"Fermes bas carbone" : des panneaux en ferme pour dialoguer

Le dispositif régional Fermes Bas Carbone est une démarche d’accompagnement des élevages pour réduire leur impact environnemental, notamment sur le volet des Gaz à effet de serre.

Il a été lancé fin 2019 par la Région des Pays de la Loire, en partenariat avec l’interprofession laitière, et piloté par la Chambre d’agriculture Pays de la Loire. L’objectif est d’inscrire les éleveurs dans une démarche de progrès sur plusieurs années à l’aide d’un diagnostic initial avec  l’outil CAP’2ER,  puis par la mise en place d’un plan d’actions propre à l’exploitation.

Afin de permettre aux éleveurs de communiquer sur leur implication au sein de ce dispositif, des panneaux à afficher dans les fermes ont été réalisés. Ces panneaux mettent en avant quatre indicateurs et sont financés par le GIE élevage Pays de la Loire. La première campagne d’impression a eu lieu en septembre 2021. Elle correspond aux 225 diagnostics réalisés en élevage durant la campagne laitière 2019-2020 dans toute la région et par toutes les structures.

Pourquoi communiquer ?

A un moment où l’agriculture est interrogée sur ses fondations, les éleveurs sont en attente de données objectives pour communiquer auprès du grand public. Cela doit permettre de dialoguer avec les consommateurs et de faire valoir les bienfaits de leur travail. Consommateurs inquiets qui, avec l’évolution de la société, peuvent faire partie de leur propre famille et remettre en question leur travail au sein même du cercle privé.

Les données obtenues suite aux diagnostics de ces 225 exploitations permettent de mettre en évidence les effets positifs que peut avoir l’élevage tant d’un point de vue environnemental que social. En effet, d’un point de vue environnemental, on constate que ces 225 exploitations permettent d’entretenir un peu plus de 32 000 équivalents hectares de biodiversité et de stocker environ 19 000 tonnes équivalent CO2. Cette quantité de CO2 correspond à l’utilisation annuelle (500 h/an) de 470 tracteurs diesels d’une puissance de 150 chevaux. Ou bien, l’équivalent de plus de 253 millions d’épisodes Netflix de 45 minutes : à chacun sa part de responsabilité dans le changement climatique. 
En parallèle, d’un point de vue social, ces 225 exploitations permettent de nourrir un demi-million d’individus et de fournir un emploi à quasiment 1 300 personnes, critère indispensable pour la vie d’un territoire.

A quoi ressemble la ferme "moyenne" au niveau régional ?

 

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Les données de ces 225 exploitations nous permettent de tracer une première ébauche du profil de la ferme moyenne des Pays de la Loire et de souligner les nombreux bienfaits que possèdent les élevages au sein de notre région.
Il y a toutefois une forte variabilité de la valeur de ces indicateurs entre les 225 exploitations diagnostiquées, comme cela est possible de le lire sur les graphiques suivants.

Dans un premier temps, pour la performance nourricière de nos exploitations régionales, si la moyenne est de 2 500 personnes nourries, le maximum atteint est de 7 500 pour un minimum de 316.

Pour la performance en biodiversité, la moyenne de nos élevages est de 144 eq. ha de biodiversité entretenus, tandis que certaines exploitations montent à 658 contre seulement 8 pour d’autres. 

Le sujet peut être plus clivant dans le cas de la performance de stockage de carbone car certains possèdent une marge de progrès plus importante que d’autres. En effet, les systèmes bocagers avec le triptyque haies, prairies et pâturage sont les plus positifs pour l’environnement. Le maximum atteint dans notre échantillon est de 85 T eq. CO2 stocké par an.

Enfin, pour les emplois directs et indirects, avec une moyenne de 6 emplois créés, le maximum est de 23 pour un minimum de 2. 

 

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Qu’en est-il de la répartition départementale de ces diagnostics ?

Sur cette première année, 43 diagnostics ont été fait en Loire-Atlantique, 66 en Maine-et-Loire, 55 en Mayenne, 43 dans la Sarthe et 18 en Vendée.

Sur ce premier échantillon, outre le stockage du CO2, où la Loire-Atlantique est en tête, la Vendée possède la meilleure moyenne pour les 3 autres indicateurs, ce qui peut être corrélé avec la taille moyenne des exploitations vendéennes, plus grandes que dans le reste de la région.

Et le futur ?

Depuis, 500 autres exploitations laitières sont entrées dans le dispositif au cours de la campagne 2020 et recevront leurs panneaux début 2022. Pour la campagne 2021, actuellement en cours, quasiment 800 exploitations laitières, mais aussi allaitantes, devraient rejoindre le dispositif. 

Toutes ces nouvelles exploitations, au travers de l’impression de nouveaux panneaux, sont autant de nouvelles interfaces entre le monde de l’élevage et le grand public.