Grippe aviaire : la filière foie gras souhaite que la piste vaccinale soit étudiée

L'interprofession du foie gras demande à l'État la formation d'un groupe de travail pour étudier la possibilité de vacciner à l'avenir les canards contre l'influenza aviaire.

"On demande à l'État d'ouvrir un dossier sur la vaccination" avec la création d'un "groupe de travail qui réunisse scientifiques, laboratoires, professionnels et administration sous l'égide du ministère de l'Agriculture", déclare Marie-Pierre Pé. "C'est une demande forte du terrain", donc des éleveurs, d'ouvrir cette réflexion, ajoute la directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog).

La vaccination des cheptels est une option actuellement interdite dans l'Union européenne. "Il est extrêmement important d'ouvrir ce sujet au plus haut des instances" et de "mettre la science autour de la table", insiste Mme Pé.

Jean Castex à l'écoute

Dans un communiqué publié le 5 janvier, le Cifog s'est félicité "d'avoir bénéficié de l'oreille attentive du Premier ministre" Jean Castex, en déplacement dans les Landes le même jour. L'interprofession rapporte qu'il s'est voulu "rassurant sur le soutien financier de l'État pour indemniser les préjudices subis par l'ensemble de la filière et sur les délais de mise en place de ces indemnisations".

Outre les pertes économiques, Mme Pé alerte sur la menace que font peser ces crises à répétition et les abattages qui en découlent, sur toute une "génétique exceptionnelle", comme l'oie grise du Sud-Ouest.

"A l'heure actuelle, la vaccination des animaux est techniquement délicate, rappelle l'agence sanitaire Anses sur son site internet. Il faut garantir que le vaccin soit bien adapté aux virus présents dans la zone considérée et que la mise en oeuvre du vaccin ne favorise pas la circulation inapparente du virus sauvage chez les oiseaux vaccinés."

Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie avait écarté la piste vaccinale, en partie parce que cela "empêcherait bon nombre d'éleveurs d'exporter leur production vers des pays n'autorisant pas l'importation de produits vaccinés".