De l’importance d’assurer la véracité des données d’amont, l’exemple du cacao

Pour mieux contrôler au port, il faut aussi contrôler à la parcelle. Exemple dans le cacao.

Sécuriser les données tout au long de la chaîne de valeur commence très en amont, sur le terrain. C’est un des enjeux de la production de matières première agricoles importées. « La blockchain notarise parfaitement les données saisies, mais elle ne garantit pas que la donnée initiale soit conforme à la réalité », rappelle Bruno Toussaint, directeur général de JLB expertise Côte d’Ivoire. Spécialisée dans le contrôle et l’expertise portuaire d’abord à Marseille uniquement depuis 1983 puis dans différents points du globe, l’entreprise emploie une centaine de salariés pour le contrôle portuaire des matières premières exportées (tel le cacao) et importées (dont le riz).

Remonter jusqu’aux parcelles

« De gros donneurs d’ordre nous demandent de remonter jusqu’au champ pour s’assurer des conditions de plantation, de culture et de récolte mais aussi du bon acheminement jusqu’au planteur de la prime qu’ils octroient pour des pratiques vertueuses », explique-t-il. À l’aide d’un smartphone et du logiciel de cartographie que ses donneurs d’ordre, chocolatiers ou négociants, lui fournissent, l’entreprise réalise la géolocalisation des parcelles certifiées sans déforestation pour s’assurer qu’elles ne sont pas dans les périmètres des forêts protégées. Elle assure la formation de ses « mappeurs », qui vont physiquement faire le tour de chaque parcelle à pied. Puis le logiciel rattache la parcelle à un planteur, relié à sa coopérative. « Nous évitons d’envoyer des personnes originaires de la région dont nous réalisons le mapping pour réduire le risque d’enjeux financiers locaux, souligne-t-il. La confiance n’excluant pas le contrôle, nous vérifions ensuite des parcelles tirées au sort ».

Lire aussi : Davenne/Senalia, un projet-pilote de blockchain