Jaunisse des betteraves : « si une solution simple existait, on l’aurait mise en place »

Sur Europe 1 ce vendredi, le ministre de l’Agriculture a écarté l’idée d’une réintroduction des néonicotinoïdes comme parade à la maladie, au motif qu’une loi, qui serait nécessaire, "ça prend un an".

Aux betteraviers qui caressaient l'espoir d'obtenir une dérogation, même temporaire, pour protéger les betteraves sucrières de la jaunisse, le ministre de l'Agriculture a émis une fin de non-recevoir. "La difficulté, c'est que pour faire ça, il faut une loi et vous savez une loi dans notre pays, ça prend un an. Or la décision doit être prise maintenant", a déclaré le ministre de l'Agriculture au micro d'Europe 1.

Julien Denormandie n'exclut pas que des solutions techniques puissent émerger, indiquant que « la France est un des pays les plus avancés dans la recherche agronomique », mais sans toutefois évoquer de piste concrète et encore moins d'échéance.

"Une France souveraine, y compris dans la production de sucre"

A court terme, c'est donc un levier financier que le gouvernement s'apprête à activer, de façon à compenser les pertes financières de la récolte 2020. Mi-juillet, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) les estimait "à 100 millions d'euros minimum, avec plus de 1 000 euros de pertes à l'hectare dans les cas les plus alarmants".

Aucune annonce n'a été faite en ce qui concerne les modalités du plan de soutien financier. Mais Julien de Denormandie voit plus loin que 2020. "Moi mon sujet, c'est d'accompagner les betteraviers pour qu'ils soient suffisamment assurés et qu'ils replantent des betteraves", a-t-il énoncé. "Je veux une France souveraine en terme agricole, y compris dans la production de sucre, et que demain, on n'ait pas à manger du sucre qui vienne de Belgique ou d'autres pays européens".

En milieu de semaine, des élus des principales régions productrices sont montés au créneau pour défendre l'économie betteravière.