverolles a marqu&eacute; des points, s&rsquo;av&eacute;rant plus probant m&ecirc;me que la herse &eacute;trille, son co&ucirc;t reste un frein.<br><strong>Sol peu travaill&eacute; mais couvert</strong><br>Les deux groupes ont par ailleurs mis l&rsquo;accent ces derniers ann&eacute;es sur les m&eacute;teils fourragers ou moissonn&eacute;s. Le semis direct a &eacute;galement &eacute;t&eacute; au programme, avec la volont&eacute; de limiter le travail du sol - et dans la foul&eacute;e la lev&eacute;e d&rsquo;adventices - en b&eacute;n&eacute;ficiant parall&egrave;lement des avantages agronomiques de cette pratique. &ldquo;R&eacute;duire le travail du sol, c&rsquo;est &agrave; la fois un gain de temps, de carburant, donc des &eacute;conomies, mais aussi source de bienfaits sur la vie biologique des sols&rdquo;, rappelle &Eacute;va Fichet, dont le r&eacute;seau a &eacute;galement mis comme priorit&eacute; la couverture du sol avec l&rsquo;implantation de d&eacute;rob&eacute;s en hiver pour limiter l&rsquo;enherbement &ldquo;et en lien avec l&rsquo;autonomie fourrag&egrave;re du fait des al&eacute;as&rdquo;, pr&eacute;cise &Eacute;va Fichet.<br>Patricia Olivieri<br>(1) Le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture a lui fait savoir que les ventes de produits phytos ont baiss&eacute; de 36 % entre 2009 et 2019.<br>(2) R&eacute;seau de d&eacute;monstration, d&rsquo;exp&eacute;rimentation et de production de r&eacute;f&eacute;rences sur les syst&egrave;mes &eacute;conomes en produits phytosanitaires.<br>(3) Dipl&ocirc;m&eacute;e d&rsquo;un Master Innovation en qualit&eacute; et production v&eacute;g&eacute;tales, cette derni&egrave;re int&egrave;gre l&rsquo;&eacute;quipe des conseillers phytos de la Chambre d&rsquo;agriculture.</p>


Avec cinq ans d’avance, les exploitations des deux groupes Dephy du Cantal sont en passe d’atteindre les objectifs du plan Ecophytos sans rien sacrifier aux rendements des cultures.

Fermes Dephy du Cantal : réduire les phytos et les intrants, pas les rendements

<p>&laquo;&nbsp;<em>Trois ans pour se former &agrave; la production, &agrave; la transformation et &agrave; la vente des formages, c&rsquo;est un peu court mais je recommande sans h&eacute;sitation l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;espace-test</em>&nbsp;&raquo;. &Eacute;leveuse de ch&egrave;vres &agrave; Saint-Hilaire (Allier), Camille Ceris&egrave;re s&rsquo;est adoss&eacute;e durant trois ans &agrave; l&rsquo;un des espaces-test d&rsquo;Ilots Paysans, association bas&eacute;e en Auvergne et adh&eacute;rente au R&eacute;seau national d&rsquo;espaces-tests agricoles (Reneta). Une exp&eacute;rience et une chance rares car les possibilit&eacute;s de se frotter au m&eacute;tier d&rsquo;&eacute;leveur, en dehors des contrats de pr&eacute;-installation ou des Contrats emploi formation installation (Cefi), tels qu&rsquo;en propose la Chambre d&rsquo;agriculture d&rsquo;Occitanie, avec le soutien financier de la R&eacute;gion.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-1-4-le-coup-de-pouce-aux-jeunes-pousses" target="_blank">Espaces-test &agrave; l'installation (1/4) : Le coup de pouce aux jeunes pousses</a>
</aside>
<p>&laquo;&nbsp;<em>L&rsquo;espace-test permet de se concentrer sur les aspects techniques de l&rsquo;exploitation, sans se pr&eacute;occuper des c&ocirc;t&eacute;s financiers, </em>explique Camille Ceris&egrave;re<em>. Le fait d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;paul&eacute; par un tuteur permet de b&eacute;n&eacute;ficier des conseils dans un cadre formalis&eacute;&nbsp;</em>&raquo;. La jeune &eacute;leveuse avait eu une premi&egrave;re exp&eacute;rience professionnelle en &eacute;levage caprin, en tant que salari&eacute;e.</p><h1>Hors cadre et hors parcours &agrave; l&rsquo;installation</h1><p>La chance lui a de nouveau souri avant la fin de son test, avec la possibilit&eacute; d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; des terres et des b&acirc;timents sur une exploitation de 17 hectares lou&eacute;e &agrave; Terres de liens, limitant les investissements &agrave; la portion congrue. Par souci d&rsquo;ind&eacute;pendance, elle n&rsquo;a pas souhait&eacute; s&rsquo;inscrire dans le parcours &agrave; l&rsquo;installation. &laquo;&nbsp;<em>Les formations dispens&eacute;es par la Chambre d&rsquo;agriculture &eacute;taient plut&ocirc;t dissuasives</em>&nbsp;&raquo;, commente-t-elle. Elle reste cependant &eacute;ligible aux aides &agrave; l&rsquo;installation, au cas o&ugrave;...</p><p>Toujours est-il que deux ans apr&egrave;s on installation, Camille Ceris&egrave;re a fait ses preuves, avec l&rsquo;appui de Julien, son conjoint-collaborateur. Tous deux conduisent en bio un troupeau d&rsquo;une soixantaine de ch&egrave;vres, dont la production est transform&eacute;e &agrave; la ferme, en lactiques (crottins frais, mi-frais et aromatis&eacute;s), en yaourts, faisselle et tomme, avant d&rsquo;&ecirc;tre int&eacute;gralement vendue en direct.</p><p>En 2020, la crise sanitaire a quelque peu perturb&eacute; la bonne marche de l&rsquo;exploitation.<em> &laquo;&nbsp;Pendant le premier confinement, on a tr&egrave;s bien vendu</em>, explique l&rsquo;&eacute;leveuse. <em>Par la suite, les ventes sur les march&eacute;s ont &eacute;t&eacute; moins bonnes que d&rsquo;habitude, un ph&eacute;nom&egrave;ne que d&rsquo;autres &eacute;leveurs ont ressenti et que l&rsquo;on peut mettre sur le compte de la crise, mais qui a &eacute;pargn&eacute; les maraichers&nbsp;</em>&raquo;.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/0/8/5/3745808-1-fre-FR/f09711ffbaed-capture-d-e-cran-2021-02-22-a-16-51-35-jpg" alt="Camille et son conjoint Julien pourraient r&eacute;orienter en partie leur atelier laitier vers l&rsquo;engraissement des chevreaux" height="1490" width="1996" /><figcaption>Camille et son conjoint Julien pourraient r&eacute;orienter en partie leur atelier laitier vers l&rsquo;engraissement des chevreaux</figcaption></figure>

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<h1>Des questionnements sur l&rsquo;avenir</h1><p>Cumulant production, transformation et commercialisation, faiblement m&eacute;canis&eacute;, mais faiblement endett&eacute;, le jeune couple parvient &agrave; se d&eacute;gager l&rsquo;&eacute;quivalent d&rsquo;un Smic pour deux actifs, moyennant une charge de travail cons&eacute;quente. C&rsquo;est ainsi que les ch&egrave;vres sont traites &agrave; la main. Par choix. &laquo;&nbsp;<em>Les animaux sont moins stress&eacute;s et la production est au moins &eacute;gale, </em>confie l&rsquo;&eacute;leveuse. <em>En fait, on poss&egrave;de une machine &agrave; traire que le technicien devait mettre en route quand le Covid est arriv&eacute;. Sa mise en service r&eacute;clamerait un temps d&rsquo;adaptation de la part des animaux et on aurait davantage de travail de nettoyage</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>La valorisation, ou plus exactement la sous-valorisation des jeunes m&acirc;les, est davantage probl&eacute;matique. L&rsquo;an pass&eacute;, certains animaux ont eu du mal &agrave; partir car la crise sanitaire a perturb&eacute; les enl&egrave;vements. Leur acheminement vers des unit&eacute;s d&rsquo;engraissement conventionnel, &agrave; d&eacute;faut de fili&egrave;re bio, pose probl&egrave;me au couple et ils ne sont pas les seuls &agrave; subir cette situation. &laquo; <em>Une solution consisterait &agrave; r&eacute;aliser l&rsquo;engraissement nous-m&ecirc;mes mais la place manque dans les b&acirc;timents. Cette option entrainerait par ailleurs une moindre production de lait et donc de fromages, </em><em>alors que la plus-value sur les fromages est bien sup&eacute;rieure &agrave; celle de la viande de chevreau</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>La diversification s&rsquo;op&eacute;rera peut-&ecirc;tre hors du champ agricole. Camille Ceris&egrave;re vient en effet d&rsquo;entamer une formation de kin&eacute;siologue (gestion du stress et des &eacute;motions). Et, histoire de renvoyer l&rsquo;ascenseur, elle se verrait bien accueillir,&nbsp;un de ces jours et sur sa propre exploitation, un espace-test pour un apprenti maraicher.</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><p><strong>Tous les articles de la s</strong><strong>&eacute;</strong><strong>rie&nbsp;:</strong></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-1-4-le-coup-de-pouce-aux-jeunes-pousses" target="_blank">Espaces-test &agrave; l'installation (1/4) : le coup de pouce aux jeunes pousses</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-2-4-les-fruits-d-une-mure-reflexion" target="_blank">Espaces-test &agrave; l&rsquo;installation (2/4) : "les fruits d&rsquo;une m&ucirc;re r&eacute;flexion"</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-3-4-garder-des-reves-et-perdre-quelques-naivetes" target="_blank">Espaces-test &agrave; l'installation (3/4) : &laquo; Garder des r&ecirc;ves et perdre quelques na&iuml;vet&eacute;s &raquo;</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-4-4-trois-ans-un-minimum-pour-se-tester-en-elevage" target="_blank" title="">Espaces-test &agrave; l&rsquo;installation (4/4)&nbsp;: &laquo;&nbsp;Trois ans, un minimum pour se tester en &eacute;levage&nbsp;&raquo;</a></p></td></tr></tbody></table>


