Deux pistes pour améliorer la loi EGAlim

La mise en place de négociations pluri-annuelles et d’un outil permettant d’objectiver la valeur ramenée dans la « cour de ferme » sont évoquées par le ministère de l’Agriculture. En attendant, la Coopération agricole dénonce baisse des prix et la hausse des budgets promotionnels alors que la crise sanitaire renforce le poids de la grande distribution.

En octobre dernier, les ministères de l’Agriculture et de l’Économie avait confié à Serge Papin une mission d’intérêt général relative à l’application de la loi EGAlim. A l’occasion du comité de suivi des relations commerciales, qui s’est tenu le 18 décembre dernier, les ministres ont rendu compte des premières conclusions de l’ancien Pdg de Système, chargé de dresser un bilan, d’identifier les bonnes pratiques pour mieux les diffuser et enfin d’établir des pistes d’améliorations opérationnelles. Selon le communiqué des ministères, Serge Papin a proposé de mettre en place un outil permettant d’objectiver la valeur ramenée dans la « cour de ferme » et qui pourrait servir d’appui au médiateur des négociations commerciales. Serge Papin a également plaidé pour des négociations pluri-annuelles. Une proposition « susceptible de pacifier les négociations et de mettre en place des partenariats vertueux de moyen terme le long de la chaîne alimentaire » et que ministère de l’Agriculture a d’ores-et-déjà entériné annonçant la mise en place d’un groupe de travail.

Déflation moyenne de 2%

La Coopération agricole a qualifié de « sursaut » les propositions de l’ancien Pdg de Système U. « « Je tiens à saluer les premières recommandations de Serge Papin pour enfin faire vivre les engagements pris lors des Etats Généraux de l’Alimentation : il reste deux mois aux distributeurs pour redresser la barre ! », déclare dans un communiqué Dominique Chargé, président de la Coopération agricole.

L’organisation dénonce dans le même temps l’âpreté des négociations commerciales en cours, avec des demandes moyennes de déflation de 2% et des budgets promotionnels revus à la hausse. La crise sanitaire contribue à renforcer le poids de la grande distribution, sous l’effet de la fermeture sinon de la baisse des débouchés en restauration hors domicile.