Dégâts de gel : la filière abricot très affectée, la pêche s'en sort mieux

L'AOP Pêches et Abricots de France dresse un premier bilan très provisoire des épisodes de gel sur les deux filières, en fonction des bassins de production.

« Les épisodes de gel qui touchent la France depuis plusieurs jours auront des conséquences exceptionnelles sur notre agriculture [...]. Ce qui compte désormais, c’est de savoir comment aider au mieux les agriculteurs et leurs familles les plus durement touchées », déclare Bruno Darnaud, président de l'AOP Pêches et Abricots de France, dans la lettre d'information de l'AOP.

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L'association y dresse un premier bilan très provisoire des dégâts pour les filières de production abricot et pêche. Elle annonce également se tenir à la disposition de ses partenaires pour adapter la promotion de ses produits vers les solutions les plus souples (radios…), et présentant une gamme, simplifiée et qualitative, des fruits de gros calibres à la catégorie II (abricots confiture, barquettes 1er prix…).

Une offre d'abricot très réduite en juillet et août

L’abricot est une des productions fruitières les plus affectées en France car les arbres se trouvent au stade « petits fruits », très sensibles aux températures négatives. On observe des situations relativement différences en fonction des zones de production. Bien qu’il faille être prudent au vu de l’évolution possible de nombreux fruits, on peut s’attendre à une disponibilité située entre 40% et 50% du potentiel des entreprises de l’AOP. La saison française se lancera autour du 15 mai et sa 1ère moitié ressemblera, en termes de volumes, à l’an dernier jusqu’à la fin juin. La 2ème partie de saison, juillet et août, présentera une offre encore plus réduite que l’an passé.

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En Rhône-Alpes, les températures ont été particulièrement basses dans la Vallée du Rhône, avec des -3°C ou -4°C fréquents, allant jusqu’à -6°C ou -7°C dans les coteaux les plus exposés. Les pertes dépassent les 80% de fruits détruits en l’absence de système de protection, dont les limites ont été souvent dépassées. Des producteurs ont pu, heureusement et dans des situations particulières, sauver une part significative de leur production.
La Crau n’avait pas connu un tel épisode depuis plusieurs décennies, et les exploitations non équipées constatent des dégâts importantes. Le nord de la plaine est plus impacté que le Sud.

Le Roussillon relativement épargné

Dans le Gard, on a observé des températures identiques à la Crau (-2°C à -4°C fréquents), mais les exploitations disposent plus couramment de systèmes de protection (bougies, tours antigel…). Les pertes y sont donc, en moyenne plus limitées.
Le Roussillon a été relativement épargné, en raison de sa situation la plus « au sud », mais on y a observé des situations particulières au pied des Albères ou dans certaines zones de la Salanque.

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Les pêchers ont moins souffert que de nombreux arbres fruitiers en raison d’une situation géographique très méridionale et d’une moindre sensibilité de l’espèce. La production de pêches nectarines, bien qu’affectée, se présentera sur un calendrier complet jusqu’au 10 septembre. Avec une certaine prudence, l'AOP Pêches et Abricots estime que la disponibilité des pêche et nectarines se situe entre 65 % et 75 % du potentiel des entreprises de l’AOP. La saison française se lancera autour du 10 Juin et le calendrier présente une offre régulière jusqu’au 10 septembre.

Des pertes de 60 à 100 % en Rhône-Alpes pour la pêche

Rhône Alpes est la zone la plus durement touchée, on y observe des pertes de 60 à 100 % de la production. Dans la Crau, les dégâts sont variables entre le nord et sud de la zone de production, les pertes sont estimées à 40% de la récolte. Dans le Gard, les systèmes de protection antigel ont permis de limiter les dégâts ; on situe à 25% les pertes de production. Dans le Roussillon, les pertes sont relativement plus faibles qu’ailleurs, et se situent autour de 20%. En Corse, très peu de dégâts ont été signalés.