Climat et agriculture : Emmanuel Macron s’engage à mettre en œuvre les propositions des citoyens

Le Président de la République s’est engagé à mettre « rapidement » en œuvre les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui a réuni 150 citoyens tirés au sort afin de définir des mesures permettant de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Un grand nombre d’entre elles concernent l’agriculture et l’alimentation.

La Convention Citoyenne pour le climat a réuni 150 personnes, tirées au sort, représentatives de la diversité de la population française. Elles avaient pour mandat de définir une série de mesures permettant d'atteindre une baisse d'au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990), « dans un esprit de justice sociale ». Cette assemblée, qui a démarré en octobre 2019 à l'initiative du gouvernement, a rendu ses conclusions le 21 juin 2020.

Au total, 150 propositions ont été formulées dans cinq grandes thématiques : « se déplacer », « consommer », « se loger », « travailler » et « se nourrir ». Dans cette dernière catégorie figurent de nombreuses propositions concernant l'agriculture et l'alimentation.

L'agroécologie – sans que celle-ci ne soit véritablement définie dans le rapport de la Convention Citoyenne – y prend une place importante, avec un objectif de 50% de terres en agroécologie en 2040 et une réforme de l'enseignement agricole. Autres propositions : le choix de repas végétariens à la cantine, la valorisation du circuit-court et du local dans les commandes publiques, l'augmentation de la taxe sur les engrais azotés, l'aide à la structuration de la filière protéines, la renégociation du Ceta ou encore la transformation des aides Pac à l'hectare vers des aides à l'actif. Des objectifs de lutte contre l'artificialisation des sols sont également inscrits dans la partie consacrée au logement.

Autant de mesures que le président de la République s'est engagé à « mettre rapidement en œuvre ». Les traductions législatives et réglementaires doivent être présentées dans les prochaines semaines. Une aide supplémentaire de 15 milliards d'euros sur deux ans et la mise en place d'un fonds de transformation écologique de l'économie française ont également été annoncées. Parmi ces 15 milliards, la FNSEA estime que 5 milliards devraient être fléchés vers l'agriculture, « afin de financer les besoins conséquents liés à la recherche, au développement de nouveaux « outils », à la formation massive et au conseil de proximité des agriculteurs », indique le syndicat dans un communiqué le 29 juin.

« Les besoins en investissements de modernisation des exploitations agricoles (techniques, numériques, agronomiques...) sont en effet immenses, alors même que notre agriculture souffre depuis des décennies d'un sous-investissement chronique, dû à des marges toujours plus faibles, empêchant la pleine accélération des transitions déjà engagées par la Ferme France », estime la FNSEA.

Le syndicat « prend acte » des mesures annoncées, notant qu'elles placent « résolument l'agriculture en première ligne dans la lutte contre le changement climatique et dans l'objectif de souveraineté alimentaire de notre pays ». « L'heure doit maintenant être à la consultation des professionnels du secteur en vue de confronter ces propositions citoyennes aux réalités techniques, économiques et sociales des exploitants agricoles », conclut-il.