Pour la CGB, 5 Movento n’égalent pas l’acétamipride et le flupyradifurone

Les betteraviers réclament la possibilité d’utiliser ces deux insecticides autorisés dans 10 pays européens, estimant que l’extension de 2 à 5 passages de Movento sera « très insuffisante » face au risque « très important » de jaunisse.

A l’occasion d’une visite dans le Nord le 5 avril, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture, a annoncé que suite à « l'hiver doux » et au « très haut risque de multiplications des pucerons, et donc de jaunisses pour la betterave », les planteurs pourraient recourir, pas dérogation, à 3 traitements à base de Movento (spirotétramate) et 2 supplémentaires si la situation le justifie. « Mme Pannier-Runacher nous propose seulement de reconduire la même boite à outils, alors que nous en connaissons les limites et que le risque jaunisse est élevé en 2024, proche de celui de 2020, a réagi dans un communiqué Franck Sander, président de la CGB. Au moins en 2023, l’engagement avait été pris d’indemniser l’intégralité des pertes jaunisse. Depuis, il s’est écoulé plus d’un an et rien n’a bougé ».

La CGB rappelle le Movento a déjà fait l’objet de dérogations pour être utilisé sur betteraves sucrières ces dernières années, y compris en 2020, année de jaunisse sévère, en plus d’un passage de Teppeki. « En cas de forte infestation, scénario redouté en 2024, l’efficacité de ces produits sera limitée, estime la CGB. De surcroit, c’est un produit cher et sa multi-utilisation pèsera sur les coûts de production des exploitations de façon certaine, avec une efficacité incertaine en cas de forte pression ».

Efficacité et loyauté

La CGB réclame la possibilité d’utiliser l’acétamipride, un néonicotinoïde foliaire, et le flupyradifurone une molécule au mode d’action similaire aux néonicotinoïdes, interdits en France mais en usage dans 10 pays européens selon le syndicat, qui les décrit comme « efficaces », « complémentaires » et évitant le risque « d’apparition de résistances ». « C’est une question de concurrence loyale au sein de l’UE et de souveraineté alimentaire pour la France », conclut la CGB.