Éleveuse de chèvres dans l’Allier, Camille Cerisère a pu tester son projet en s’adossant à un élevage durant trois ans avant de s’installer. Une expérience concluante même si, aujourd’hui installée, les défis techniques et économiques restent quotidiens.

Espaces-test à l’installation (4/4) : « Trois ans, un minimum pour se tester en élevage »

<p>Pr&eacute;sent&eacute; le 10 f&eacute;vrier dernier, le projet de loi "Climat et r&eacute;silience" sera prochainement examin&eacute; &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale. Dans un avis publi&eacute; ce 23 f&eacute;vrier, le Haut conseil pour le climat (HCC) a r&eacute;alis&eacute; son propre examen et il est plut&ocirc;t s&eacute;v&egrave;re. Avec des &eacute;ch&eacute;ances &agrave; 2024, 2025 voire 2030, &laquo;&nbsp;<em>de nombreuses mesures du projet de loi pr&eacute;voient des d&eacute;lais allong&eacute;s de mise en &oelig;uvre, manifestement incompatibles avec le rythme attendu de l&rsquo;action contre le changement climatique et le rattrapage du retard pris par la France dans l&rsquo;atteinte de ses budgets carbone</em>&nbsp;&raquo;, peut-on y lire.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/ce-que-contient-le-volet-agricole-du-projet-de-loi-climat-et-resilience" target="_blank" title="">Ce que contient le volet agricole du projet de loi "Climat et r&eacute;silience"</a>
</aside>
<h1>Absence de quantification, donc d&rsquo;impact</h1><p>Dans le secteur agricole, le HCC cible l&rsquo;article 60 relatif &agrave; la qualit&eacute; des repas propos&eacute;s dans les services de restauration collective publique et qui pr&eacute;voit une extension &agrave; la restauration collective priv&eacute;e &agrave; partir de 2025 &laquo;&nbsp;<em>alors qu&rsquo;une strat&eacute;gie int&eacute;gr&eacute;e est n&eacute;cessaire d&egrave;s aujourd&rsquo;hui pour construire la baisse d&rsquo;&eacute;missions associ&eacute;e au secteur agriculture-alimentation</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>Le dispositif de taxation des engrais azot&eacute;s (article 62) est aussi &agrave; l&rsquo;amende. &laquo;&nbsp;<em>La taxation entrera en vigueur en cas de non-respect pour deux ann&eacute;es cons&eacute;cutives des objectifs de r&eacute;duction de la consommation d'engrais azot&eacute;s et elle est conditionn&eacute;e &agrave; l'&eacute;chec de mesures incitatives et de n&eacute;gociations sur une telle taxe au niveau europ&eacute;en&nbsp;</em>&raquo;.</p><p>L&rsquo;agriculture partage avec le b&acirc;timent l&rsquo;absence de quantification des diff&eacute;rentes mesures du projet de loi et par voie de cons&eacute;quence leur impact sur les objectifs inscrits dans la Strat&eacute;gie nationale bas carbone (SNBC). Le HCC attend de la loi qu&rsquo;elle pr&eacute;cise, pour chaque grande orientation sectorielle et transversale, sa contribution aux objectifs fixe&#769;s par la SNBC.</p><h1>Le Cese sur la m&ecirc;me ligne</h1><p>Le 27 janvier, le Conseil &eacute;conomique, social et environnemental (Cese), saisi par le Premier ministre, avait rendu son propre avis, dans la droite ligne de celui du Haut conseil pour le climat. &laquo;&nbsp;<em>Alors qu&rsquo;il faudrait tripler le rythme annuel de r&eacute;duction des &eacute;missions et les diviser par six d&rsquo;ici 2050, les mesures apparaissent souvent limit&eacute;es, diff&eacute;r&eacute;es, ou soumises &agrave; des conditions telles que leur mise en &oelig;uvre &agrave; terme rapproch&eacute; est incertaine</em>, &eacute;crivait-il. <em>Les rares estimations d&rsquo;impact fournies font appara&icirc;tre leur insuffisance</em>&nbsp;&raquo;.</p>


L’instance indépendante dénonce l’échéancier et l’absence d’objectifs chiffrés de certaines mesures du projet de loi Climat. L’expérimentation d'un choix végétarien quotidien dans la restauration collective publique et le dispositif de taxation des engrais azotés sont notamment dans le viseur.

Une loi Climat bien tiède selon le Haut conseil pour le Climat

<p>&laquo;&nbsp;<em>Le salon &agrave; Paris, des fois on y reste la semaine, il faut dire que la Simmental est une race mixte, alors on peut jouer dans les deux cat&eacute;gories</em>&nbsp;&raquo;. Ardent d&eacute;fenseur de la Simmental, Fabien Hance ne manque jamais une occasion de vanter les m&eacute;rites, objectifs cela va sans dire, de sa race pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e. Mais cette ann&eacute;e, il va falloir faire sans les 700 000 visiteurs de la porte de Versailles. Un grand vide. &laquo;&nbsp;<em>C&rsquo;est un peu la double peine</em>, confie l&rsquo;&eacute;leveur. <em>D&rsquo;abord parce que les salons et les concours, c&rsquo;est la vitrine de notre &eacute;levage. Ensuite, parce que c&rsquo;est le bon moyen de faire une piqure de rappel au grand public, de rappeler ce que l'on est, ce que l'on fait, ce que l'on fait de bien et dans l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de tout le monde</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>La piqure de rappel, en ces temps de pand&eacute;mie, c&rsquo;est plut&ocirc;t celle du vaccin contre le coronavirus que la population attend, du moins celle qui n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;vaccino-sceptique&nbsp;&raquo;, &agrave; l'origine de l'annulation du salon.</p><h1>Du ring parisien au ring m&eacute;diatique</h1><p>Cette semaine, le ring m&eacute;diatique devrait faire un peu de place &agrave; l&rsquo;agriculture, avec notamment la diffusion du documentaire &laquo;&nbsp;Nous paysans&nbsp;&raquo; de 90 minutes sur France2, avec la voix de Guillaume Canet, l&rsquo;acteur du film-&eacute;v&eacute;nement <em><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~au-nom-de-son-pere-agriculteur" target="_blank">Au nom de la terre</a> </em>d&rsquo;Edouard Bergeon. Le documentaire sera suivi d&rsquo;un d&eacute;bat, avec notamment la pr&eacute;sence de Christiane Lambert, pr&eacute;sidente de la FNSEA, de l&rsquo;&eacute;leveuse Emilie Jeannin, qui porte <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-camion-d-abattage-du-baeuf-ethique-bientot-dans-les-cours-de-ferme" target="_blank">le projet d&rsquo;abattage mobile &agrave; la ferme</a> en Bourgogne et de Perrine Herv&eacute;-Gruyer, de la <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/fruits-legumes~microfermes-de-l-intelligence-ecologique-et-sociale" target="_blank">microferme maraich&egrave;re du Bec Hellouin</a> dans l&rsquo;Eure. Deux autres documentaires cl&ocirc;tureront la soir&eacute;e.</p><div class="citation">
    <span>"Personne n&rsquo;avait pr&eacute;dit la pand&eacute;mie, qui dit que le changement climatique n&rsquo;engendrera pas des famines"</span>
</div>
<p>Fabien et son fr&egrave;re Fr&eacute;d&eacute;ric, associ&eacute;s au sein du Gaec Hance Saint-Vincent &agrave; Liffol-le-Grand (Vosges), seront devant leur &eacute;cran. &laquo;&nbsp;<em>C&rsquo;est important de conserver cette semaine agricole</em>, estime Fabien. <em>Le documentaire permettra peut-&ecirc;tre de remettre l&rsquo;agriculture &agrave; sa juste place dans la soci&eacute;t&eacute;. Personne n&rsquo;avait pr&eacute;dit la pand&eacute;mie, qui dit que le changement climatique n&rsquo;engendrera pas des famines</em>&nbsp;&raquo;.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/9/3/5/3745395-1-fre-FR/f7797b7ecaac-151783687-2871999546414180-6608270718514745862-n-png" alt="Miane, inscrite au concours photo organis&eacute; cette semaine par l&rsquo;OS Simmental" height="450" width="800" /><figcaption>Miane, inscrite au concours photo organis&eacute; cette semaine par l&rsquo;OS Simmental</figcaption></figure>

