Glyphosate : les interdictions et restrictions d’usage enfin précisées

L’Anses a rendu public le 9 octobre les futures conditions d’utilisation du glyphosate en France. Les doses maximales autorisées seront réduites de 80% pour la viticulture et de 60% pour l’arboriculture et les grandes cultures. L’herbicide sera interdit entre les rangs des vergers et après un labour, sauf dans les cas d'impasses techniques identifiées.

En s’appuyant sur les travaux de l’Inrae, l’Anses avait lancé en novembre 2018 une évaluation des alternatives au glyphosate. L’objectif était de déterminer les usages pour lesquels l’herbicide pouvait être substitué par des alternatives non chimiques et d’identifier les situations d’impasse où aucune alternative appropriée n’est actuellement disponible. Les résultats ont été rendus publics le 9 octobre. Ils seront désormais pris en compte par l’agence pour délivrer les autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate. Les nouvelles règles s'appliqueront dans les six mois pour la vingtaine de produits encore sur le marché (pour permettre notamment de changer les étiquettes) et immédiatement aux nouvelles autorisations, a précisé l'Anses.

Viticulture

Pour la viticulture, l’Anses entérine l’interdiction d’utilisation du glyphosate entre les rangs de vigne : « l’alternative est le maintien de l’herbe ou le désherbage mécanique », explique l’agence. La restriction de la dose annuelle maximale autorisée passe de 2160 à 450 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 20 % de la surface de la parcelle (permettant d’assurer la gestion des adventices sous le rang), soit une réduction de 80 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.  

L’utilisation du glyphosate reste autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable et qui avaient été pointées par l’Anses comme des impasses techniques : vignes en forte pente ou en terrasses, sols caillouteux, vigne-mères de porte-greffes.

Arboriculture

Le schéma est quasiment le même pour l’arboriculture fruitière, puisque l’Anses confirme également l’interdiction d’utilisation du glyphosate entre les rangs d’arbres fruitiers. La restriction de la dose annuelle maximale autorisée passe de 2160 à 900 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 40 % de la surface de la parcelle, soit une réduction de 60 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée. 

L’utilisation reste autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable : récolte mécanique des fruits au sol (noix, pommes à cidre…) ou productions de type buissonnant (noisetier, petits fruits).

Grandes cultures

Pour les grandes cultures et les cultures industrielles, l’Anses interdit l’utilisation du glyphosate en cas de labour effectué avant l’implantation de la culture, à l’exception des cultures de printemps installées après un labour d’été ou de début d’automne en sols hydromorphes.

La dose annuelle maximale autorisée passe de 2880 à 1080 g par an et par hectare, soit une réduction de 60 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.

Le glyphosate reste autorisé dans les situations de luttes obligatoires réglementées.

Forêt

Enfin, pour la forêt, l’Anses établit l’interdiction d’utilisation du glyphosate pour la dévitalisation des souches. Son utilisation reste autorisée pour l’entretien des forêts (seulement en période d’installation du peuplement) ainsi que pour les pépinières forestières et les vergers à graines (vergers utilisés pour produire des graines pour le reboisement).