AVEYRON : Les vaches et les éleveurs sont bien !

Le GAEC de Peyralbe, à l’entrée du village de Salmiech, se compose de quatre associés. Quatre éleveurs de vaches laitières et de brebis laitières qui ont décidé de s’associer pour préserver leur activité et développer une exploitation moderne et innovante. Un exemple qu’ils souhaitent partager au sein du réseau Fermes de nos régions de leur coopérative, SODIAAL, en ouvrant leurs portes au grand public, jeunes en formation agricole, médias, mais aussi aux salariés et clients de la coopérative.

Rencontre. Leur ferme devait ouvrir ses portes au public à l’occasion des 50 ans de CANDIA, en septembre mais la crise sanitaire a obligé la coopérative SODIAAL à reporter l’événement en juin prochain. Ce n’est que partie remise pour Laurent Cathala et son frère, Jérôme, Jean-Claude Carrière et Pierre Bouzat, les quatre associés du GAEC de Peyralbe. Ils se plaisent à raconter l’histoire de cette exploitation, une histoire peu commune, qui montrent combien ses éleveurs étaient motivés à l’idée de préserver l’élevage de vaches laitières créé par les parents de Laurent et Jérôme Cathala.

Laurent s’est d’abord installé en 1990 avec son père, sa mère a intégré le GAEC l’année suivante avec le rachat d’une ferme et 80 000 litres de lait supplémentaires. Le frère, Jérôme peut les rejoindre en 1993 lorsqu’un voisin qui quitte l’agriculture, lui offre la possibilité de créer son atelier de brebis laitières. Au départ à la retraite de leur père, en 2005, Laurent et Jérôme proposent à un voisin, Jean-Claude Carrière, installé lui aussi en bovins lait, de les rejoindre. En 2008, c’est au tour d’un autre voisin, Pierre Bouzat, de les rejoindre. Lui, l’éleveur allaitant a remplacé les Limousines du GAEC par ses Blondes d’Aquitaine ! Un salarié à mi-temps vient épauler les associés sur l’élevage de brebis laitières.

Au fil de ces associations, par le biais des rachats de quotas laitiers, le GAEC est passé de 540 000 litres de lait produit à plus d’un million. De 90 vaches à la traite, il compte aujourd’hui entre 160 et 170 vaches pour 4 associés. Rapidement la question de l’astreinte de la traite s’est donc posée ! « Si nous nous sommes associés c’était pour pérenniser plusieurs petites structures et pour partager l’astreinte de chacun », explique ainsi Laurent. « Nous visons la complémentarité, le confort de travail et la pérennité de notre système », complète Pierre. C’est donc dans cet état d’esprit qu’ils ont pensé investir dans un rototraite, abandonnant par la même occasion l’atelier de vaches allaitantes. Un outil dimensionné pour 190 vaches et 1,6 millions de litres de lait, largement suffisant pour le GAEC.

 Le confort de travail oui mais les associés pensent aussi à la qualité de leur lait. Mathilde Balmes, conseillère laitière à SODIAAL qui suit cet élevage, confirme leurs bonnes performances : « Le GAEC de Peyralbe affiche une qualité de lait supérieure tant dans les taux que dans le niveau bas de cellules, les germes, les butyriques... Tous les jours, la qualité du lait est mesurée. Les agriculteurs optimisent aussi l’alimentation de leurs vaches, maîtrisent la consommation d’eau... Il y a beaucoup de technicité dans la gestion de l’entreprise. C’est une ferme innovante qui travaille pour le bien-être des animaux et des éleveurs ».

 « Le bien-être de nos animaux est une évidence ! », confient les éleveurs. « Aujourd’hui c’est une mode de parler du bien-être animal, sur nos fermes cela fait des millénaires que les agriculteurs s’en soucient tous les jours ! Cela fait partie de notre gagne-pain ! ». Ils ont installé des matelas dans les logettes. Un robot circule dans les couloirs pour aspirer le lisier sur les tapis, un brumisateur et un ventilateur sont installés l’été... Et le rototraite améliore le passage des vaches qui ne restent pas longtemps dans l’aire d’attente. Autant d’aménagements pour le bien-être de chacun et chacune !

Récréer du lien de la vache à la brique de lait

Un modèle d’exploitation que la coopérative SODIAAL a pris en exemple dans son réseau Fermes de nos régions. « La société évolue, les consommateurs veulent plus de local, plus de qualité et on s’aperçoit aussi que nos clients (grossistes, GMS...) sont eux aussi déconnectés de la production, c’est pour cette raison que nous avons créé ce réseau de fermes afin de les y accueillir pour leur expliquer comment nous travaillons. Et la meilleure façon est le contact direct avec nos producteurs », explique Anthony Marre, producteur de lait à La Bastide l’Evêque et de Veau d’Aveyron et du Ségala, administrateur à SODIAAL. « La première mission de la coopérative est de valoriser le lait français de nos 10 600 fermes tenues par 17 000 associés coopérateurs », ajoute-t-il.

Proche de l’usine de Rodez, le GAEC de Peyralbe est idéalement situé pour accueillir les visites des clients de la coopérative ainsi que des salariés. « Il n’y a que nous qui pouvons parler de notre métier ! », témoignent les éleveurs. « C’est vrai que ce n’est pas tous les jours faciles, mais nous avons mis en place des équipements qui nous facilitent le travail. Si nous voulons attirer des jeunes et des candidats à l’installation dans notre métier, il nous faut communiquer ». Les associés du GAEC ont pu le constater lors de la journée portes ouvertes qu’ils ont organisée pour présenter leur rototraite. « Nous avons accueilli plus de 300 visiteurs, beaucoup d’autres éleveurs mais aussi des voisins qui ont pu constater que l’agriculture n’est pas un métier désuet, que nous vivons avec notre temps ! », sourient les quatre agriculteurs. Ils se tiennent donc prêts dès que la situation le permettra à recevoir sur leur ferme, des écoles mais aussi des étudiants en filière agricole... et le grand public.

Leur discours entre tout à fait dans la stratégie de la coopérative SODIAAL qui veut renouer le lien entre les agriculteurs et les consommateurs, mais aussi avec ses clients et salariés. « Nous voulons profiter de l’anniversaire des 50 ans de Candia, pour faire connaître le travail de nos éleveurs sociétaires mais aussi notre filière à tous les échelons jusqu’à nos marques », explique Anthony Marre. Rendez-vous au printemps au GAEC de Peyralbe pour en savoir plus !

 

 Eva DZ