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<h1>&laquo;&nbsp;On est omnivore oui ou non&nbsp;?&nbsp;&raquo;</h1><p>En ce lundi 22 f&eacute;vrier, c&rsquo;est l&rsquo;affaire des cantines scolaires de Lyon, bannissant la viande pour cause de Covid justement, qui d&eacute;frise notre &eacute;leveur vosgien. <em>&laquo;&nbsp;On est omnivore oui ou non&nbsp;?</em>, s&rsquo;interroge-t-il. <em>Comment peut-on emp&ecirc;cher des gamins de manger de la viande, alors que pour des familles en difficult&eacute;, il n&rsquo;y a qu&rsquo;&agrave; la cantine que les enfants acc&egrave;dent &agrave; la viande et &agrave; des repas &eacute;quilibr&eacute;s. Et l&agrave; on leur retire. Les prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales, il en faut, mais les prot&eacute;ines animales, on en a besoin aussi&nbsp;&raquo;.</em> Et pourquoi pas de celles de la Simmental&nbsp;? Pour combler le vide du salon, l&rsquo;organisme de s&eacute;lection de la Simmental organise cette semaine un concours alternatif, o&ugrave; les contributions sur Facebook compteront pour 20% de la notation contre 80% &agrave; des jur&eacute;s en cours de formation. Avec l&rsquo;annulation du salon de l&rsquo;agriculture, le Gaec a perdu sa plus belle vitrine. Chance&nbsp;: les m&eacute;dailles glan&eacute;es &agrave; Paris laissent des traces.</p><div class="citation">
    <span>"La plus belle r&eacute;compense, c&rsquo;est d&rsquo;&ecirc;tre appel&eacute; par un client-&eacute;leveur pour vous donner des nouvelles des b&ecirc;tes que vous lui avez vendues"</span>
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<p>&laquo;&nbsp;<em>A l&rsquo;automne, suite &agrave; la s&eacute;cheresse, on a d&ucirc; vendre 25 vaches pleines</em>, d&eacute;clare Fabien&nbsp;Hance. <em>Un &eacute;leveur de la Sarthe, qui nous avait achet&eacute; des b&ecirc;tes il y a une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es, nous en a pris quelques-unes sans m&ecirc;mes les voir, sur la confiance. Apr&egrave;s les v&ecirc;lages, il nous a appel&eacute; pour nous dire que tout c&rsquo;&eacute;tait bien pass&eacute; et qu&rsquo;il y avait du lait. C&rsquo;est notre plus belle r&eacute;compense&nbsp;</em>&raquo;.</p><p>Apr&egrave;s le concours photo sur internet, Fabien et Fr&eacute;d&eacute;ric&nbsp;esp&egrave;rent redescendre sur terre&nbsp;au Sommet de l&rsquo;&eacute;levage en octobre prochain &agrave; l&rsquo;occasion du concours sp&eacute;cial Simmental. Toujours piqu&eacute;s &agrave; la race, mais pas que.</p>


Éleveurs de Simmental dans les Vosges, Fabien et Frédéric Hance sont « abonnés » au Salon de l’agriculture. Les sensations du ring vont leur manquer, au moins autant que les joutes avec les visiteurs auprès desquels ils aiment défendre et re-défendre le métier.

« La piqure de rappel du salon à Paris va nous manquer »

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<p>&Agrave; la maternit&eacute; collective de la Huetti&egrave;re &agrave; Vritz en Loire-Atlantique, l&rsquo;organisation du travail des salari&eacute;s de l&rsquo;&eacute;levage contribue grandement aux excellents r&eacute;sultats techniques obtenus en maternit&eacute;&thinsp;: plus de 35 porcelets sevr&eacute;s par truie productive et par an, et 13,7 porcelets sevr&eacute;s par port&eacute;e. &laquo;&nbsp;<em>Ici, chacun&nbsp;des trois techniciens d&rsquo;&eacute;levage g&egrave;re &agrave; tour de r&ocirc;le une bande en maternit&eacute;, depuis l&rsquo;entr&eacute;e des truies jusqu&rsquo;au sevrage</em>&nbsp;&raquo;, explique Fr&eacute;d&eacute;ric Bloyet, le chef d&rsquo;&eacute;levage qui a succ&eacute;d&eacute; en juillet dernier &agrave; Lo&iuml;c Le Port, l&rsquo;initiateur de cette organisation. Toutes les trois semaines, Charline, Quentin et Thibault re&ccedil;oivent leur nouvel ordre de mission&thinsp;: surveiller, assister, et soigner dans les meilleures conditions possible cinquante truies et leur prog&eacute;niture afin de sevrer le maximum de porcelets de qualit&eacute; qui seront r&eacute;cup&eacute;r&eacute;s par les actionnaires de la maternit&eacute; collective apr&egrave;s une phase de d&eacute;marrage en nurserie. &laquo;<em>&nbsp;Avant l&rsquo;entr&eacute;e des animaux, je pr&eacute;pare la salle pour les accueillir dans les meilleures conditions</em>&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise Charline Bardoul. Les reproductrices ne sont pas plac&eacute;es au hasard. &laquo;&nbsp;<em>Nous alternons multipares et cochettes pour que ces derni&egrave;res s&rsquo;habituent plus facilement &agrave; leur nouvel environnement.&nbsp;&raquo;</em> Les outils de notation mis en place facilitent &eacute;galement le suivi et la conduite. &laquo;&nbsp;<em>Sur chaque fiche truie, nous retrouvons tous les &eacute;l&eacute;ments survenus au cours des lactations pr&eacute;c&eacute;dentes. Cela nous aide pour savoir quelles sont celles qui n&eacute;cessitent plus d&rsquo;attention que les autres &agrave; la mise bas, par exemple.&nbsp;</em>&raquo;</p>

<h3>Peu de pertes de porcelets</h3>

<p>L&rsquo;un des points forts de l&rsquo;&eacute;levage est le faible taux de pertes de porcelets en maternit&eacute;&thinsp;: 14,6&nbsp;% sur les n&eacute;s vivants et 20,3&nbsp;% sur les n&eacute;s totaux. Des performances d&rsquo;autant plus remarquables que l&rsquo;&eacute;levage n&rsquo;est pas &eacute;quip&eacute; en cases ascenseur. Par ailleurs, Fr&eacute;d&eacute;ric tient &agrave; ce que les salari&eacute;s respectent les horaires de travail, avec une fin de journ&eacute;e fix&eacute;e &agrave; 17&thinsp;h&thinsp;30. &laquo;&nbsp;<em>Cela ne p&eacute;nalise pas les r&eacute;sultats, car les mises bas de nuit se d&eacute;roulent g&eacute;n&eacute;ralement bien. Les truies ne sont pas nerveuses, elles prennent soin de leurs porcelets</em>&nbsp;&raquo;, souligne-t-il. De ce fait, le d&eacute;clenchement synchronis&eacute; de la mise bas n&rsquo;est pas syst&eacute;matique. &laquo;<em>&nbsp;Il n&rsquo;est fait qu&rsquo;aux rares truies qui ont eu beaucoup de morts n&eacute;s lors des mises bas pr&eacute;c&eacute;dentes. Dans ce cas, leur dur&eacute;e de gestation et la pr&eacute;sence fr&eacute;quente de porcelets ch&eacute;tifs lors des derni&egrave;res naissances, deux crit&egrave;res &eacute;galement mentionn&eacute;e sur les fiches truie, sont des informations importantes pour &eacute;viter le d&eacute;clenchement pr&eacute;matur&eacute; des mises bas.&nbsp;</em>&raquo; Les r&eacute;sultats de chaque truie sont retranscrits au sevrage sur une fiche bande, puis sur le planning lin&eacute;aire de l&rsquo;&eacute;levage. &laquo;<em>&nbsp;Les balances doivent &eacute;quilibrer au porcelet pr&egrave;s.&nbsp;Le nombre de n&eacute;s totaux doit &ecirc;tre &eacute;gal au nombre de sevr&eacute;s auquel s&rsquo;ajoutent les pertes en cours de lactation&nbsp;</em>&raquo;, exige le chef d&rsquo;&eacute;levage. Le planning lin&eacute;aire sert aussi &agrave; comparer les r&eacute;sultats d&rsquo;une bande &agrave; l&rsquo;autre. &laquo;<em>&nbsp;C&rsquo;est un outil d&rsquo;&eacute;mulation aupr&egrave;s de chacun d&rsquo;entre nous. &Ccedil;a nous incite &agrave; am&eacute;liorer les r&eacute;sultats.</em>&nbsp;&raquo;</p>

<h3>&laquo;&nbsp;Ce qu&rsquo;on leur donne, elles nous le rendent&nbsp;&raquo;</h3>

