En session Chambre d'agriculture : comment bénéficier du plan de relance dans le Calvados

Les élus de la Chambre d’agriculture étaient réunis en session, physiquement à Caen et en visio, mardi 24 novembre 2020. Le sous-préfet de Vire, Pierre-Emmanuel Simon et le responsable du service agricole à la DDTM du Calvados, Patrice François, ont présenté les grandes lignes du plan de relance. Pour bénéficier des fonds, l’enjeu sera de faire entrer les idées locales dans les cases d’appels à projets nationaux.

100 milliards d’euros ont été attribués par le gouvernement au plan de relance, pour faire face à la crise engendrée par la Covid-19. Dans ce budget « sans précédent pour bâtir la France de 2030 », précise Pierre-Emmanuel Simon, sous-préfet de Vire, invité à la session chambre d’agriculture, mardi 24 novembre, 1,2 milliard d’euros vont à l’agriculture. Répartis selon trois priorités : reconquérir notre souveraineté alimentaire (364 M€) ; accélérer la transition agroécologique au service d’une alimentation saine, durable et locale pour tous les Français (546 M€) ; accompagner l’agriculture et la forêt françaises dans l’adaptation au changement climatique (300 M€).

Exemple : volet 1

Concrètement, 364 millions d’euros sont dédiés au volet reconquérir la souveraineté alimentaire et fléchés comme suit : 100 M€ pour le plan protéines végétales (soutien R&D, investissements dans les exploitions et aval collectif) ; 10 M€ pour une campagne grand public sur les métiers et formations de l’agriculture et l’agroalimentaire ; 4 M€ pour la formation à la négociation collective des OP ; 130 M€ pour le plan de modernisation des abattoirs ; 100 M€ pour le pacte biosécurité et bien-être animal en élevage ; 20 M€ pour le plan de soutien à l’accueil des animaux abandonnés et en fin de vie. Pour les deux autres volets, les montants sont aussi fléchés selon une série de mesures. « Comment bénéficier des fonds du plan de relance pour mener les projets du Calvados adaptés au territoire ? questionne Patrice François, responsable du service agricole à la DDTM. Il faut définir ceux qui émanent de vos idées, mais anticipez, car les fonds seront attribués via des appels à projets. Soyez prêts quand ils sortiront ». Et d’illustrer avec le projet d’abattoir mobile, l’expérimentation soja, une aide pour réduire l’exposition aux crises sanitaires (tuberculose bovine) ou pour amplifier la construction d’une filière haie, etc.

La DDTM, porte d’entrée

Pascal Desvages, président de la Coopérative de Creully, salue la « bienvenue du plan de relance », mais souligne une « désagréable impression de parti pris politique ». Tout comme Jean-Yves Heurtin et d’autres élus, qui s’interrogent sur le plan de soutien aux animaux en fin de vie, inclus dans le volet souveraineté alimentaire. Patrice François de répondre : « la partie bien-être animal est entendue au sens large, des abattoirs aux animaux en fin de vie ». Pas de quoi convaincre le président de la Chambre, qui insiste : « les animaux abandonnés en fin de vie ne sont pas du fait de notre profession ». Xavier Hay, président de la FDSEA, rappelle que le plan de relance « doit être utilisé dans les deux ans », mais interroge : deux ans pour y répondre ou deux ans pour utiliser les fonds ? Patrice François répond : « vous avez deux ans pour préempter des sommes mises de côté ». « La DDTM sera le point d’entrée », précise le sous-préfet de Vire.

Les chambres sont prêtes

Véronique Desaunais, directrice du pôle hommes et entreprise à la Chambre du Calvados, souligne que les trois axes définis par le plan de relance sont en lien avec le projet d’entreprise Pépite de la Cran : « accompagner les agriculteurs dans les changements de leurs pratiques agricoles, dans l’objectif d’augmenter leurs revenus. Les chambres sont prêtes ». Elle met en avant un volet conseil aux agriculteurs, mais aussi aux collectivités pour les informer, les conseiller et les accompagner dans leur réponse aux appels à projets. Jean-Yves Heurtin corrobore : « il faudra être prêt, dans nos services, pour répondre aux agriculteurs et capter les possibilités, malgré les orientations politiques, pour notre territoire, nos agriculteurs et nos agricultures ». Pierre-Emmanuel Simon de conclure : « il faut maintenant décliner ce plan, instaurer un bon partage de l’information, une aide logistique pour répondre aux candidatures au-delà de la dimension politique, pour participer au développement du territoire ».