En 2021, amplifions les liens

[Edito] Souvenons-nous, il y a un an à peine : les arrêtés anti-pesticides, l’instauration des ZNT, les intrusions dans les élevages, la mise en place d’une cellule spéciale de la gendarmerie nommée Demeter, les feux de la colère et les manifestations. L’agribashing, c’est "so" 2019.

En 2020, le monde agricole s’est vu félicité, applaudi. Au mois de mars, tandis que la population se confinait, les travaux des champs démarraient. Dans la « guerre » contre le Covid-19, la « deuxième ligne », celle qui nourrit, était bien là. Aux messages de soutien de la population sont venus s'ajouter les courriers envoyés par le ministre de l'Agriculture aux agriculteurs et salariés agricoles, tandis que les grandes surfaces remerciaient l'ensemble de la chaîne alimentaire dans leurs publicités. Emmanuel Macron lui-même était venu féliciter la « ferme France » lors d’un déplacement en Bretagne.

Non, les relations entre le grand public et les agriculteurs ne se sont pas magiquement apaisées. Mais, à la faveur des discours sur la souveraineté alimentaire, sur le local, sur la qualité des produits français, et alors que la vente à la ferme et les circuits de proximité ont explosé, les relations ont semblé se détendre.

L’année a été dure pour de nombreux secteurs agricoles. A la crise sanitaire et économique s’est ajoutée une nouvelle sécheresse, des rendements céréaliers et betteraviers en berne, le retour de la grippe aviaire et une conjoncture toujours aussi morose pour la viande bovine.

Il va sans dire que la crise n’est pas finie et que, même avec l’arrivée salutaire des vaccins, les prochains mois resteront difficiles. Alors, malgré cette pandémie qui nous désunit, nous empêche de voir nos proches, plombe l’économie, plus que jamais, des liens sont à créer, à maintenir, à retisser.

Des liens avec la société, en inventant de nouvelles façons de communiquer en l’absence des grands salons nationaux. Des liens avec les consommateurs, à travers la vente directe, l’accueil à la ferme, les réseaux sociaux, etc. Et bien-sûr des liens au sein même de la profession agricole, qui fourmille déjà d’associations, de groupes d’expérimentations, de coopératives et d’instituts qui font l’agriculture de demain.

En 2021, on cherchera à recréer les liens que la pandémie a distendus, et à amplifier ceux qui ont été créés. Toute l’équipe Pleinchamp vous souhaite, à tous et toutes, une bonne année.