<p>Fr&eacute;d&eacute;ric souligne les soins apport&eacute;s par les salari&eacute;s pour avoir les meilleures relations possible avec les truies. &laquo;<em>&nbsp;Pas de gestes brusques en maternit&eacute;</em>&nbsp;&raquo;, rappelle-t-il, lors de notre tour d&rsquo;&eacute;levage, pour illustrer l&rsquo;approche animali&egrave;re mise en place d&egrave;s la quarantaine sur les cochettes et &agrave; tout moment, que ce soit en gestante et en maternit&eacute;. Pour faciliter mouvements d&rsquo;animaux, le chef d&rsquo;&eacute;levage compte surtout sur la gourmandise de ces animaux qu&rsquo;il utilise comme un r&eacute;flexe pavlovien. &laquo;<em>&nbsp;&Agrave; chaque transfert, elles re&ccedil;oivent un peu d&rsquo;aliments quand elles arrivent dans leur nouvelle salle</em>, explique-t-il. <em>Cela les incite &agrave; se d&eacute;placer plus facilement. C&rsquo;est du bien &ecirc;tre aussi bien pour les animaux que pour les hommes&nbsp;</em>&raquo;, sourit-il. Fr&eacute;d&eacute;ric est persuad&eacute; qu&rsquo;une approche animali&egrave;re est indispensable dans l&rsquo;obtention de bons r&eacute;sultats techniques. &laquo;<em>&nbsp;Ce qu&rsquo;on donne aux truies, elles nous le rendent largement.</em>&nbsp;&raquo;</p>
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<div class="outils">
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<h3>Fiche &eacute;levage</h3>
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<h2>SCEA de la Huetti&egrave;re</h2>

<div class="relance"><strong>1&thinsp;130</strong> truies</div>

<div class="relance">Conduite en <strong>20</strong> bandes</div>

<div class="relance">Sevrage &agrave; 21 jours</div>

<div class="relance"><strong>4,5 </strong>UTH (4 salari&eacute;s +&nbsp;1 prestataire pour le lavage des salles)</div>

<div class="relance"><strong>Groupement&thinsp;: </strong>Porveo</div>

<div class="relance"><strong>Aliment&thinsp;:</strong> Terrena et Eureden</div>

<div class="relance"><strong>G&eacute;n&eacute;tique&thinsp;: </strong>Axiom (Adenia x Pi&eacute;train)</div>
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<div class="avis">
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<h3>Avis d&rsquo;expert&thinsp;</h3>
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<h3>&nbsp;</h3>

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<figure><img alt="" src="https://www.reussir.fr/porc/sites/porc/files/_RPO285_DOSS_HUETTIERE_AVIS.JPG" /><figcaption>Ren&eacute; Moreau, responsable technique du groupement Porveo &copy; D. Poilvet</figcaption></figure></div>

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<h3>Ren&eacute; Moreau, responsable technique du groupement Porveo</h3>
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<h2>&laquo;&nbsp;&Eacute;changer pour progresser&nbsp;&raquo;</h2>

<p>&laquo;&nbsp;L&rsquo;organisation remarquable mise en place &agrave; la SCEA la Huetti&egrave;re ne peut fonctionner que si les donn&eacute;es de l&rsquo;&eacute;levage sont rigoureusement collect&eacute;es et analys&eacute;es. &Agrave; partir de ce travail initial synth&eacute;tis&eacute; par Fr&eacute;d&eacute;ric, des &eacute;changes constructifs peuvent se mettre en place entre les membres de l&rsquo;&eacute;quipe de l&rsquo;&eacute;levage, afin de pouvoir analyser les performances et d&eacute;tecter d&rsquo;&eacute;ventuels dysfonctionnements dans la m&eacute;thodologie de travail. Les &eacute;changes sont &eacute;galement facilit&eacute;s entre l&rsquo;&eacute;quipe et les partenaires de l&rsquo;&eacute;levage, actionnaires, groupement, fournisseurs d&rsquo;aliment et de g&eacute;n&eacute;tique&hellip; Le travail des techniciens d&rsquo;&eacute;levage s&rsquo;en trouve aussi valoris&eacute;, ce qui renforce leur motivation &agrave; faire progresser les r&eacute;sultats.&nbsp;&raquo;</p>
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<h2>&nbsp;Peu de truies maigres &agrave; tous les stades physiologiques</h2>

<h2>&nbsp;</h2>

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<figure><img alt="" src="https://www.reussir.fr/porc/sites/porc/files/_RPO285_DOSS_HUETTIERE_SP_INFO.jpg" /><figcaption>&copy; Eureden</figcaption></figure><div class="note">Source : Eureden.</div>
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À la SCEA de la Huettière, chaque bande en maternité est sous la responsabilité de l’un des trois techniciens d’élevage de l’entrée des truies jusqu’au sevrage. Les résultats sont au rendez-vous.

Une productivité élevée des truies grâce à l’organisation du travail dans une maternité collective

<p>Une coupe &agrave; 92 millions d&rsquo;euros&nbsp;: tel est le calcul de la Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne, qui d&eacute;nonce dans un communiqu&eacute; la division par deux des pr&eacute;visions d&rsquo;indemnisation des &eacute;leveurs pour les pertes de fourrages occasionn&eacute;es par la s&eacute;cheresse de l&rsquo;&eacute;t&eacute; 2020. D&rsquo;une pr&eacute;vision de 165 millions d&rsquo;euros, on serait pass&eacute; &agrave; 73 millions d&rsquo;euros. &laquo;&nbsp;<em>Les enque&#770;tes de terrain, mene&#769;es par les services de&#769;concentre&#769;s de l&rsquo;E&#769;tat en partenariat avec les agriculteurs et les agricultrices, de&#769;montraient que la perte en fourrages e&#769;tait suffisante pour rendre e&#769;ligibles des de&#769;partements entiers aux aides calamite&#769;s</em>, indique le syndicat dans un communiqu&eacute;. <em>Pourtant, le ministe&#768;re a pre&#769;fe&#769;re&#769; retenir les seules donne&#769;es satellitaires, qui avanc&#807;aient des pertes moindres sur des zones plus r&eacute;duites</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>M&ecirc;me son de cloche du c&ocirc;t&eacute; de la FNSEA, des JA, de l&rsquo;APCA et de la CNMCA qui, lors du Comit&eacute; national de gestion des risques agricoles du 18 f&eacute;vrier, ont refus&eacute; de participer au vote. &laquo;&nbsp;<em>Les propositions des services du minist&egrave;re conduisent &agrave; exclure trois d&eacute;partements et &agrave; r&eacute;duire fortement les taux de perte pour la quasi-totalit&eacute; des autres demandes avec parfois une r&eacute;vision des zonages&nbsp;</em>&raquo;, &eacute;crivent les organisations dans un communiqu&eacute;.</p><h1>Le ministre sur la d&eacute;fensive</h1><p>En marge d&rsquo;une conf&eacute;rence-d&eacute;bat organis&eacute;e par La Coop&eacute;ration agricole, o&ugrave; il &eacute;tait notamment question de la d&eacute;carbonation de l&rsquo;agriculture, Julien Denormandie a &eacute;voqu&eacute; la question. &laquo;&nbsp;<em>Le r&eacute;gime des calamit&eacute;s agricoles ne marche plus</em>&nbsp;&raquo;, a-t-il convenu, indiquant que le syst&egrave;me &eacute;tait &laquo;&nbsp;<em>ubuesque</em>&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;il ne &laquo;&nbsp;<em>correspond plus &agrave; la r&eacute;alit&eacute; du terrain, </em>qu&rsquo;il<em> &laquo;&nbsp;faut&nbsp;en changer&nbsp;</em>&raquo;, sans toutefois brosser la moindre piste de travail.</p><p>Qu&rsquo;&agrave; cela ne tienne, les syndicats avancent leurs pions&nbsp;: prendre en compte les enqu&ecirc;tes de terrain men&eacute;s par les services d&eacute;concentr&eacute;s de l&rsquo;Etat et les professionnels, et pas les seules donn&eacute;es satellitaires, allonger la dur&eacute;e de r&eacute;f&eacute;rence &agrave; 8 ou 10 ans au lieu d&rsquo;une moyenne quinquennale, fortement marqu&eacute;e par des s&eacute;cheresses r&eacute;currentes.</p><p>En attendant, toutes les organisations pr&eacute;cit&eacute;es exigent que les indemnisations soient align&eacute;es sur les demandes initiales formul&eacute;es par les Comit&eacute;s d&eacute;partementaux d&rsquo;expertise (CDE).</p><h1>Un&nbsp;fonds mutuel&nbsp;et solidaire ?</h1><p>Au-del&agrave; de cet &eacute;pisode conjoncturel, les syndicats r&eacute;clament une r&eacute;forme de la politique de gestion des risques en agriculture, r&eacute;pondant aux nouveaux d&eacute;fis pos&eacute;s par le changement climatique. Une mission parlementaire est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre sur le sujet, int&eacute;grant le sujet des assurances multi-risques climatiques, aux prises &agrave; une &eacute;quation insoluble.</p><p>&laquo;&nbsp;<em>Aujourd&rsquo;hui, environ 30% des agriculteurs sont assur&eacute;s</em>, indique Julien Denormandie. <em>Mais quand bien m&ecirc;me 100% seraient assur&eacute;s, les assureurs ne pourraient pas garantir la p&eacute;rennit&eacute; du syst&egrave;me du fait du ratio sinistres sur assurances</em> &raquo;. La Pac pourrait &ecirc;tre appel&eacute;e &agrave; la rescousse.</p><p>Plut&ocirc;t que des assurances priv&eacute;es, la Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne propose la mise en place d&rsquo;un fonds mutuel&nbsp;et solidaire, encadr&eacute; par l&rsquo;Etat, incluant les dispositifs de calamit&eacute;s, financ&eacute; par les pouvoirs publics, par les agriculteurs et par l'ensemble des&nbsp;fili&egrave;res, &laquo;&nbsp;<em>qui ont tout &agrave; gagner de la survie de nos fermes</em>&nbsp;&raquo;.</p>


Plusieurs syndicats dénoncent les conditions d’indemnisation des éleveurs suite à la sécheresse de l’an passé. Le ministre de l’Agriculture convient que le système est ubuesque et qu’il faut en changer, sans préciser ses intentions.

