La jaunisse de la betterave, « une crise sanitaire sans précédent »

En raison du virus de la jaunisse qui fait des ravages dans les parcelles de betteraves, la CGB estime le manque à gagner pour les betteraviers à 100 millions d’euros minimum. Face à cette « crise sanitaire sans précédent », elle appelle le ministre de l’Agriculture à une mobilisation forte pour accompagner la filière betterave-sucre-bioénergie dans la mise en œuvre de solutions techniques et financières.

« Au fil des semaines, la plaine betteravière jaunit et les inquiétudes se confirment : les betteraviers français sont confrontés à une impasse technique pour protéger leurs betteraves des attaques de pucerons, vecteurs de la jaunisse virale », indique-t-on à la Confédération générale de planteurs de betterave (CGB).

Malgré le recours à plusieurs traitements en pulvérisation, certaines situations sont « dramatiques », alerte la CGB, face à ce qu'elle qualifie de « non-sens économique et environnemental ».

Le Président de la CGB, Franck Sander, appelle le ministre de l'Agriculture nouvellement nommé, Julien Denormandie, à « prendre la mesure de cette crise » en identifiant « des solutions financières pour soutenir les agriculteurs les plus touchés ». Il rappelle la volonté d'Emmanuel Macron d'éviter les impasses techniques et affirme qu'il faut « donner les moyens techniques aux agriculteurs de protéger leurs betteraves contre les ravages mortifères de ce virus ».

A deux mois de la récolte, la CGB indique que les premières prévisions de rendements en France sont déjà inférieures à 80 tonnes à 16° S par hectare, « niveau le plus bas depuis plus de 15 ans (contre 87 tonnes/ha pour la moyenne 5 ans) ». « Dans les régions les plus touchées (Centre Val de Loire, Ile-de-France à ce jour), les pertes de récoltes atteignent déjà 30% et seront les plus élevées de mémoire de betteravier ».

La CGB estime « qu'à date les pertes de rendements vont se chiffrer à 100 millions d'euros minimum pour les betteraviers, avec plus de 1 000 euros de pertes à l'hectare dans les cas les plus alarmants ».

« Au-delà de la récolte en cours, cette situation décourage les betteraviers et pourrait entrainer une baisse drastique des surfaces pour les semis 2021 si aucune réponse n'est apportée », estime le syndicat. Les surfaces de betteraves étaient déjà en baisse par rapport à l'an dernier, à 425 000 hectares contre 447 000 hectares en 2018-2019.