Un distributeur sur trois s’est engagé dans les CEPP

Les distributeurs de produits phytosanitaires ont l’obligation de mettre en avant des solutions alternatives à l’usage des produits phytosanitaires. Expérimental, le dispositif des Certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) sera évalué en 2021. L’objectif à cette date est de réduire de 20 % de l’usage des produits phytosanitaires, comparativement à la période 2011-2015.

Montée en puissance : c'est ainsi que le ministère de l'Agriculture qualifie le premier bilan des CEPP, un dispositif instauré en juin 2016. Le bilan distingue le second semestre 2016 de la première année pleine 2017, au cours de laquelle 34 % des distributeurs ont décroché des certificats, contre 7,7 % en 2016. En 2017, 1,8 million de certificats ont ainsi été délivrés, ce qui représente 11 % des 16,6 millions de CEPP fixés à l'horizon 2021. Le ministère de l'Agriculture relève que 80 % des 50 entreprises ayant le plus d'obligations à atteindre en 2021 ont d'ores et déjà pris part au dispositif. Ces 50 distributeurs majeurs cumulent un objectif de 8,6 millions de CEPP à l'horizon 2021, soit 52 % du total, contre 30 % pour les 150 distributeurs suivants et 18 % pour les plus petites entreprises. En 2017, 60 % des entreprises moyennes ont pris part au dispositif contre 26 % pour les plus petites entreprises. Au total, 1157 distributeurs sont aujourd'hui identifiés et visés par les CEPP. Les entreprises titulaires d'un agrément de conseil indépendant de la vente peuvent adhérer au dispositif mais aucune n'est identifiée comme telle à ce jour.

Le biocontrôle en tête

Un Certificat équivaut à une action de réduction d'emploi de produit phytosanitaire (voir encadré). Sur les 36 actions standardisées disponibles pour la campagne 2017, 29 ont été sollicitées avec obtention de CEPP. 63 % des certificats délivrés sont relatifs à la mise en œuvre de méthodes alternatives telles que les équipements et produits de biocontrole. L'utilisation de variétés tolérantes ou résistantes à quant à elle généré 22 % des CEPP délivrés en 2017. Le solde se répartit entre les nouvelles pratiques agronomiques (7 %), les équipements permettant de réduire les doses (4 %) et l'abonnement à des outils d'aide à la décision (4 %).

80 % des CEPP en 5 actions

En 2017, cinq actions standardisées ayant permis d'obtenir le plus de CEPP ont représenté près de 80 % du nombre total de CEPP. Arrivent en tête la lutte contre l'oïdium au moyen d'un produit de biocontrôle à base de soufre (31 %). Elle devance l'utilisation de variétés de blé tendre assez résistantes aux bioagresseurs à la verse (22 %), la substitution de produits anti-limaces à base de métaldéhyde par des produits molluscicides d'origine naturelle (13 %), l'association de deux variétés de colza dont une à floraison précoce pour éviter le recours à un insecticide anti méligèthes (7 %), la lutte contre les maladies fongiques au moyen d'un stimulateur de défense des plantes (5 %). La montée en puissance des CEPP devrait être favoriser par la publication de nouvelles fiches-actions, elles-mêmes porteuses de nouvelles références. Entre 2016 et 2017, le nombre de fiches-actions est passé de 20 à 36 tandis que le catalogue de solutions passait de 185 à 553. Le prochain bilan des CEPP sera publié en juillet 2019.