La calamité des calamités agricoles

<p>En 2020, le prix d&rsquo;achat des intrants agricoles (qui comprend le prix de l&rsquo;&eacute;nergie, des aliments pour animaux, des engrais et des produits phytosanitaires), bien qu&rsquo;en hausse sur la fin de l'ann&eacute;e, reste cependant inf&eacute;rieur au niveau de l&rsquo;ann&eacute;e pr&eacute;c&eacute;dente. En d&eacute;cembre 2020, le prix d&rsquo;achat des intrants (mesur&eacute; par l&rsquo;Ipampa pour les biens et services utilis&eacute;s dans les consommations interm&eacute;diaires) est ainsi en baisse de 1% par rapport &agrave; d&eacute;cembre 2019.</p><p>La raison est &agrave; chercher du c&ocirc;t&eacute; de la baisse des prix de l&rsquo;&eacute;nergie et des lubrifiants suite &agrave; la chute du p&eacute;trole en mars 2020. Selon l&rsquo;Agreste, le service statistique du minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, les prix de l&rsquo;&eacute;nergie et des lubrifiants en 2020 &eacute;taient ainsi inf&eacute;rieurs de 16% &agrave; ceux de 2019.</p><h1>Engrais, semences et phytos en repli</h1><p>Le prix des engrais et amendements est &eacute;galement en repli de 5% entre d&eacute;cembre 2019 et d&eacute;cembre 2020, tout comme celui des produits phytosanitaires (-1%) et des semences (-1%).</p><p>En revanche, le prix des aliments pour animaux augmente sur un an (+5%), sous l&rsquo;effet de la hausse des prix des aliments simples et compos&eacute;s.</p><p>Globalement, selon l&rsquo;Agreste, le prix des intrants a recul&eacute; sur un an pour tous les types d&rsquo;exploitations, &agrave; l&rsquo;exception de l&rsquo;&eacute;levage hors sol, et un peu plus fortement pour les grandes cultures et les exploitations de mara&icirc;chage, pour lesquelles le poids du poste &eacute;nergie est important et qui b&eacute;n&eacute;ficient ainsi de la baisse des prix de l&rsquo;&eacute;nergie.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/0/9/9/3739903-1-fre-FR/f7a3ae038ade-prix-intrants2020-jpg" alt="" height="624" width="799" /><figcaption>En d&eacute;cembre 2020, baisse du prix des intrants sur un an pour toutes les Otex, sauf pour l&#039;&eacute;levage hors sol (source : Agreste).</figcaption></figure>

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<p>Depuis le mois d&rsquo;octobre, les prix des intrants sont cependant repartis &agrave; la hausse. En d&eacute;cembre 2020, le prix des engrais, des aliments et de l&rsquo;&eacute;nergie &eacute;taient ainsi en hausse pour le troisi&egrave;me mois cons&eacute;cutif, selon les derniers chiffres de l'Agreste.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/engrais-les-prix-flambent" target="_blank" title="">Engrais : les prix flambent</a>
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L’année 2020 a été marquée par une baisse des prix de l’énergie et une hausse des coûts de l’alimentation animale. Globalement, le prix d’achat de l’ensemble des intrants a été inférieur à celui de 2019.

Coûts de production : en France, le prix des intrants a baissé sur un an

<p>A quelques jours de la fin des n&eacute;gociations commerciales entre les transformateurs agroalimentaires et les distributeurs,<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/negociations-commerciales-le-gouvernement-met-la-pression-dans-la-derniere-ligne-droite" target="_blank" title=""> le ministre de l&rsquo;Agriculture a siffl&eacute; la fin de la r&eacute;cr&eacute;ation pour la re-cr&eacute;ation de valeur.</a> Julien Denormandie voit dans les avanc&eacute;es des n&eacute;gociations les fruits de sa <em>&laquo;&nbsp;totale fermet&eacute;, avec une d&eacute;multiplication tous azimuts&nbsp;&raquo;</em> des services de la r&eacute;pression des fraudes en direction des industriels et de la grande distribution, en attendant les conclusions de la mission confi&eacute;e &agrave; Serge Papin, cens&eacute;es en finir avec la guerre des prix. Dans un style sans esbroufe qui le caract&eacute;rise, tout en z&eacute;nitude, le ministre de l&rsquo;Agriculture a eu &agrave; c&oelig;ur de montrer ses faits d&rsquo;armes, r&eacute;cents et &agrave; venir.</p><h1>Courage politique</h1><p>Au plan franco-fran&ccedil;ais, Julien Denormandie souhaite en finir avec cette <em>&laquo;&nbsp;manie&nbsp;&raquo;</em> de la surtransposition des normes. <em>&laquo;&nbsp;J&rsquo;ai montr&eacute; dans le cas de la betterave que je savais affronter ce sujet avec force et volont&eacute;&nbsp;&raquo;</em>, s&rsquo;est-il f&eacute;licit&eacute;. Le ministre ne s&rsquo;interdit pas d&rsquo;autres actes de bravoure, sur le sujet des calamit&eacute;s agricoles par exemple, un <em>&laquo;&nbsp;syst&egrave;me ubuesque, qui ne correspond plus aux r&eacute;alit&eacute;s du terrain&nbsp;&raquo;</em> ou encore dans le domaine de l&rsquo;eau, avec la signature prochaine du d&eacute;cret relatif &agrave; la gestion de la ressource et des situations de crise, pr&eacute;alable &agrave; une <em>&laquo;&nbsp;refondation des syst&egrave;mes hydrauliques &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du pays&nbsp;&raquo;.</em></p><p>Dans le secteur des semences, Julien Denormandie a redit son inclination pour les nouvelles techniques d&rsquo;&eacute;dition g&eacute;nomique (NBT). <em>&laquo;&nbsp;Il faut avoir le courage de cette innovation, porteuse de solutions vis-&agrave;-vis du stress hydrique, en ces temps d&rsquo;adaptation au changement climatique. A nous de montrer qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une science avec conscience et d&rsquo;une innovation au service de l&rsquo;Homme&nbsp;&raquo;</em>. Dans un autre domaine et &agrave; plus court terme, le plan pollinisateurs aura valeur de test. En mati&egrave;re d&rsquo;assurances climatiques, le ministre avoue chercher la <em>&laquo;&nbsp;martingale&nbsp;&raquo;</em>, qui pourrait passer par la Pac.</p><h1>Les Eco-r&eacute;gimes, passeport environnemental</h1><p>Au plan europ&eacute;en justement, Julien Denormandie voit dans les Eco-r&eacute;gimes et leur caract&egrave;re obligatoire, d&eacute;fendu mordicus par la France, le moyen d&rsquo;&eacute;cr&ecirc;ter les diff&eacute;rences de mod&egrave;le entre les &Eacute;tats-membres et avec elles les distorsions de concurrence intra-europ&eacute;ennes. Une incantation qui reste encore &agrave; formaliser dans les textes, jusque dans les petites lignes.</p><p>Le troisi&egrave;me &eacute;tage de la fus&eacute;e Denormandie concerne les distorsions de concurrence avec les pays tiers, s&rsquo;agissant notamment des normes environnementales. Aujourd&rsquo;hui, les r&egrave;gles de l&rsquo;Organisation mondiale du commerce (OMC) emp&ecirc;chent de se pr&eacute;munir contre les produits import&eacute;s d&egrave;s lors qu&rsquo;ils n&rsquo;impactent ni les consommateurs ni les territoires dans lesquels ils d&eacute;barquent, une disposition que le ministre qualifie<em> &laquo;&nbsp;d&rsquo;hypocrisie, l&rsquo;environnement n&rsquo;ayant pas de fronti&egrave;res&nbsp;&raquo;.</em> Pour Julien Denormandie, les pratiques agricoles en vigueur sur d&rsquo;autres continents nous regardent, faisant allusion &agrave; la d&eacute;forestation. Et si l&rsquo;Union europ&eacute;enne r&eacute;ussit, via les Eco-r&eacute;gimes, &agrave; faire converger ses standards en mati&egrave;re environnementale, l&rsquo;UE devra alors porter le fer sur le plan commercial, au niveau de l&rsquo;OMC.</p><p>Julien Denormandie &eacute;l&egrave;ve ce dossier au plan des priorit&eacute;s de la pr&eacute;sidence de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, que la France exercera pour six mois &agrave; compter du 1<sup>er</sup> janvier 2022. <em>&laquo;&nbsp;Une croisade de longue haleine&nbsp;&raquo;</em>, a-t-il reconnu. De quoi laisser le temps &agrave; la Coop&eacute;ration d&rsquo;avancer sur le chantier de la d&eacute;carbonation et de faire valoir, sur les march&eacute;s internationaux, les co-b&eacute;n&eacute;fices de nos c&eacute;r&eacute;ales, de la poudre de lait ou encore du sucre.</p><p>&nbsp;</p>


[Edito] A l’occasion d’une conférence-débat au cours de laquelle La Coopération Agricole a annoncé se fixer un horizon Zéro émission nette (Zen) en 2035, le ministre de l’Agriculture a énuméré ses actes de bravoure, récents et à venir, aux plans national, européen et international.

