Crise apicole : un plan d’actions et 5 millions d’euros d’aides d’urgence

Le gouvernement s’engage notamment à lutter contre les fraudes et à améliorer la transparence de l'information du consommateur. Les aides prendront la forme d’avances de trésorerie, d’aides conjoncturelles et de prises en charge de cotisations MSA.

Depuis des mois, l'Union nationale de l’apiculture française (UNAF) dénonce l’effondrement des cours du miel, sous l’effet de la concurrence déloyale de « pseudo-miels », importés à très bas coût, soit 1,80 €/kg pour les miels polyfloraux et moins de 4,00 €/kg pour les miels de cru, ayant pour effet de déstabiliser « totalement le marché intérieur du miel français vendu en vrac ».

Pour conjurer la crise, gouvernement annonce la mise en place de soutien conjoncturel d’urgence à hauteur de 5 millions d’euros, sous forme d’avances de trésorerie, d’aides conjoncturelles et de prises en charge de cotisations MSA pour soutenir les apiculteurs professionnels connaissant des difficultés de trésorerie. « Les modalités seront définies en concertation avec la profession apicole », précise le ministère de l’Agriculture

Lutter contre la fraude à l’échelon européen

L’Etat a aussi décidé de s’attaquer aux problèmes structurels, à commencer par la lutte contre les fraudes et l’amélioration de l'information du consommateur, via l’étiquetage, tout en approfondissant les contrôles sur l’authenticité et la qualité des miels. Pour mener à bien ce projet, le gouvernement français s’inscrit dans l’initiative européenne, et le compromis négocié entre le Conseil et le Parlement. Le compromis en question, salué par l’UNAF, rend obligatoire une indication claire des pays de provenance du miel par ordre pondéral décroissant, et non plus seulement s'il provient ou non de l'UE, comme c'est actuellement le cas pour les mélanges de miels. Les pourcentages de miel provenant des quatre pays d’origine majoritaire au moins devront également être précisés. Enfin, les méthodes d’analyse seront harmonisées entre les Etats membres.

Les 4 axes du plan d’action

Outre la lutte contre la fraude et pour la transparence, le plan d’action du gouvernement comprend un volet « communication » doté de 500.000 euros et un volet « amélioration la connaissance du marché du miel et autres produits de la ruche », destiné à encourager les partenariats entre producteurs et conditionneurs.

Concernant les autres périls de la filière, l’Etat s’est engagé à renforcer de 200.000 euros son soutien aux actions sanitaires conduites par la filière pour un montant total de 1,8 million d’euros. Des travaux seront également engagés pour réduire l’impact du frelon asiatique.