Expansion de la grippe aviaire, des millions d'animaux à abattre dans l'Ouest

La brusque flambée des contaminations d'élevages par la grippe aviaire dans le Grand Ouest de la France, principalement en Vendée, impose l'abattage de millions de volailles pour "assainir la zone".

Actuellement, "on a éliminé environ 1,2 million d'animaux et on estime qu'on a encore trois millions d'animaux qui restent à abattre" dans le Grand Ouest, a indiqué le ministère de l'Agriculture à la presse le 11 mars. L'ampleur de cette crise dépasse d'ores et déjà celle de l'an dernier, surtout circonscrite au Sud-Ouest. Près de 500 foyers avaient été recensés dans des élevages et 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards, abattues.

Cette saison, depuis le premier cas détecté fin novembre, 649 foyers ont été comptabilisés dans des élevages, selon le ministère. Et plus de quatre millions de volailles ont été euthanasiées, la plupart dans le Sud-Ouest, avant même les nouveaux abattages massifs. La situation est surtout critique dans le département la Vendée où le nombre de foyers a bondi en quelques jours : de 74 dimanche à 187 au dernier bilan. La zone comporte de nombreux élevages de volailles, dont certains considérés comme "stratégiques" car produisant des animaux servant à la reproduction. Sont aussi présents des couvoirs, "vraiment clés pour la reprise d'activité dans quelques semaines quand on aura assaini la zone", relève le ministère.

Un couvoir a déjà été contaminé, "tous les autres sont protégés et l'objectif, c'est de créer une zone tampon tout autour des couvoirs pour préserver nos capacités productrices pour l'avenir", poursuit-il.

"On va avoir des pertes économiques phénoménales qui sont prises en charge tout ou partie par l'État. Malgré tout, il y aura des coûts de dégâts collatéraux, un manque de production (de volailles, ndlr) dans les semaines à venir qui va être certain", note le syndicaliste Christophe Labour, de la FNSEA.

"Malgré la très grande mobilisation collective de toute la filière avicole française, ce rebond inattendu d'influenza aviaire risque de profondément réduire la disponibilité de foie gras, comme des autres produits de volailles", estime l'interprofession du foie gras Cifog.