Des coops Zen, un ministre bravache

<h2>Un Covid tous les ans pour tenir le +2&deg;C en 2100</h2><p>&laquo;&nbsp;En 2020, les &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre se sont r&eacute;tract&eacute;es de 5% au plan mondial, sous l&rsquo;effet de la crise sanitaire. Ce taux de 5% correspond exactement au rythme auquel il faudrait s&rsquo;astreindre pendant plusieurs d&eacute;cennies, pour contenir l&rsquo;&eacute;l&eacute;vation de la temp&eacute;rature &agrave; +2&deg;C d&rsquo;ici 2100, un seuil o&ugrave; malgr&eacute; tout, les s&eacute;cheresses et les canicules seront plus marqu&eacute;es et plus r&eacute;currentes et o&ugrave; les for&ecirc;ts seront beaucoup plus inflammables qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui&nbsp;&raquo;.</p><h2>Un camion sur trois transporte des aliments</h2><p>&laquo;&nbsp;En France, un camion sur trois transporte quelque chose qui se mange. La chaine agroalimentaire est tr&egrave;s d&eacute;pendante des hydrocarbures dans son organisation spatiale. Le mod&egrave;le que l&rsquo;on a b&acirc;ti, ce sont des coop&eacute;ratives industrielles avec une chaine logistique extr&ecirc;mement longue, qui s&rsquo;approvisionnent sur de grands rayons d&rsquo;action et exportent des produits tr&egrave;s sp&eacute;cifiques et pas du tout diversifi&eacute;s sur de grands rayons d&rsquo;action. Cette organisation ne peut plus perdurer dans un monde sobre en &eacute;nergie. Les gens qui font de la betterave doivent se faire &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de faire autre chose car &ccedil;a ne marche pas. On mange trop de sucre et on produit de l&rsquo;&eacute;thanol se substituant &agrave; l&rsquo;essence dont il va falloir se passer&nbsp;&raquo;.</p><h2>Deux fois trop de vaches en France</h2><p>&nbsp;&laquo;&nbsp;L&rsquo;assiette des Fran&ccedil;ais repr&eacute;sente environ le quart des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre de notre pays. La fili&egrave;re bovine repr&eacute;sente entre la moiti&eacute; et les deux tiers de cette empreinte. Il faut &ecirc;tre s&eacute;rieux&nbsp;: par rapport aux enjeux de r&eacute;duction de gaz &agrave; effet de serre, il y a deux fois trop de vaches en France o&ugrave; 80% de la SAU, si on inclut les prairies, sont d&eacute;di&eacute;s &agrave; l&rsquo;alimentation animale&nbsp;&raquo;.</p><h2>La nostalgie d&rsquo;une certaine Pac</h2><p>&laquo;&nbsp;L&rsquo;agriculture, c&rsquo;est un syst&egrave;me long et lent, qui &eacute;volue &agrave; la faveur du renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations. Si on veut r&eacute;orienter le paysage agricole, ce n&rsquo;est pas l&rsquo;histoire d&rsquo;une semaine ou d&rsquo;une strat&eacute;gie &laquo;&nbsp;stop and go&nbsp;&raquo;. Le pays doit repasser un contrat avec les agriculteurs sur quelques d&eacute;cennies. La soci&eacute;t&eacute; soumettra ses souhaits et on mettra en face des prix garantis &agrave; un certain niveau, un peu ce que faisait la Pac &agrave; une certaine &eacute;poque&nbsp;&raquo;.</p><h2>Marche arri&egrave;re sur le mod&egrave;le agricole</h2><p>&laquo;&nbsp;Les solutions sont &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; des &eacute;volutions que l&rsquo;on a connues ces derni&egrave;res d&eacute;cennies. Il va falloir d&eacute;sp&eacute;cialiser une partie des r&eacute;gions agricoles, raccourcir les chaines logistiques, remettre des haies, stabiliser les sols, se passer d&rsquo;un partie des produits phytosanitaires. Cela signifie remettre de l&rsquo;argent dans le syst&egrave;me, qui a &eacute;t&eacute; con&ccedil;u pour &ecirc;tre optimal au plan &eacute;conomique mais pas optimal en ce qui concerne le respect de l&rsquo;environnement et&nbsp;la dur&eacute;e des actifs naturels. Dans une coop&eacute;rative, on ne peut pas gagner plus&nbsp;d&rsquo;argent sur la vente des intrants que sur celles des r&eacute;coltes&nbsp;&raquo;.</p><h2>Le prix de la mati&egrave;re premi&egrave;re repr&eacute;sente 2% du co&ucirc;t alimentaire</h2><p>&laquo;&nbsp;Il y a deux si&egrave;cles, l&rsquo;alimentation co&ucirc;tait les deux tiers de ce que gagnaient les Fran&ccedil;ais. Aujourd&rsquo;hui, le prix de la mati&egrave;re premi&egrave;re repr&eacute;sente 2% du co&ucirc;t alimentaire, le reste sert &agrave; payer les salari&eacute;s et les murs de la grande distribution, les camions sur les routes, les campagnes de publicit&eacute;, les actionnaires etc. 2%, c&rsquo;est grosso modo la part de l&rsquo;agriculture dans le PIB. Aujourd&rsquo;hui la nourriture ne vaut rien et il va falloir revenir &agrave; un syst&egrave;me o&ugrave; la nourriture va co&ucirc;ter quelque chose&nbsp;&raquo;.</p><h2>&Ecirc;tre pay&eacute; cinq fois plus avec deux fois moins de vaches</h2><p>&laquo;&nbsp;Les &eacute;leveurs laitiers qui vendent leur lait &agrave; la grande distribution exercent un m&eacute;tier tr&egrave;s difficile, un m&eacute;tier de gagne-mis&egrave;re, avec un taux de suicide des plus &eacute;lev&eacute;s. Je suis favorable &agrave; un syst&egrave;me o&ugrave; l&rsquo;&eacute;leveur serait pay&eacute; cinq fois plus en ayant deux fois moins de vaches, moyennant des cahiers des charges de types AOC o&ugrave; il prendrait des engagements sur ses pratiques, en mati&egrave;re d&rsquo;alimentation, de bien-&ecirc;tre animal, de m&eacute;thanisation, un syst&egrave;me dans lequel on paierait consid&eacute;rablement plus cher les produits agricoles&nbsp;&raquo;.</p><h2>Comprendre les enjeux et jouer collectif</h2><p>&laquo;&nbsp;Le pr&eacute;alable &agrave; tout changement, c&rsquo;est de comprendre la probl&eacute;matique et les enjeux auxquels on est confront&eacute;s. Pour cela, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;autre solution que de se former. On ne peut pas faire confiance aux m&eacute;dias, qui ne savent pas capitaliser, qui vous parlent d&rsquo;un sujet le lundi et d&rsquo;un autre le mardi. Quand les gens se forment, en g&eacute;n&eacute;ral, ils tombent de leur chaise car ce qu'ils apprennent est beaucoup plus enquiquinant que ce qu&rsquo;ils pensaient. La solution, c&rsquo;est de faire des groupes de travail collaboratifs. Il y a &agrave; l&rsquo;&eacute;vidence quelque chose de tr&egrave;s collectif &agrave; mettre en place pour avancer. On ne trouve pas forc&eacute;ment des solutions &agrave; tout mais on trouve des choses&nbsp;&raquo;.</p>


A l’occasion d'une conférence-débat au cours de laquelle La Coopération Agricole a annoncé se fixer un horizon Zéro émission nette (Zen) en 2035, Jean-Marc Jancovici, ingénieur-consultant spécialiste de l’énergie et du climat, a mis les pieds dans le plat. Verbatim.

