Avec 7 foyers détectés, la grippe aviaire toujours sous contrôle

Sept foyers d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, dont un de canards vaccinés, ont été confirmés en France entre le 27 novembre 2023, date du premier foyer détecté cet automne, et le 2 janvier. La vaccination des canards suit son cours.

Il est encore bien trop tôt pour crier victoire mais si l’épidémie d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) reste sur sa dynamique actuelle, l’hiver 2023-2024 pourrait bien être celui du répit sur le front de la grippe aviaire. Pour rappel, il y a exactement un an, début 2023, la France totalisait déjà 263 foyers en élevages, avant de culminer à 403 foyers en fin de saison (août 2023), entrainant l’abattage de dix millions de volailles. Lors de la saison précédente, en 2021-2022, les 1378 foyers avaient engendré l’abattage de 22 millions de volailles, des niveaux jamais atteints, et un coût financier de 1,2 milliard d’euros.

En 2020-2021, 3,3 millions de volailles avaient été sacrifiées pour 492 foyers détectés. Autant de chiffres qui ne disent rien de la détresse des éleveurs affectés et de l’épreuve endurée par les agents et opérateurs en charge des dépeuplements et désinfections.

En touchant nombre de couvoirs et d’élevages reproducteurs, l’épidémie de 2021-2022 avait en prime fait poindre un risque existentiel pour l’ensemble des filières volailles, s’ajoutant au risque zoonotique, autrement dit de transmission à l’être humain.

Pour déjouer tous ces risques, le ministère de l’Agriculture, en concertation avec les filières, a renforcé l’arsenal de biosécurité, imposé des restrictions aux élevages de plein air, dédensifié ici ou là et mis en œuvre un programme de vaccination, une première mondiale, entamé le 1er octobre dernier, avec pour cible les 64 millions de canards présents au sein des élevages comptant plus de 250 spécimens.

7 foyers dont 1 dans un élevage vacciné

En date du 2 janvier 2024, 7 foyers d’IAHP ont dont été confirmés en élevage depuis l’irruption du premier foyer le 27 novembre, dont 5 élevages de dindes dans le Morbihan (4 foyers) et la Somme (1 foyer), un élevage de poules pondeuses dans le Nord et un élevage de canards en Vendée, le dernier en date (2 janvier). Ce dernier a la particularité d’avoir été vacciné en novembre dernier, rappelant, si besoin en était, que le vaccin ne supprime pas totalement le risque d'infection des volailles en cas d’introduction du virus dans l’élevage mais réduit l’excrétion du virus et la circulation virale.

En date du 8 décembre 2023, 8,85 millions de canards avaient reçu une première des deux doses de vaccin, les zones les plus denses des Pays de la Loire et du Sud-Ouest étant susceptibles d’être concernées par une troisième dose.

Une chose est sûre : le combat contre l’IAHP n’est pas encore gagné. Au cours des deux années passées, le virus avait ressurgi plus tard dans la saison, en février (2022) en Vendée, avant d’exploser littéralement, et en mai (2023) dans le Gers et dans les Landes, avec les conséquences que l’on sait.