« Aujourd’hui, la nourriture ne vaut rien »

<p><strong>A</strong>pr&egrave;s les caprices de la m&eacute;t&eacute;o de l&rsquo;automne 2019, qui ont perturb&eacute; les semis des cultures d&rsquo;hiver, les surfaces de bl&eacute; tendre plongent &agrave; 4,25 Mha (5 Mha en 2019). Le rendement national subit le m&ecirc;me sort, et abandonne plus de 10 q/ha, pour une moyenne d&rsquo;environ 68 q/ha. La Bretagne n'&eacute;chappe pas &agrave; la r&egrave;gle et, avec un rendement moyen de 60 q/ha, accuse une baisse de 21 q/ha. Sur les premiers r&eacute;sultats <a href="https://www.cogedis.com" target="_blank">Cogedis</a> du Grand-Ouest, le rendement moyen s'&eacute;l&egrave;ve &agrave; 66 q/ha (baisse de pr&egrave;s de 13 q/ha).</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/semis-d-hiver-2021-ble-en-progression-colza-toujours-en-baisse" target="_blank" title="">Semis d&rsquo;hiver 2021 : bl&eacute; en progression, colza toujours en baisse</a>
</aside>
<h2><strong>Une r&eacute;colte de qualit&eacute;</strong></h2><p><strong>L</strong>a bonne nouvelle r&eacute;side dans la qualit&eacute; de la r&eacute;colte, tant en mati&egrave;re de poids sp&eacute;cifique que de teneur en prot&eacute;ines et de caract&eacute;ristiques technologiques. Si bien que le cru 2020 devrait r&eacute;pondre sans difficult&eacute; &agrave; la diversit&eacute; des utilisations. Il permet un prix de d&eacute;marrage campagne plus &eacute;lev&eacute; que l'an pass&eacute;.</p><p><strong>T</strong>outefois, la l&eacute;g&egrave;re hausse des cotations ne compense pas la perte en rendement. Ce dernier ne permet pas de rentabiliser les charges engag&eacute;es: 8,30&euro; de d&eacute;penses en intrants sont n&eacute;cessaires&nbsp; pour produire 1 quintal de bl&eacute; l&agrave; o&ugrave; l'an pass&eacute;, 6,00&euro; suffisaient. Au total, la marge brute provisoire Cogedis chute de 142&euro; pour s'&eacute;tablir &agrave; 684&euro;/ha.</p><h2><strong>Les r&eacute;sultats de marge brute en bl&eacute; tendre et en orges en baisse</strong></h2><p><strong>A</strong>u plus haut depuis cinq ans, les surfaces d&rsquo;orge &eacute;voluent peu sur le territoire. Elles s&rsquo;&eacute;l&egrave;vent au total &agrave; 1,98 Mha pour 2020, en l&eacute;g&egrave;re hausse par rapport &agrave; 2019. En revanche, la r&eacute;partition entre les vari&eacute;t&eacute;s varie sensiblement selon les r&eacute;gions. Ainsi, les surfaces consacr&eacute;es aux orges de printemps ont quadrupl&eacute; en Bretagne et Pays-de-la-Loire. Globalement, les difficult&eacute;s de semis des vari&eacute;t&eacute;s d&rsquo;hiver ont largement profit&eacute; aux orges de printemps.</p><p><strong>L</strong>e rendement moyen national (53 q/ha), le plus faible de ces cinq derni&egrave;res ann&eacute;es, abandonne plus de 17 q/ha sur un an. La production totale r&eacute;gresse de 3,25 Mt, &agrave; 10,50 Mt. La Bretagne, pour sa part, limite la casse avec un rendement de 61,6 q/ha soit une baisse de 13,5 quintaux. Sur le Grand-Ouest, les 1ers r&eacute;sultats Cogedis suivent la m&ecirc;me tendance avec un rendement moyen de 58 q/ha contre 69,5 l'an pass&eacute;. Cette baisse est un peu plus marqu&eacute;e en orge d'hiver (-13 q/ha) qu'en orge de printemps (-9 q/ha).</p><p><strong>L</strong>es conditions climatiques en automne 2020 ont permis d'avancer la fin des semis de bl&eacute; fran&ccedil;ais alors qu'il y a un an, seuls 82% &eacute;taient en terre &agrave; m&ecirc;me &eacute;poque. Les 1&egrave;res estimations envisagent une production 2021 de 36 Mt, contre &agrave; peine 29 Mt enregistr&eacute;es cette ann&eacute;e.</p>


La récolte de 2020 a montré une nette diminution de la production française pour la plupart des grandes cultures céréalières. Les perspectives 2021 sont cependant beaucoup plus optimistes.

Les résultats de la récolte 2020 en grandes cultures

<p>L&rsquo;obtention du Label bas carbone (LBC) n&rsquo;est pas une sin&eacute;cure. Le processus commence par un diagnostic sur l&rsquo;exploitation candidate &agrave; l&rsquo;am&eacute;lioration du son bilan carbone, passant au crible l&rsquo;ensemble des postes (aliment, engrais, effluents, produits phytosanitaires, &eacute;nergie) mais aussi toute une s&eacute;rie de crit&egrave;res environnementaux (qualit&eacute; de l&rsquo;eau et de l&rsquo;air, pr&eacute;servation de la biodiversit&eacute;, stockage de carbone), &eacute;conomiques (co&ucirc;ts de production, EBE...) et soci&eacute;taux (performance nourrici&egrave;re, vivabilit&eacute;...).</p><aside class="read-also">
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    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/10-millions-d-euros-en-bons-diagnostic-carbone" target="_blank" title="">10 millions d&rsquo;euros en "Bons diagnostic carbone"</a>
</aside>
<p>Le diagnostic d&eacute;bouche sur un plan d&rsquo;actions, d&eacute;crivant par le menu tous les leviers &agrave; activer au regard de r&eacute;f&eacute;rentiels propres &agrave; l&rsquo;orientation technico-&eacute;conomique de l&rsquo;exploitation candidate (bovins lait, bovins viande...). Les plans d&rsquo;actions sont ensuite centralis&eacute;s par un porteur de projet (Chambre d&rsquo;agriculture, coop&eacute;rative, organisme de conseil...) puis soumis au minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique qui, au regard des &eacute;l&eacute;ments transmis, d&eacute;cerne la labellisation officielle LBC.&nbsp;</p><p>C&rsquo;est cette ultime &eacute;tape que s&rsquo;appr&ecirc;te &agrave; franchir <strong>France Carbon Agri</strong>, qui chapeaute les 20 porteurs de projets engag&eacute;s dans le premier appel &agrave; projet, lanc&eacute; en novembre 2019. &laquo;&nbsp;<em>Le processus est long mais sa robustesse permet de ne pas galvauder les projets de d&eacute;carbonation en agriculture</em>, positive Jean-Baptiste Doll&eacute;, chef du service environnement &agrave; l&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage. <em>Il donne ainsi des gages aux acheteurs de cr&eacute;dits</em>&nbsp;&raquo;.</p><h1>12 000 euros par ferme</h1><p>Ce temps long, c&rsquo;est aussi ce qui permet &agrave; France Carbon Agri de faire son march&eacute; aupr&egrave;s des acheteurs potentiels de cr&eacute;dits carbone (entreprises, collectivit&eacute;s), d&eacute;sireuses de compenser, sur une base volontaire, les &eacute;missions r&eacute;siduelles incompressibles li&eacute;es &agrave; leurs activit&eacute;s. France Carbon Agri, c&rsquo;est l&rsquo;association cr&eacute;&eacute;e par la FNPL, la FNB, la FNO et la FNEC et &agrave; laquelle le minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique a d&eacute;cern&eacute; en octobre 2019 le label LBC pour<strong> la m&eacute;thode de diagnostic Cap2Er</strong>, une premi&egrave;re en agriculture.</p><p>Si le premier appel &agrave; projet est labellis&eacute; LBC, 25% des 137 000 tonnes &eacute;quivalent C02 qu&rsquo;il s&rsquo;est engag&eacute; &agrave; &eacute;viter ont trouv&eacute; preneur aupr&egrave;s de diff&eacute;rents acheteurs (Caisse des d&eacute;p&ocirc;ts, Kering, Tanneries Haas, GSF Propret&eacute;, Bordeaux M&eacute;tropole), au prix unitaire de 30 euros la tonne. Il reste un peu plus de quatre ans pour commercialiser les 75% restantes. &laquo;&nbsp;<em>Nous op&eacute;rons en direct avec les entreprises et collectivit&eacute;s ou par le biais d&rsquo;apporteurs d&rsquo;affaires sp&eacute;cialis&eacute;s tels que Carbon Connect ou Stock CO2</em>, poursuit Jean-Baptiste Doll&eacute;. <em>Nous allons prochainement signer de nouveaux contrats de vente et toujours sur cette base de 30 euros la tonne, le prix d&rsquo;un carbone de haute qualit&eacute;, trac&eacute;, certifi&eacute; par le Bureau Veritas et assorti de nombreux co-b&eacute;n&eacute;fices environnementaux</em>&nbsp;&raquo;.</p><p>A 30 euros la tonne et une moyenne d&rsquo;un peu plus de 400 tonnes par exploitation, c&rsquo;est un petit p&eacute;cule moyen de 12 000 euros qui attend les candidats &agrave; la d&eacute;carbonation d&rsquo;ici &agrave; cinq ans. Ceux-ci percevront 40% de leur d&ucirc; &agrave; mi-parcours, sous r&eacute;serve que les indicateurs soient en phase avec la trajectoire inscrite dans le plan d&rsquo;action, le solde &eacute;tant vers&eacute; au terme du contrat apr&egrave;s v&eacute;rification des objectifs.</p><p>Le travail d&rsquo;ing&eacute;nierie op&eacute;r&eacute; par France Carbon Agri et les porteurs de projets est quant &agrave; lui r&eacute;mun&eacute;r&eacute; respectivement &agrave; 3 euros et 5 euros la tonne de carbone.</p><h1>Razzia sur le 2<sup>&egrave;me</sup> appel &agrave; projet</h1><p>En novembre dernier, France Carbon Agri a lanc&eacute; un deuxi&egrave;me appel &agrave; projet sur lequel se sont ru&eacute;s 1300 agriculteurs, emmen&eacute;s par 56 porteurs de projet. Le projet vient d&rsquo;&ecirc;tre notifi&eacute; au minist&egrave;re de le Transition &eacute;cologique, pr&eacute;alable &agrave; la r&eacute;alisation des diagnostics et des plans d&rsquo;action.</p><p>Gr&acirc;ce au Plan de relance, l&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage va former au premier semestre 250 conseillers &agrave; la m&eacute;thode Cap2Er, portant &agrave; 1250 le nombre de conseillers comp&eacute;tents &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du territoire. Le deuxi&egrave;me appel &agrave; projet est potentiellement porteur d&rsquo;un &eacute;vitement de 400 000 tonnes de CO2. Si les &eacute;leveurs bovins restent largement dominants, le deuxi&egrave;me appel &agrave; projet a aussi s&eacute;duit des c&eacute;r&eacute;aliers, la m&eacute;thode Cap2Er &eacute;tant chevill&eacute;e &agrave; la m&eacute;thode grandes cultures, dont la reconnaissance LBC est imminente.</p><p>L&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage n&rsquo;oublie pas les petits ruminants. Il est &agrave; la man&oelig;uvre dans le projet europ&eacute;en Life Green Sheep, qui vise &agrave; explorer les leviers de r&eacute;duction d&rsquo;&eacute;missions des &eacute;levages ovins (lait et viande) par l&rsquo;entremise de fermes de d&eacute;monstration (885 fermes en France) et de fermes innovantes (211), &agrave; l&rsquo;image de ce qu&rsquo;avait fait l&rsquo;Idele en bovins avec les programmes Life Carbon Dairy et Life Carbon Beef, et qui ont d&eacute;bouch&eacute; sur la m&eacute;thode Cap2Er. Une m&eacute;thode LBC pour petits ruminants est attendue pour la fin de l&rsquo;ann&eacute;e.</p><p>&nbsp;</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><p><strong>A lire aussi, la s&eacute;rie d'articles sur la d&eacute;carbonation en agriculture :</strong></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/decarbonation-1-4-l-agriculture-adopte-un-profil-bas-carbone">D&eacute;carbonation (1/4) : l&rsquo;agriculture adopte un profil bas... carbone</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/decarbonation-2-4-les-grandes-cultures-entre-faim-d-azote-et-soif-de-couverts">D&eacute;carbonation (2/4) : les grandes cultures entre faim d&rsquo;azote et soif de couverts</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/decarbonation-3-4-l-elevage-bovin-demet-les-gaz">D&eacute;carbonation (3/4) : l&rsquo;&eacute;levage bovin d&eacute;met les gaz</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/decarbonation-4-4-l-agroforesterie-sort-du-bois">D&eacute;carbonation (4/4) : l&rsquo;agroforesterie sort du bois</a></p></td></tr></tbody></table>


La somme des engagements permettra d’éviter l’émission de 137 000 tonnes équivalent carbone d’ici à 5 ans. Chaque éleveur percevra 30 euros par tonne, sous réserve d’atteindre son objectif individuel. Récemment bouclé, le deuxième appel à projet a attiré 1300 agriculteurs.

300 élevages bientôt labellisés bas carbone

<p class="MsoPlainText">Ces parlementaires, r&eacute;unis autour du patron des d&eacute;put&eacute;s communistes et &eacute;lu du Puy-de-D&ocirc;me Andr&eacute; Chassaigne, ont soulign&eacute; la fragilit&eacute; de ces exploitations agricoles, que des arbitrages d&eacute;favorables dans le cadre de la Pac 2021-2027 pourraient mettre en p&eacute;ril, et avec elles, tout l'&eacute;cosyst&egrave;me des territoires ruraux.</p><p class="MsoPlainText">Ils mettent en avant des r&eacute;mun&eacute;rations trop faibles par rapport aux co&ucirc;ts de production, et un renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations d'agriculteurs qui s'&eacute;crit en pointill&eacute; avec<em> "plus de 2.000 exploitations qui ferment leurs portes chaque ann&eacute;e".</em></p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-montagne-a-l-assaut-de-la-pac-et-du-psn" target="_blank" title="">La montagne &agrave; l&rsquo;assaut de la Pac et du PSN</a>
</aside>
<p class="MsoPlainText">Pour &eacute;viter d'assombrir leur avenir, ces parlementaires, dont une poign&eacute;e &eacute;taient rassembl&eacute;s au Palais Bourbon lors d'une conf&eacute;rence de presse, demandent que <em>"les &eacute;leveurs conservent, au moins &agrave; leur niveau actuel, les aides coupl&eacute;es du premier pilier de la Pac dont d&eacute;pend enti&egrave;rement la survie de leurs exploitations". </em>Ils arguent que la seule aide coupl&eacute;e de la Pac repr&eacute;sentait jusqu'&agrave; 80% du revenu chez certains &eacute;leveurs de montagne ou des pi&eacute;monts.</p><p class="MsoPlainText"><em>"Nous voulons que les surco&ucirc;ts qu'ils subissent, li&eacute;s aux handicaps naturels de nos territoires, continuent d'&ecirc;tre compens&eacute;s &agrave; leur juste niveau, &agrave; travers une ICHN forte, centr&eacute;e sur l'&eacute;levage"</em>, compl&egrave;tent ces parlementaires. Dans leur viseur, le lissage des ICHN &agrave; d'autres zones dites d&eacute;favoris&eacute;es.</p><p class="MsoPlainText">Les &eacute;lus souhaitent en outre que la future Pac, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022 ou au 1er janvier 2023,<em> "r&eacute;mun&egrave;re l'ensemble des services environnementaux rendus par nos exploitations familiales et herbag&egrave;res". "Les productions de montagne ont une haute valeur environnementale"</em>, a soulign&eacute; Andr&eacute; Chassaigne. <em>"Elles stockent du carbone et regorgent de biodiversit&eacute;"</em>, ajoute le d&eacute;put&eacute; qui vante &eacute;galement la mise en valeur de millions d'hectares de prairies et l'agrotourisme.&nbsp;</p><p class="MsoPlainText"><em>"Ce qui est en jeu, c'est une vision fran&ccedil;aise de l'agriculture fran&ccedil;aise"</em>, a relev&eacute; le d&eacute;put&eacute; LR de l'Aveyron Armand Viala.<em> "On ne d&eacute;fend pas seulement l'agriculture mais l'avenir des territoires ruraux",</em> a expos&eacute; le s&eacute;nateur centriste Bernard Delcros.</p><p class="MsoPlainText">&nbsp;</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><p><strong>A lire aussi, la s&eacute;rie d'articles consacr&eacute;s au pastoralisme : </strong></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pastoralisme-1-5-pour-ne-pas-rayer-de-la-carte-10-millions-d-hectares" target="_blank">Pastoralisme (1/5) : pour ne pas rayer de la carte 10 millions d&rsquo;hectares</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pastoralisme-2-5-si-on-regarde-par-dessus-on-ne-voit-que-des-arbres-et-pourtant" target="_blank">Pastoralisme (2/5) : &laquo; Si on regarde par-dessus, on ne voit que des arbres. Et pourtant... &raquo;</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pastoralisme-3-5-un-bts-pastoralisme-option-sortie-du-metier" target="_blank">Pastoralisme (3/5) : &laquo; Un BTS pastoralisme, option sortie du m&eacute;tier &raquo;</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pastoralisme-4-5-l-estive-une-science-a-part-entiere" target="_blank">Pastoralisme (4/5) : l&rsquo;estive, une science &agrave; part enti&egrave;re</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pastoralisme-5-5-de-la-haute-valeur-naturelle-a-la-haute-valeur-societale" target="_blank">Pastoralisme (5/5) : de la Haute valeur naturelle &agrave; la haute valeur soci&eacute;tale</a></p></td></tr></tbody></table><p>&nbsp;</p>


Quarante-huit parlementaires de tous bords politiques, inquiets des arbitrages de la future politique agricole commune (Pac), appellent Paris et Bruxelles à ne pas sacrifier l'élevage de montagne.

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